Sonnets Chrétiens


Livre Premier — Sonnet XXXIV

Sur l’Été

Saison qui viens à nous, l’œil riant, les mains pleines ;
Été, qui chaque jour prends des charmes nouveaux ;
J’admire tes habits, si brillants et si beaux ;
Les fruits de tes jardins, les troupeaux de tes plaines ;

La fraîcheur de tes bois, l’ardeur de tes arènes ;
L’azur de ton lambris, le cristal de tes eaux ;
La pompe de tes champs, l’orgueil de tes côteaux ;
Et de tes doux zéphyrs les subtiles haleines.

Je suis ravi, surtout, du sort des laboureurs,
A qui tu fais cueillir, après mille sueurs,
La riche moisson d’or, que le Ciel leur envoie.

Je sème, je travaille, et je pleure ici-bas ;
Mais je dois, dans les Cieux, recueillir avec joie,
L’abondance des biens qui suivent le trépas.


5 : On sent surtout cette ardeur dans l’Arabie déserte, et dans la Libye. 8 : Petits vents, sains et agréables, nommés Zéphyrs, c’est-á-dire, qui donnent la vie. 12 : Semons en cette vie, pleine de larmes (St. Augustin). Que sèmerons-nous ? Les bonnes œuvres. Cette vie est une vallée de larmes, où nous semons en pleurant. Mais dans la patrie céleste nous moissonnerons avec joie le fruit de la semence, la couronne de la joie et de l’allégresse.

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