Notes sur les Miracles de notre Seigneur

26. La guérison d’un aveugle à Bethsaïda

Marc 8.22-26

Saint Marc seul nous raconte ce miracle. De même que le Seigneur prit à part un autre infirme, loin de la foule (Marc 7.33), « il prit l’aveugle par la main, et le conduisit hors du village. » (Bengel dit que c’était pour le placer en présence des œuvres de Dieu dans la nature.) Jésus opéra, ici encore, la guérison au moyen de la salive, nous en avons déjà parlé ; il enveloppe souvent son action surnaturelle sous la forme de moyens naturels. Il ordonne à ses disciples d’oindre d’huile les malades ; ce n’est pas l’huile, mais sa parole qui peut les guérir ; cependant, sans l’huile, les disciples auraient eu de la peine à croire à la puissance qu’ils mettaient en œuvre (Ésaïe 38.21-22). Nous remarquons, dans notre récit, que la guérison est progressive ; il en fut de même pour l’aveugle-né, mais les progrès, pour l’aveugle de Bethsaïda, sont mieux marqués ; après que Jésus lui eut mis de la salive sur les yeux, « il lui demanda s’il voyait quelque chose. Il regarda et dit : Je vois les hommes marcher, semblables à des arbres ; » alors le Seigneur acheva la guérison : « Il lui mit de nouveau les mains sur les yeux : et, quand l’aveugle regarda, il fut guéri et vit distinctement. »

Chrysostome et d’autres pensent que la guérison fut progressive, parce que la foi de cet aveugle était imparfaite ; tandis que quelques-uns, dans le même cas, criaient à Jésus pour recouvrer la vue, celui-ci fut amené par des amis, car lui-même peut-être n’attendait aucune délivrance. Le Seigneur, qui ne voulait pas le repousser, mais ne pouvait le guérir aussi longtemps que le malade désespérait de sa guérison, lui fit entrevoir tout ce qu’il pourrait obtenir, lui montrant ainsi qu’il pouvait rendre la vue aux aveugles. Pour divers interprètes, cette guérison graduelle est un témoignage de la libre grâce de Dieu, qui agit de différentes manières, tantôt en un seul instant, tantôt par degrés. C’est ainsi qu’il procède à l’égard des âmes qu’il veut éclairer ; la vue spirituelle ne leur est pas donnée immédiatement ; il y a encore des restes de l’ancien aveuglement ; elles voient des hommes comme des arbres. Mais, Jésus-Christ achève son œuvre ; il est « le Chef et le Consommateur de la foi ; » il leur impose de nouveau les mains, et elles voient alors distinctement.

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