O couple bienheureux ! à qui le Ciel envoie Ce qu’il a de plus rare et de plus précieux ; Et qui, dans un palais vaste et délicieux, Vois commencer des jours filés d’or et de soie ! Que désire ton cœur ? Sous toi l’univers ploie ; Ton sceptre est la raison ; tes gardes sont tes yeux ; La justice te sert d’un habit glorieux ; Et Dieu fait ton amour, ta couronne, et ta joie. L’air flatteur te caresse avec ses doux zéphyrs ; L’eau, de ses flots d’argent, entretient tes plaisirs ; Et la terre à tes vœux satisfait d’elle-même. Mais, c’est louer ton sort par des vers superflus. Un point manque, sans doute, à ton bonheur suprême : Quelque heureux que tu sois, tu vas ne l’être plus. |
3 : C’était le jardin d’Eden, ou le Paradis terrestre, situé dans un endroit de l’Asie, dont on n’est pas bien d’accord entre les doctes. 4 : C’est-à-dire, des jours éclatants et pompeux. Allusion aux Parques des païens 14 : Ni les Juifs, ni les chrétiens, ne conviennent pas entre eux du temps qu’Adam et Ève demeurèrent dans le Paradis ; mais la plupart tiennent qu’ils en furent chassés dès le soir du même jour qu’ils y étaient entrés.