Avec David, apprenons aussi à réfréner et à combattre ces volées de pensées qui veulent nous empêcher de prier, et bien loin de nous laisser vaincre par elles, servons-nous-en comme d’aiguillons pour nous pousser à Dieu, et pour nous faire crier après lui avec plus de force, comme il est dit de cet aveugle de l’Évangile, que quoique ceux qui allaient devant, le tançassent, il criait encore plus fort ; ainsi, les différentes pensées qui s’élèvent en nous à la vue de notre indignité, sont comme des troupes qui nous tancent et qui nous disent : Que veux-tu prier ? ignores-tu ce que tu es, et ce qu’est Dieu ? Un malheureux pécheur devant un Dieu vengeur du péché. Ah ! sans doute que ces pensées sont incomparablement affligeantes et douloureuses à une âme, et quelles en détournent plusieurs de la prière, mais il faut prendre la résolution de les mépriser, et la raison par laquelle elles veulent nous décourager, qui est notre misère et notre indignité, doit nous porter d’autant plus fortement à la prière, de sorte que perçant et fendant cette foule, nous pénétrions jusqu’à Jésus et lui demandions grâce et miséricorde.