C’est le chant nuptial de Jésus-Christ et de son Église, sous la figure de Salomon et de sa principale épouse, fille de Pharaon.
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2 | Mon cœur, rempli de choses magnifiques Doit s’exprimer de façon poétique, Car je compose une œuvre pour le Roi, La ciselant comme un artiste adroit. |
3 | Ô le plus beau de notre humaine race, Que ta parole est merveilleuse en grâce ! Dieu a voulu que toute nation Sans fin te loue en bénédiction. |
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4 | Fixe à ton flanc ton épée invincible, Vaillant héros, cʼest la marque visible De ton pouvoir, cʼest la juste splendeur Qui doit orner ta royale grandeur. |
5 | Entre ton char, triomphe à la bonne heure, En grand honneur, puisque avec toi demeurent La vérité, la foi, un cœur humain. De grands exploits se feront par ta main. |
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6 | Tu vas viser ; que tes flèches sont belles ! Elles vont droit, et les cœurs des rebelles Seront au vif de leur traits transpercés ; Sous ton pouvoir des peuples vont tomber. |
7 | Ô Dieu, ô Roi ton trône est admirable. Trône élevé, à tout jamais durable ; Le sceptre aussi de ton règne puissant Est en droiture un sceptre fleurissant. |
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8 | Tu hais le mal, tu aimes la justice ; Pour ces raisons, Dieu ton Seigneur propice À tes pareils tʼayant bien préféré Dʼhuile de joie a voulu te sacrer. |
9 | Tes vêtements sentent la myrrhe et lʼambre Et lʼaloès quand tu sors de ta chambre, De tes palais dʼivoire où les concerts Des instruments tʼont ravi de leurs airs. |
(Pause) — 5 — | |
10 | On voit ici des princesses plus fières De tes bijoux que du sang de leurs pères. Et lʼor dʼOphir couronne la beauté De la nouvelle épouse à ton côté. |
11 | Ma fille, écoute, ô femme sans pareille, Sois attentive et prête-moi lʼoreille ; Ne pense plus désormais au pays Ni au foyer dans lequel tu grandis. |
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12 | Dieu tʼa donné la beauté quʼon admire, Le cœur du Roi lui-même te désire ; Et puisquʼil est ton Seigneur maintenant, Rends-lui ton humble hommage en tʼinclinant. |
13 | Tyr à tes pieds portera ses richesses, Le monde entier te fera des largesses ; |
14 | Sous ton manteau de tissu dʼor, tu es, Fille du Roi, la gloire du palais. |
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15 | La voici donc, si richement parée, Devant le Roi, elle sera menée ; Des vierges font cortège, la suivant, Celles qui sont plus proches la servant. |
16 | Pleines de joie et leurs frayeurs ôtées, Ensemble au Roi elles sont présentées. Elle et toi en triomphe et bonheur Irez vers lui dans son palais dʼhonneur. |
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17 | Ne te plains pas de laisser mère et père ; Réjouis-toi de lʼunion prospère Dʼoù sortiront beaux et nobles enfants Que tu feras partout rois triomphants. |
18 | Moi, jʼécrirai à ton nom, à ta gloirea Des chants sacrés dʼéternelle mémoire Qui porteront les peuples à venir À te louer sans cesse, à te bénir. |
a Ceci s'adresse au roi.