De même que le Messie dans sa première venue était annoncé par les prophètes comme le futur produit du ciel (Ésaïe 9.5) et de la terre (Ésaïe 11.1), le retour de Christ est présenté tour à tour dans la prophétie du N. T. comme une descente du ciel (Matthieu 26.64 ; Actes 1.11) et comme un enfantement nouveau de l’Eglise elle-même (Apocalypse 12.1-5), exaucement de sa longue prière (Apocalypse 22.17).
Nous ne saurions adhérer à l’opinion d’Auberlen qui rapporte la scène décrite, Apocalypse 12.1-5, à la première naissance de Christ. Le désert qui reçoit la femme poursuivie par le dragon (persécution juive) désignerait l’asile (bien précaire en vérité) que l’Eglise trouva dans l’empire romain ; le flot lancé par le dragon à la suite de la femme (Apocalypse 12.15-16) et englouti par le sol de la terre, serait l’invasion des barbares qui fut si promptement absorbée par la civilisation supérieure de Rome ; et les mille deux cent soixante jours du séjour de la femme au désert (v. 6) représenteraient le temps des Gentils. Mais le v. 10 nous paraît ne pouvoir se rapporter qu’au triomphe final de Christ et des siens.
Au terme de ce long retour invisible et spirituel commencé dès le jour de l’ascension (Matthieu 26.64 ; Actes 1.11) et durant lequel le Maître est glorifié dans le ciel, mais sa cause et son Eglise encore humiliées sur la terre, Christ apparaîtra de nouveau en forme visible, pour se faire reconnaître de ses ennemis non seulement en droit, mais en fait (Philippiens 2.10-11), et élever avec lui l’Eglise militante au rang d’Eglise triomphante (Philippiens 3.20-21 ; 2 Thessaloniciens 1.10).
C’est ce premier retour de Christ qui est appelé dans le N. T. παρουσία (Matthieu 24.3), ἐπιφάνεια (2 Thessaloniciens 2.8), ἀποκάλυψις (1 Corinthiens 1.7), trois termes qui expriment les principaux contrastes entre le mode de sa première venue et celui de son retour.
Le caractère de soudaineté de ce retour est annoncé par Jésus lui-même dans Luc 12.46 ; 17.24.
Son caractère éclatant est relevé : Matthieu 16.27 ; Colossiens 3.4 ; 1Jean 3.2.
En opposition au libéralisme qui a présidé à l’action de Christ dans sa première venue (Luc 9.56), son retour aura en troisième lieu un caractère judiciaire et comminatoire, sera accompagné d’une force matérielle et de moyens coercitifs : μετ’ ἀγγέλων δυνάμεως αὐτοῦ, ἐν πυρὶ φλογός (2 Thessaloniciens 1.7). La nature elle-même, tout-à-coup arrachée à l’immutabilité qui lui avait été assurée après le déluge (Genèse 8.22), accompagnera de ses commotions terrestres et sidérales (Luc 21.25-26), dont toutes les catastrophes précédentes n’avaient été que de faibles préludes (Luc 21.11 ; cf. Actes 2.19)e, la crise qui s’accomplira dans le monde de l’esprit.
e – On a entendu (Dorner et d’autres) ces signes dans le ciel de la chute des idoles païennes, et cette interprétation pourrait citer en sa faveur le passage : Ésaïe 14.12-14. Mais les prédictions de Jésus ont évidemment une portée plus vaste.
Le premier emploi qui sera fait de cette force coercitive visera la défaite de l’Adversaire et de ses acolytes : 2 Thessaloniciens 2.3 et sq. ; Apocalypse 18.14 ; 19.20 ; cf. 1 Thessaloniciens 5.8 ; 2 Thessaloniciens 1.9.
Cette dernière lutte n’offrira plus de chances diverses comme celles qui alternent sur le théâtre de l’histoire ; et afin qu’il soit prouvé que la tolérance actuelle du mal ne tenait pas de l’impuissance, mais de la patience divine, cette dernière défaite sera une extermination immédiate et complète.
A cette défaite de l’Antéchrist se joindra la purification de l’Eglise et le châtiment des serviteurs traîtres ou paresseux, qui auront aidé au triomphe momentané de l’Adversaire (Matthieu 13.40-43 ; 13.49-50 ; Luc 12.46 ; 13.27 ; 17.24-37 ; 19.27 ; Matthieu 25.1-30).