Examinez ce qui est agréable au Seigneur et ne prenez point part aux œuvres infructueuses des ténèbres mais plutôt condamnez-les.
Une chrétienne au cœur généreux – je l’ai connue – se rendait à l’église un dimanche matin. Chemin faisant, elle aperçut un jeune homme allant d’un trottoir à l’autre pour déposer des imprimés dans les boîtes aux lettres. La dame s’approcha et lui proposa de l’aider :
— Donnez-moi une poignée de vos papiers. Je ferai les numéros pairs tandis que vous avancerez de l’autre côté. Chacun son trottoir.
Le garçon accepta volontiers. Un quart d’heure plus tard, arrivée devant son église, la dame prit congé de son compagnon et, fière de sa B.A., tendit un prospectus à son pasteur qui changea de couleur.
— Mais Madame, vous venez de distribuer de la publicité de littérature pornographique !
On devine la confusion de la paroissienne.
Ainsi font certains parents ! Par bonté peut-être, ils laissent leurs enfants se repaître d’une littérature impure qui empoisonne leur âme.
Ayez donc un œil vigilant sur tout ce qui tombe entre leurs mains. N’y tombez pas vous-même. Ne tolérez pas que des écrits infâmes entrent chez vous. Qu’aucun de vos enfants ne vous voit lire, en vous délectant, des pages au contenu douteux, rehaussé de clichés du même genre. Vous leur feriez un mal énorme. Prenez les devants en leur procurant des livres qui formeront leur esprit, ainsi que des récits contenant un message évangélique. Ces derniers ont été le moyen d’amener des jeunes à franchir le pas de la foi.
Cependant, vous ne pouvez garder vos enfants en serre chaude ni en milieu stérile. Quoique vous fassiez, ils connaîtront « la bise et la pluie », c’est-à-dire les tentations de toutes sortes. Nos meilleurs ouvrages – les classiques – exaltent-ils seulement le beau et le pur ? Hélas ! L’adultère et le crime y tiennent beaucoup trop de place et les romans d’une réelle valeur littéraire ne se déroulent pas toujours dans une atmosphère qui élève l’âme. Il faut accepter le fait sans en dramatiser l’incidence sur ceux qui les étudient. Il vaut mieux armer l’enfant et le préparer à faire face à tout ce qui dégrade et avilit. Il se formera plus sûrement s’il grandit dans un foyer où l’on poursuit le bien tout en dénonçant le mauvais et le vulgaire.
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Et les bandes dessinées ? me dira-t-on.
Vous ne pouvez en priver l’enfant d’aujourd’hui, il ne comprendrait pas : l’adulte non plus ne comprendrait pas s’il lui était interdit de rouler en automobile. Il faut vivre avec son époque qui est celle des jeans, des transistors et … des illustrés. Les kiosques en regorgent et les copains en ont plein les poches. C’est un phénomène du moment et vous perdriez votre temps à partir en guerre contre les bandes dessinées.
Si la question se pose chez vous, procurez-vous alors un certain nombre d’illustrés et feuilletez-les, en présence de votre enfant. Proposez-lui de vous en faire la critique. Considérez ensemble les scénarios, les croquis, les genres traités, les articles, l’atmosphère du journal pour en établir la valeur … Notez ceux qui abondent en scènes de violence pour les éliminer sans pitié. Puis, laissez à votre garçon (ou votre fille) le soin de choisir entre les meilleurs afin qu’il ait « son » journal qu’il recevra semaine après semaine.
Je vous conseille surtout d’abonner votre enfant à « Tournesol » (1). Il l’appréciera certainement. Un exemplaire de ce périodique remis à un adolescent quelque part sur la Côte d’Azur, valut au rédacteur une lettre qui se terminait ainsi : « J’ai décidé d’accepter l’autorité de Jésus-Christ ». Le courrier qui s’ensuivit prouva que ce lecteur avait fait une réelle expérience spirituelle.
(1) Le commander au bureau de la Ligue de votre pays.
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Que dire de la T. V. ?
Des statistiques récentes nous apprennent qu’en France, quatre à six millions d’enfants se tiennent devant le petit écran quatorze à quinze heures par semaine. Chaque soir, grands et petits peuvent à loisir se repaître de crimes, de vols crapuleux, de catastrophes, de slogans publicitaires … voir des couples dévêtus s’enlacer sans pudeur ou contempler des drames qui peupleront leurs nuits d’affreux cauchemars.
Certes, il y a des émissions de qualité. Elles m’ont permis d’admirer les profondeurs de la mer, de regarder de plus près la lave fumante d’un volcan en irruption, même d’entendre des témoignages bouleversants à la gloire de Dieu, mais toutes ces bonnes choses, trop rares, sont comme noyées dans l’océan du quelconque et du mauvais. Et trop souvent, l’enfant est le spectateur de productions qui se veulent éducatives, mais ne lui sont pas destinées.
Serais-je rétrograde ? Hélas ! Dans trop de foyers, la T.V. s’impose et se substitue au chef de famille : tout dialogue cesse devant elle. Pas de lecture, de jeux ou de bricolage quand elle parle. Impossible de méditer, d’ouvrir la Bible ou de chanter. La famille l’entoure comme on veille un mort, passive et muette dans un clair-obscur blafard chacun engrangeant des images et des sons qui referont surface lorsque papa aura tourné le bouton. Bref, l’œil magique grignote des heures précieuses à beaucoup de gens ; surtout, il dissipe l’enfant toujours avide d’images qui bougent. Une adolescente très douée, toujours en tête de la classe, perdit pied et s’en alla rejoindre le peloton de queue lorsque la T.V. fut installée à la maison.
Durant de nombreuses années, l’un de mes amis refusa d’acquérir un poste, trop soucieux de maintenir une vie de famille réelle, équilibrée, faite de détente et d’échanges. Cependant, il lui sembla que ses enfants devenus adolescents vivaient un peu trop coupés du monde, sans doute parce qu’ils habitaient à la campagne et recevaient rarement le journal. L’aîné se plaignait déjà de ne pas être « dans le coup » lorsque copains et enseignants s’entretenaient d’une émission de la veille. Finalement, mon ami se laissa convaincre mais, en homme prudent, proposa aux siens de tenter un essai de six mois avec un appareil d’occasion des meilleurs marchés. Après un échange de vue au niveau familial, il fut décidé que l’on observerait sans défaillance un certain nombre de règles dont voici les principales :
Malgré ces règles de prudence, sages et excellentes, mon ami dût reconnaître qu’il n’était pas facile de museler cet instrument tellement envahissant. Qu’il est difficile pour une famille de cohabiter avec un poste éteint sans être gagnée par la démangeaison de tourner le bouton ! Aussi faut-il, de la part des parents, une dose abondante de vigilance et de fermeté. C’est à ce prix seulement que l’audiovisuel devient source d’enrichissement et constitue, pour l’enfant, une fenêtre ouverte sur le monde et les réalités de la vie. Les émissions consacrées aux réfugiés du sud-est asiatique, par exemple, auront certainement permis à des adolescents de mieux comprendre ce qu’est « la condition humaine ».
En définitive, qu’il s’agisse du choix des lectures, de la bande dessinée ou de la télévision, les parents ont un rôle important à jouer : celui de former le sens critique de leurs enfants et de les inviter à juger de ces choses, non selon les critères de ce monde mais à la lumière de la Parole de Dieu.
Possédez-vous un poste de télévision ? Alors, maîtrisez-le. Soyez capable de l’éteindre lorsque l’émission vous parait douteuse ou médiocre, même si l’auditoire manifeste son mécontentement et la réclame avec insistance. Votre intervention instruira vos jeunes spectateurs. Il faut faire un choix et s’y tenir.
Mais – et là soyez assez honnête pour en convenir – si vos enfants décident eux-mêmes de l’utilisation de votre poste, alors … vendez-le, à moins que vous n’imitiez ces parents qui l’installèrent dans leur chambre, non pour le regarder dans l’intimité mais afin de ne l’ouvrir qu’à bon escient et occasionnellement. Il est si tentant d’appuyer sur le bouton lorsque le téléviseur trône dans le salon ! En soi, la T.V. n’est pas diabolique mais elle devient rapidement un instrument qu’utilise le Diable. A cause d’elle, le zèle d’un grand nombre de croyants s’est refroidi. Leur faible participation aux réunions – les auditoires s’amenuisant – en est la preuve flagrante.
LES PARENTS S’INTERROGENT