Constantin César : Au Peuple de l'Église Catholique d'Alexandrie.
« JE crois que vous n'ignorez pas qu'Athanase, ce vénérable interprète de la loi de Dieu, a été envoyé pour un temps dans les Gaules, de peur qu'il ne fût opprimé par la cruauté de ses ennemis, qui conspiraient pour le perdre. Il a eu ordre de demeurer dans le pays de mon obéissance, et on a eu soin de lui fournir tout ce qui lui a été nécessaire, bien que la sévérité de sa vertu, soutenue de la grâce ne lui fasse mépriser les nécessités de la vie. Constantin, mon Seigneur, et mon père de divine mémoire, avait dessein de le rendre à votre piété ; mais puisqu'il en a été empêché par la mort, j'ai cru devoir, en qualité de son héritier, exécuter ses volontés. Vous apprendrez de lui avec combien de respect je l'ai traité. Aussi n'y a-t-il pas sujet de s'étonner, que j'aie fait quelque chose en faveur d'un si grand homme. J'y ai été porté par l'estime que je fais de sa vertu, et par le désir que vous aviez de le revoir. Je prie Dieu qu'il vous conserve, mes très-chers frères. »
Le grand Athanase étant retourné en faveur de cette lettre les grands et les petits, les habitants de la ville et de la campagne le reçurent avec joie. Il n'y eut qu'Eusèbe, Théognis, et les autres Ariens, qui étant fâchés de son retour, remuèrent diverses machines contre lui, et le mirent mal dans l'esprit du jeune Empereur.