Comme le christianisme renfermé tout entier dans la personne divine et humaine de Christ se proclame une religion divine en même temps qu’humaine, le témoignage de Jésus sur les origines divines de sa personne constitue le faîte de l’apologétique chrétienne.
Il nous reste à montrer que les déclarations de Jésus sur lui-même contenues dans les synoptiques enseignent son origine surhumaine et son essence divine, en laissant à la dogmatique la tâche de déterminer aussi exactement que possible les rapports de la déité et de l’humanité dans sa personne.
Etablissons bien d’abord et distinguons nettement les responsabilités. La doctrine de la Kénose, ou de l’anéantissement du Fils de Dieu, est une hypothèse scientifique ; la doctrine de la divinité essentielle de Christ fait partie de la foi de l’Eglisea.
a – Qu’il nous soit permis seulement de repousser l’imputation d’enseigner l’union des deux natures, que nous combattons au contraire dans la dogmatique.
Nous classerons les témoignages de Jésus sur lui-même contenus dans les synoptiques sous les trois chefs suivants :
- Ceux selon lesquels il se donne, sa personne et son œuvre, comme l’accomplissement de la prophétie de l’Ancien Testament.
- Ceux selon lesquels il s’attribue la souveraineté dans le Royaume de Dieu présent et futur.
- Ceux selon lesquels il s’attribue l’égalité avec Dieu et les titres divins.
Et le résultat de notre argumentation sera de nous placer dans cette alternative : Jésus de Nazareth a été un monomane, un imposteur ou le Dieu fait homme.