O Saison, tout ensemble, et triste, et rigoureuse ! C’est toi qui fais trembler les bergers et les rois ; Qui prives de verdure et les champs et les bois ; Et qui rends du soleil la face ténébreuse. Noire fille du temps, ouvrière orageuse ; Horreur, qui jour et nuit retiens, durant trois mois, La nature en syncope, et le monde aux abois ; Hiver, dont le seul nom fait une image affreuse ; Exposer à mes sens tes frimas, tes glaçons, Tes ténèbres, tes eaux, tes rigueurs, tes frissons, Enfin, tes dures lois, tes assauts, tes tempêtes ; N’est-ce pas m’exprimer, et la mort, et ses traits ; Qui, menaçant nos jours, et pendant sur nos têtes, Font sentir à nos corps leurs funestes effets ? |
1 : Dans la Zone Torride, la seule différence des saisons est le temps de la sécheresse, qui y fait l’été, et le temps des pluies, qui y fait l’hiver ; mais un hiver verdoyant et sans froid, et qui n’est que comme un rafraîchissement de la nature. 14 : L’hiver est le temps de l’affliction, du scandale, et de l’amertume. C’est ici notre hiver. Quand sera-ce notre printemps, et notre été ? Lorsque Jésus-Christ, qui est notre vie paraîtra (St. Augustin).