C’est au jour de la parousie qu’aura lieu la première résurrection et la transmutation des élus vivant sur la terre. Le premier de ces événements précédera l’autre, d’après saint Paul : 1 Thessaloniciens 4.15.
La doctrine d’une double résurrection était de celles qui ne pouvaient figurer encore dans l’enseignement propédeutique du Seigneur. Il nomme dans un passage la résurrection des justes seuls, Luc 14.14, et il la mentionne seule aussi dans sa controverse avec les Sadducéens, Luc 20.35 et sq., et à plusieurs reprises dans son discours de Galilée, Jean 6.40 et sq.. Dans Jean 5.28-29, en revanche, Jésus nomme bien une double résurrection, mais sans mentionner encore l’intervalle qui doit les séparer l’une de l’autre. Paul fait de même dans son discours à Félix, Actes 24.15, tout en déclarant que cette doctrine était commune aux Juifs et à lui-même. L’intervalle des deux faits se trouve indiqué déjà sous la plume de Paul, mais sous une forme encore très sommaire : 1 Corinthiens 15.23-26 ; ici sont distinguées trois époques de résurrection : celle de Christ : ἀπαρχὴ Χριστός ; celle des élus au moment de la parousie : ἔπειτα οἱ τοῦ Χριστοῦ (v. 23) ; la dernière enfin indiquée dans les mots : ἔσχατος ἐχθρὸς καταργεῖται ὁ θάνατος ; (v. 26).
La doctrine des deux résurrections recevra ses contours définitifs : Apocalypse 20.5-6j.
j – Parmi ses adversaires modernes, citons Kliefoth, Eschatol., pages 251 et sq.
La doctrine de la résurrection des corps n’a pas été étrangère à l’A. T. Jésus l’avait lue dans le récit de la vision de Moïse devant le buisson ardent, Luc 20.37 (Exode 3.6). L’auteur de l’épître aux Hébreux prête cette croyance à Abraham, Hébreux 11.19 (cf. Genèse 22.5 : Nous reviendrons). Elle fut un postulat de la foi des psalmistes, Psaumes 16.10 (comp. Actes 2.27,31 ; 13.35)k. Elle prête ses couleurs à la vision : Ézéchiel 37.1-14, et elle est pressentie : Osée 13.14. Elle est enfin positivement annoncée, d’abord sous forme simple, Ésaïe 26.19 ; puis selon ses deux modes de résurrection des justes et des injustes, Daniel 12.2.
k – Nous ne citons pas ici Job 19.26, dont le sens le plus probable est : Je verrai Dieu hors de ma chair.
Les exemples d’Enoch et d’Elie préfiguraient la transmutation future des élus.
Nous avons à traiter :
- De la raison de la résurrection ;
- Du mode de la résurrection des justes ;
- De l’effet de cette résurrection.
Paul attache à cette doctrine une importance si grande que la négation en aurait pour corollaire, selon lui, le renversement des fondements même du christianisme (1 Corinthiens 15.17)l ; car nier la résurrection future des corps, c’est nier régressivement la résurrection corporelle de Christ, laquelle est le fondement nécessaire de la foi et du salut.
l – Un pasteur du canton de Berne, vénérable par son âge et ses cheveux blancs. me confia un jour qu’il s’abstenait de prêcher la résurrection des corps « par prudence pastorale ». C’était entendre cette vertu autrement que l’auteur de 1 Corinthiens 15 et de 2 Timothée 2.17-18.
Il va plus loin encore, jusqu’à ignorer intentionnellement, à l’exemple du Maître lui-même, tout terme moyen entre la certitude de la résurrection corporelle à la fin des temps et la négation absolue de toute réalité dans l’avenir et de toute morale dans le présent. La solution philosophique et platonicienne de la survivance indéfinie de l’âme peut paraître et être en effet suffisante pour l’éducation de l’homme, à un degré de connaissance et de développement religieux rudimentaire ; mais elle n’a pas arrêté la pensée de l’apôtre un seul instant. Le point de vue paulinien et biblique ne laisse subsister que deux alternatives : ou la réunion future de l’âme avec le corps ou sa disparition totale : ἄρα καὶ οἱ κοιμηθέντες ἐν Χριστῷ (1 Corinthiens 15.18,32). Et le dernier mot de l’ultra-spiritualisme qui nie la résurrection corporelle future, ne saurait être d’après saint Paul que l’antique formule du matérialisme : 1 Corinthiens 15.32 ; cf. Ésaïe 22.13.m
m – Voir Rollier, La vie, son triomphe et son but. Chap. II. Les fausses solutions, pages 283 et sq. ; chap. III, secours pour la vraie solution, pages 285 et sq.
L’Ecriture institue soit expressément soit implicitement une double raison de la résurrection future des corps : l’une que nous tirons de la solidarité personnelle qui unit en chaque individu le corps à l’âme ; l’autre, relevée spécialement par Paul dans le grand chapitre de la résurrection, et comprise dans la solidarité spécifique qui unit tout membre de l’humanité au second Adam comme au premier.
Du rapport de solidarité entre le corps et l’âme établi par l’acte créateur, découle ce double corollaire : 1° que l’existence de la personnalité humaine ne peut être complète que dans et par l’association de l’âme et du corps : Θεὸς οὐκ ἔστι νεκρῶν, ἀλλὰ ζώντων (Luc 20.38) ; 2° que l’âme rachetée ou damnée conférera au corps ressuscité un mode d’existence conforme à la sienne : τὴν ἀπολύτρωσιν τοῦ σώματος (Romains 8.23 ; ἀπολύτρωσις, 1 Corinthiens 1.30) ; — ψυχὴν καὶ σῶμα ἀπολέσαι (Matthieu 10.28).
Mais cette solidarité des substances constitutives de la personnalité est comprise dans une plus vaste, la solidarité des individus eux-mêmes avec les deux chefs de l’espèce : « Comme tous meurent en Adam, a écrit saint Paul, tous seront vivifiés par Christ », 1 Corinthiens 15.22 (comp. Romains 5.12-21). Comme la mort du premier Adam est devenue la mort de l’humanité, il faudra que la vie déployée en Christ pour l’enlever au tombeau et dans le cœur de chaque fidèle pour l’arracher au péché (Éphésiens 1.19-20 ; Philippiens 3.10), se déploie une dernière fois envers le corps humain pour le soustraire à la poussière. Le tronc ayant repris vie, il ne se peut faire que les rameaux ne reprennent vie après lui (Jean 14.19). S’il en était autrement, l’effet de mort issu du premier Adam prévaudrait sur la cause de la vie qui serait restée enfermée dans la personne du secondn.
n – Nous ne saurions donc donner raison à M. Babut lorsqu’il affirme que « les épîtres de Paul parlent toujours de la résurrection des chrétiens, et jamais, non pas même par une allusion fugitive, de celle des non-chrétiens ». Il reconnaît d’ailleurs que la résurrection des injustes est enseignée par Paul : Actes 24.15. Revue théologique, 1885, no 1.
Cette œuvre de résurrection toutefois suivra des dégradations déterminées par la valeur morale décroissante des sujets. La mort du saint parfait n’a pu être que la rupture instantanée du lien qui unissait sa chair exempte de toute corruption à son âme immaculée (Actes 2.24-32). Christ a été et devait être, avons-nous dit, le premier des ressuscités, le premier de ceux qui sont ressuscités pour ne plus mourir (Actes 26.23 ; 1Cor.15.23). Selon la même norme, les membres de l’humanité qui ont participé à la mort et à la vie de Christ par une communion spirituelle et volontaire, atteindront longtemps après lui, sans doute, mais avant le reste de l’humanité naturelle, le terme de la rédemption.
Ceux enfin qui, morts en Adam et restés volontairement étrangers à la vie spirituelle de Christ, sont attachés à lui seulement par le lien de la solidarité spécifique, doivent eux aussi revivre en Christ, mais à un rang et dans un état conformes à leur indignité morale. Ce dernier bénéfice de l’œuvre rédemptrice, la résurrection corporelle, se convertira pour eux comme toutes les grâces précédentes, en une cause dernière, plus redoutable que la mort elle-même, de perdition et d’opprobre. Car s’il y a quelque chose de plus redoutable que de mourir après la vie, c’est de devoir vivre dans la mort.
Ainsi se vérifie à l’égard des uns et des autres la célèbre sentence déjà citée d’Œtinger : Die Leiblichkeit ist das Ende aller Wege Gottes : La corporalité est la fin de toutes les voies de Dieu.
Nous parlons de la résurrection du corps et non de la résurrection de la chair, dont la formule serait aussi contraire à l’enseignement scripturaire qu’au sens commun.
L’apôtre décrit le mode de la résurrection du corps dans une apostrophe aux esprits forts de Corinthe qui anticipant les objections courantes aujourd’hui, s’étonnaient qu’un corps dissous pût reparaître (1 Corinthiens 15.35 et sq.).
Deux conceptions opposées de la résurrection doivent être signalées ici et dès l’abord écartées : l’une, qui consiste à admettre ou à imputer aux auteurs sacrés la doctrine de l’identité de substance entre le corps futur et le corps actuel ; l’autre qui rompt au contraire toute relation entre l’un et l’autre.
Nous n’avons pas rencontré sans étonnement sous la plume de M. Wabnitz la tentative de prêter à Jésus et à saint Paul la première de ces deux conceptions de la résurrection, qui s’expliquerait chez l’apôtre par la dépendance où serait restée sa pensée à l’égard de l’enseignement de son maître Gamalielo. En vérité, ce ne serait guère la peine de s’intituler en toute occasion apôtre de Jésus-Christ, si c’était pour demeurer tributaire d’un maître juif sur un des articles fondamentaux de la doctrine chrétienne.
o – Voir Revue théologique de Montauban, 1881. no 2 et 3. La croyance à la résurrection des corps, pages 108 et sq.
Les adversaires de la résurrection ne manquaient pas sans doute d’y opposer déjà les cas d’hommes mangés en tout ou en partie par les bêtes sauvages ou par leurs semblables, et de faire des plaisanteries faciles à ce sujet. Cette objection, accablante pour l’opinion qu’on lui prête, ne l’émeut ni ne l’arrête un instant, et il renvoie sans sourciller le reproche de sottise à la partie adverse. En réalité nous demandons comment il aurait dû s’exprimer autrement que dans les termes qu’il emploie pour déclarer qu’il n’y aura pas identité substantielle entre le corps ressuscité et le corps inhumé :
« Insensé, ce que tu sèmes ne prend point vie s’il ne meurt. Et à l’égard de ce que tu sèmes, tu ne sèmes pas le corps qui doit naître, mais le grain nu (nu par rapport à sa production future), de blé ou de toute autre semence » (1 Corinthiens 15.37-38).
Nous donnons donc raison à M. Sabatier contre M. Wabnitz, dans son interprétation, contestée par ce dernier, de l’enseignement de Paul : « Ce n’est pas la même matière qui compose la plante nouvelle, et cependant le type persiste dans le changement de substance. Le corps nouveau procède organiquement du germe qui lui donne naissancep.
p – Apôtre Paul, page 295.
L’exagération opposée est celle qui nous représente le corps nouveau comme absolument indépendant du corps actuel et formé dans toutes ses parties internes et externes de molécules empruntées au monde supérieur. Selon M. Babut, qui représente ce point de vue : « Le corps actuel est l’expression plus ou moins adéquate de notre individualité ; cette même individualité, parvenue à la perfection, rayonnera dans le corps futur. Aussi bien on sent que pendant la durée d’une vie d’homme, la matière pondérable du corps se renouvelle plusieurs fois intégralement ; l’identité de notre corps n’est donc pas celle de cette matière. La permanence de l’individualité se traduit par ce fait concret que les saints ressuscités seront reconnaissablesq. » Selon cette opinion, le seul élément commun au corps futur et au corps terrestre, serait le fait d’appartenir à une seule et même individualité. Dans ce cas, résurrection ne serait pas le mot propre ; ce serait pure création qu’il faudrait dire, et en supprimant tout élément de continuité entre l’avenir et le passé, nous sortirions des analogies constantes des œuvres divines.
q – Revue théologique, 1885, no 1, page 409.
Cette opinion est d’ailleurs directement contredite par la comparaison de la semence que nous venons de citer, et plus encore par l’affirmation si énergique du Seigneur qui confond le corps contenu dans le tombeau avec la personne elle-même : « Ceux qui sont dans les sépulcres » (Jean 5.28).
A plus forte raison rejetons-nous la conception ultra-spiritualiste de la résurrection, qui est chez M. Bruston le corollaire de sa conception, déjà critiquée, de la parousie. Se plaçant à l’extrême opposé du point de vue de son collègue, M. Wabnitz, M. Bruston éloigne tout élément de corporalité de la première résurrection annoncée : Apocalypse 20.4-6, qu’il faudrait entendre de la béatification purement spirituelle des âmes rachetées dans le ciel. Son principal argument porte sur le sens du verbe : ἔζησαν (v. 4) qui ne saurait désigner, selon lui, une revivification corporelle, attendu que ces âmes sont représentées déjà assises sur des trônes avant cette revivification (v. 4)r. Mais d’abord le sujet de ἐκάθισαν n’est point « les âmes » qui en sont expressément distinguées dans le même verset (τὰς ψυχὰς) ; puis le sens corporel du ἔζησαν du v. 4 s’impose par l’analogie du οὐκ ἔζησαν du v. 5.
r – Revue théologique, 1884, page 74.
Ce qui du corps inhumé ressuscite dans le corps nouveau, ce n’est donc pas la substance moléculaire composée de chair et de sang, qui s’est décomposée dans la mort et est retournée à ses éléments pour former d’autres organismes. Cette substance s’est d’ailleurs renouvelée tout entière et maintes fois au cours de l’existence terrestre elle-même, dans l’échange vital. Cette matière incessamment mobile qui passe et s’écoule dans le moule idéel de l’organisme, pour y être incessamment aussi remplacée par d’autres molécules, ne constituera pas plus le corps nouveau qu’elle ne constituait le corps terrestre, et par conséquent la décomposition, la disparition même de cette substance ne saurait supprimer l’identité essentielle entre l’un et l’autre.
Les parties du corps terrestre destinées à disparaître, faute d’emploi, dans le corps nouveau, sont, d’une part, les organes de la génération qui, a dit Jésus-Christ, auront perdu toute raison d’être, dans la classe des hommes comme c’est le cas dans celle des anges, avec la cessation de la mort elle-même (Luc 20.35-36) ; et d’autre part, les organes de la nutrition (1 Corinthiens 6.13), ou entretenus par la nutrition : la chair et le sang (1 Corinthiens 15.50).
Les principes de continuité entre le corps nouveau et le corps actuel, les deux éléments impérissables du corps actuel qui auront un rôle à remplir dans la reconstitution du corps nouveau, sont en revanche l’élément spécifique et l’élément physionomique ; l’un inhumé, l’autre envolé avec l’âme ; le premier destiné à assurer la continuité de la forme humaine, le second, l’identité de l’empreinte individuelle entre le corps nouveau et le corps actuel ; et ce second élément acquiert une importance croissante à mesure que l’on s’élève des types inférieurs de la création aux types supérieurs, de la plante à l’homme.
De même donc que la reconstitution du produit végétal s’opère par l’accession de molécules nouvelles au germe inhumé qui a survécu à la décomposition de la semence, la reconstitution de la forme humaine dans l’organisme futur s’opérera par l’accession d’une substance céleste au germe inhumé et destiné à survivre à la dissolution de l’ancien organisme.
C’est ici que s’arrête forcément l’analogie invoquée par l’apôtre avec la reconstitution du produit végétal. Mais de même que chaque corps humain porte durant son existence terrestre une empreinte individuelle qui le distingue de toute autre figure existant sur la terre, nous ne devons pas douter, bien que ceci soit objet de spéculation plutôt que d’enseignement direct, que l’âme reprenant possession de l’organisme nouveau et céleste, ne lui imprime aussitôt la forme physionomique qui sera restée son associée pendant le stage intermédiaire de son existence.
Le procès de la résurrection ne sera donc qu’une reprise à longue échéance, après une interruption de siècles et de milliers d’années et dans des conditions d’existence toutes nouvelles, du procès de la vie terrestre. La résurrection sera l’évocation de la force active et génératrice du corps assoupie et stérilisée pour un temps par le défaut d’une substance accessible à elle, mais ranimée par le retour de l’âme et par l’accession d’une substance céleste.
Cette résurrection nous est partout annoncée comme un acte créateur du Fils lui-même : Jean 5.28-29 ; 6.39-40,44,54, accompli avec la coopération de l’Esprit saint (Romains 8.11), celle-ci consistant à conserver jusqu’à l’instant décisif le germe inhumé. Nous avons déjà fait remarquer que dans Jean 5.25 l’acte de la résurrection est attribué au Fils de Dieu, et l’activité judiciaire, v. 27, au Fils de l’homme.
Les caractères du corps glorifié, issu de la résurrection, résultent du contraste avec le corps actuel, que l’apôtre considère aux quatre phases de son existence, en rétrogradant du moment de la mort : corps corruptible, au cours de l’existence terrestre : corps méprisable (assujetti à des soins vils et à des infirmités répugnantes) ; puis à l’instant de la naissance : corps faible, jusqu’à l’heure de sa première formation en Adam : corps psychique. A ces quatre caractères du corps actuel s’opposent ceux du corps futur : incorruptible, comme celui des anges (Luc 20.36) ; glorieux, comme celui de Christ (Philippiens 3.21) ; fort, égal à toute tâche future dans le royaume de Dieu ; pneumatique, serviteur docile et prompt de la volonté (1 Corinthiens 15.42-49)s.
s – Voir Godet, Commentaire sur la 1re aux Corinthiens.
C’est seulement au point de vue de l’idéalisme philosophique qui sépare l’un de l’autre la matière et l’esprit, que l’on contestera l’accord des deux termes que Paul joint l’un à l’autre sans aucun scrupule : σῶμα πνευματικόν (1 Corinthiens 15.44).
Si Paul, à une certaine époque de sa carrière, a désiré et cru pouvoir espérer d’être témoin de la parousie pour être exempté de la mort, sans qu’il ait jamais d’ailleurs fait de ce point un objet de doctrine (2 Corinthiens 5.4), reconnaissant plus tard que cette grâce ne pourrait lui être accordée, il a attendu la mort avec joie quoique sans impatience (Philippiens 1.21 ; 2 Timothée 4.8).
La transmutation des élus vivant à l’époque du Seigneur est annoncée comme un mystère, c’est-à-dire comme un de ces éléments de la vérité chrétienne qui, ne découlant pas des prémisses avec une nécessité logique, ont dû être objets de révélations particulières : 1 Corinthiens 15.51-52 ; 1 Thessaloniciens 4.13.
Cet événement suivra immédiatement la résurrection des fidèles, et c’est par cette promesse que l’apôtre répond à la question, pressante pour les Thessaloniciens, de savoir quel serait au jour de la parousie le sort de ceux qui les avaient précédés dans la tombe : 1 Thessaloniciens 4.17.
Il y a une allégresse que la sagesse du jour appellera enfantine, dans la contemplation de ce futur rendez-vous : « Ensuite, nous qui vivrons et qui serons restés sur la terre, nous serons enlevés tous ensemble avec eux dans les nuées, au devant du Seigneur en l’air, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur », 1 Thessaloniciens 4.17.
Bien que la révélation nous laisse réduits sur ce point à nos seules lumières, nous croyons pouvoir avancer l’hypothèse, appuyée sur les analogies de l’enseignement scripturaire concernant cette période finale, que la transmutation des élus ne sera pas un fait éphémère, mais se répétera dans tout l’intervalle de la première à la seconde résurrection, au fur et à mesure de l’achèvement de l’œuvre spirituelle, chez chaque habitant de la terre.
L’analogie de cet événement dans la vie de Christ est la transfiguration. L’on peut dire que la transmutation des élus sera une mort instantanément suivie de la résurrection ; une absorption immédiate de la mort par la vie : ἵνα καταποῇ τὸ θνητὸν ὑπὸ τῆς ζωῆς (2 Corinthiens 5.4).