Sonnets Chrétiens


Livre Premier — Sonnet XXXVII

Sur la Providence
Dieu Conservateur

Sans le secret concours de ta divinité,
Père de l’univers, âme de la nature,
On verrait ce grand tout bientôt précipité
Dans son premier chaos, et dans sa nuit obscure.
Tu peux seul arrêter son instabilité ;
Ton bras, par sa vertu, soutient ta créature ;
Et pour l’entretenir, ta libéralité,
Des trésors de ton sein, produit sa nourriture.
Enfin, le monde entier subsiste par tes lois ;
Le plus simple berger, et le plus grand des rois,
Éprouvent chaque jour ta bonté souveraine.
Toujours fort, toujours sage, et toujours glorieux,
Ayant tout fait de rien, tu maintiens tout sans peine :
C’est créer, tous les jours, et la Terre et les Cieux.


1 : Dieu est la Cause première et universelle, qui intervient nécessairement dans toutes les causes secondes et particulières. D’où vient ce que chante le psalmiste : que si Dieu détourne ses yeux et retire son esprit des créatures, incontinent elles défaillent. Tu m’as tiré du néant, et si ton secours me manque, j’y retombe. (St Augustin) 13 : Épicure ôtait follement à Dieu sa Providence, pour le décharger de peine. 14 : Quelques-uns ont fort bien nommé la Providence, une création continuée.

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