Lorsqu’une personne entrait dans la cour du Parvis, elle trouvait l’autel des sacrifices.

Il était en bois d’acacia recouvert d’airain (bronze), avec 4 cornes aux angles, qui faisaient corps avec l’autel.

L’autel était carré. Ces dimensions étaient de 2,25 mètres (5 coudées) de chaque côté, et 1,35 mètre de hauteur (3 coudées).

Il avait une grille d’airain (bronze) en forme de treillis, placée à mi-hauteur sous l’entablement, à mi-hauteur de l’autel soit : 1,35 m/2= 0,675 m, pour permettre aux cendres de tomber dessous. La grille était munie d’anneaux en airain (bronze) à chaque angle.

L’autel était constitué d’un assemblage de planches de bois d’acacia recouvert d’airain (bronze) sur toutes ses faces. L’autel était creux jusqu’à mi-hauteur, sous la grille. Cette constitution creuse, en partie basse, permettait ainsi le passage de la grille avec ses anneaux par-dessous l’autel et l’accès pour enlever les cendres (voir l’hypothèse en trois opérations ci-contre). Le fait qu’il n’y avait des anneaux qu’aux quatre angles de la grille certifie que l’ensemble de l’autel était porté en une seule pièce sans le désolidariser pendant son transport.

Il y avait deux barres en bois d’acacia recouvertes d’airain (bronze) qui étaient introduites dans les anneaux de la grille sur les deux côtés opposés de l’autel. Ces deux barres permettaient de porter l’ensemble par des hommes, sur une seule épaule. Les cendriers, les pelles, les bassins, les fourchettes et les brasiers étaient en airain (bronze). L’autel fut exécuté semblable au modèle que DIEU avait montré à Moïse sur la montagne.

Étant donné la hauteur de l’autel (1.35 mètre), Il y avait sans doute des rampes en terre et sable sur les côtés, pour parvenir jusqu’à mi-hauteur où se tenaient les Sacrificateurs pour approvisionner et placer le bois, les morceaux des animaux dépouillés pour être brûlés sur l’autel, ainsi que la surveillance de la cuisson. Ces rampes devaient être aménagées sur deux côtés opposés, nord et sud. Côté Tabernacle, à l’ouest, il y avait, peut-être, un terre-plein qui bloquait la sortie de braises incandescentes volatiles poussées par un vent d’est en direction du Tabernacle.

Mais, le plan exact de l’autel est inconnu. Pourtant, beaucoup de chercheurs se sont aventurés à faire des hypothèses, des simulations de croquis ou d’images, ou des reconstitutions à échelle réelle. Malheureusement, peu d’entre eux se sont intéressés au problème du poids de l’autel porté par des hommes sur une seule épaule, par rapport à la description détaillée donnée par les textes bibliques. Et pour élaborer un calcul de poids minimum de l’autel avec sa grille solidaire, nous avons réalisé différents plans, à cause de la position de la grille à mi-hauteur de l’autel lorsqu’il était installé pour les sacrifices. Toutefois, celui que nous présentons tient compte des textes bibliques en quatre traductions différentes choisies (voir le tableau annexe).

Ainsi, par rapport à ces versets bibliques détaillés, qui concernent l’autel des sacrifices, nous avons tenu compte des critères suivants :

• Les dimensions de l’autel : 2.25 m × 2.25 m × 1.35 m de hauteur.
• La boiserie creuse de l’autel peut signifier « ouvert dessus et dessous » ou « à ciel ouvert ».
• La boiserie creuse peut aussi signifier en dessous de la grille, mais avec des planches descendants jusqu’au sol aux quatre angles.
• La position et la largeur de l’entablement (ou rebord), sur la partie supérieure de l’autel. L’entablement servait aussi de raidisseur pour éviter la déformation de l’autel.
• L’épaisseur du revêtement en bronze sur les parois et l’entablement en planches pour résister à la combustion. Ce revêtement en bronze était-il fondu sur les planches, ou en tôles plaquées et fixées ?
• Les dimensions du treillis de la grille et la section du barreaudage sur 2.25 m de large, pour résister à la chaleur de la combustion et au poids du bois et de parties d’animaux sacrifiés en même temps.
• La grille en bronze, était-elle moulée et fondue, ou forgée et assemblée ?
• La position de la grille qui ne devait pas être séparée de l’autel pour le porter, mais toujours placée à mi-hauteur par ces anneaux.
• Le façonnage des anneaux de la grille pour les barres, en tenant compte du déport par rapport aux côtés de l’autel, pour le passage de l’épaule des porteurs sous les barres.
• La résistance des barres par rapport au poids de l’ensemble.
• Le nombre et la position des porteurs sur toute la longueur des barres. La longueur de ces barres par rapport au nombre de porteurs, et leur porte-à-faux au-delà des anneaux.
• La hauteur de portage à l’épaule par rapport à la base de l’autel, afin qu’il ne heurte pas le sol pendant son transport.

• Le poids des ustensiles transportés sur l’autel + les 250 encensoirs laminés en feuilles minces dans l’affaire de Koré. Cet autel des sacrifices fut utilisé pendant plusieurs siècles.

Selon notre calcul (voir le tableau détaillé), le poids total minimum de l’autel, avec sa grille et ses deux barres, serait environ de 1056 kgs, y compris les ustensiles, le drap pourpre et la couverture en peau de tahach (dugong). Et le poids total d’airain ainsi utilisé, y compris la grille, serait de 777 kgs.

Pourtant, pour gagner du poids (-102 kgs), notre simulation de l’autel fait apparaître des planches qui descendent jusqu’au sol, sur deux côtés seulement, les deux autres s’arrêtant au niveau de la grille pour permettre d’enlever les cendres tombées en dessous. Quant à l’épaisseur des planches de l’autel estimée à 3 cms, il paraît difficile de la réduire davantage en raison des obligations d’assemblage avec des tenons et mortaises, ou queue d’aronde, qui étaient déjà utilisées depuis très longtemps par les charpentiers, menuisiers ou ébénistes, et peut-être même par Noé pour la construction de l’arche.

Pour gagner encore quelques kilos, on pourrait aussi essayer de diminuer la section du barreaudage du treillis de la grille, ou agrandir les dimensions des mailles. Mais la tréfilerie n’existait pas à cette époque et tout le travail de façonnage des métaux à chaud, dans le désert, était manuel. Et comment les petits morceaux de viande cuite, la graisse et les organes des animaux, ainsi que les braises de bois incandescentes auraient pu rester sur la grille avec des mailles plus larges et un barreaudage plus fin ? Et comment cette grille soumise à haute température par le feu qui ne devait jamais s’éteindre, même la nuit, aurait-elle pu résister au poids des animaux offerts entièrement en holocauste pour y être brûlés, ou comme pour la dédicace de l’autel ou la fête des tentes pendant une semaine ?

Enfin, la Parole de DIEU précise deux fois que seule la grille était munie d’anneaux pour les barres de portage. Ceci signifie que l’autel et sa grille étaient portés en une seule pièce, soit 1056 kgs.

En contrepartie, si la longueur de la coudée de référence était supérieure à 0,45 mètre, comme nous l’avons estimée, le poids total de l’autel des sacrifices en serait augmenté dans la même proportion. Ce qui aurait rendu son transport encore plus difficile.

Enfin, pour tous les ustensiles qui étaient posés sur l’autel pendant son transport, seule leur désignation est définie. Pourtant, leur nombre devait être important, étant donné que les brasiers en airain de 250 lévites résistèrent au jugement de DIEU par le feu, et qu’ils furent fondus en lames pour être plaquées sur les parois de l’autel.

Dans de telles conditions, pour porter cette charge sur une épaule, il fallait au moins 20 personnes (10 par barre), soit plus de 42 kg par porteur. Il y avait, peut-être, 24 porteurs (2 fois 12), à cause du symbole représentatif des douze tribus d’Israël face à L’ÉTERNEL DIEU. Ce qui implique une longueur des barres de près de 5.00 mètres, avec une section suffisamment résistante à leur porte-à-faux estimé à 1.50 mètre, à l’avant et à l’arrière, pour l’installation de 3 porteurs en position de marche, sur cette partie de la barre. Le fait que notre simulation de l’autel présente des parois tronquées à mi-hauteur sur les faces recevant les barres de portage, permet l’installation de porteurs dans cette zone (voir simulation).

Bien entendu, les porteurs devaient être de taille presque identique à l’épaule, avec une coordination de manutention et de marche qui devaient être parfaitement synchronisées. Etant donné que le nombre de lévites de la famille des Kéhathites, en âge d’être des porteurs des choses saintes, était important, le remplacement des hommes devait se faire régulièrement en cours de route. Ces personnes, désignées à l’avance, devaient avoir un rôle de remplaçant disponible et organisé en fonction des distances, du relief, ou de la fatigue individuelle. L’ensemble devait être dirigé par un coordinateur qui était responsable de toutes ces opérations.

Les éléments détaillés décrits dans la Bible permettent de simuler la structure de l’autel des sacrifices avec précision. Et c’est seulement à partir de tous ces éléments-là que nous avons pu élaborer un poids minimum fiable de l’autel des sacrifices (voir tableau). Mais quel fardeau à porter pour les Kéhathites, pendant 39 ans dans le désert !

Selon Nombres 33, le Tabernacle et son Parvis, dont l’autel des sacrifices faisait partie, a été installé plus de trente fois avec les campements dans le désert, à cause de la désobéissance des Israélites, avant d’entrer en terre promise. Lors de la conquête de Canaan, il resta au camp de Guilgal. Plus tard, Josué (Hosée) dressa le Tabernacle à Silo (et peut-être aussi à Mitspa), où il resta installé pendant plusieurs siècles de la période des Juges.

Mais ce poids important de l’autel des sacrifices, porté par des hommes, ne symbolise-t-il pas le poids des péchés que doivent porter tous les êtres humains pendant leur vie sur la terre, sans l’intervention de CHRIST ?

En effet, les sacrifices des animaux sur l’autel n’ôtaient que provisoirement les péchés des Israélites dans le désert, comme par la suite d’ailleurs en terre promise. Jusqu’à la venue, après plus de quatorze siècles, de JÉSUS-CHRIST, l’agneau de DIEU, qui s’est offert Lui-même pour ôter définitivement tout le poids des péchés du monde par son sacrifice sur la croix et son sang versé.