Seigneur, quand mon regard s’élève vers ces myriades d’étoiles suspendues sur ma tête, et que je me dis que chacun de ces points scintillants est un nouveau soleil, centre d’un nouvel univers, la grandeur de tes œuvres m’écrase ! L’immensité de ta puissance n’est égalée que par l’immensité de mon ignorance ! Qu’ai-je compris de toutes ces merveilles ? Rien ! Les plus savants comptent tes mondes, mesurent les espaces ; mais que découvrent-ils du but final de ta création ? Comme moi, rien ! Et dans un million d’années, qu’y comprendront-ils ? Hélas, rien encore ! Je sens qu’il y a dans mon intelligence d’homme une faiblesse invincible ; et cependant je sens aussi que je ne suis pas fait pour toujours ignorer, Pourquoi seul dans la création ai-je une idée de toi, mon créateur ? Pourquoi, seul, ai-je la notion d’un plan dans l’univers ? Pourquoi, comme l’aigle ou le ciron, ne sais-je pas me contenter de boire, de manger, de jouir ? Pourquoi ce besoin inquiet d’interroger cette nature qui jamais ne me répond ? C’est sans doute pour m’engager à m’élancer plus haut, pour m’apprendre à te chercher, non plus par ma propre science, mais par ta révélation. Oui, Seigneur, je le comprends à cette heure : si je soupire après la connaissance, c’est que je suis fait pour te connaître ; si je suis trop faible pour te trouver, c’est que tu voulais te révéler toi-même ; si l’univers entier reste impuissant pour te dévoiler, c’est que tu voulais te montrer en Jésus-Christ ; mes désirs non satisfaits, la grandeur du monde insuffisante pour m’éclairer, tout me révèle à cette heure ton intention de te découvrir à moi dans ta sainte Parole, et c’est là que je veux te chercher. Oui là, car c’est là seulement que, jusqu’à ce jour, je t’ai trouvé, compris, aimé. Oui, ta Parole est claire, ta Parole est puissante, ta Parole sanctifie, et les quelques pages de ton Évangile ont plus fait pour moi que les savants et l’Univers. Ton livre, tout esprit, parle à mon cœur, à ma conscience ; quand je l’écoute, je touche la vérité. Béni sois-tu, Seigneur, de m’avoir ainsi convaincu que le but de ma vie est de te servir, de t’aimer, et que les cieux visibles racontent ta gloire aux créatures, éclairées déjà par ta révélation.