Ces mots se présentent ensemble dans Jean 10.1, 8 ; mais n’y constituent point, pas plus qu’ailleurs, une tautologie ou une simple redondance oratoire (cf. Obad. 5 ; Plato, Rep. 1.351.c). Tous deux s’approprient ce qui n’est pas à eux, mais le κλέπτης le fait par la fraude et en secret (Matthieu 24.43 ; Jean 12.6 ; cf. Exod.22.2 ; Jérémie 2.26) ; le λῃστής, par la violence et ouvertement (2 Corinthiens 11.26 ; cf. Osée 9.1 ; Jérémie 7.11 ; Plutarch., De Super. 3 : οὐ φοβεῖται λῃστὰς ὁ οἰκουρῶν ; l’un est le « voleur » (thief) et il dérobe, l’autre, le « brigand » (robber, de « Raub », butin) et il pille, comme son nom (dérivé de ληΐς ou de λεία) le révèle suffisamment. Ils répondent respectivement au « fur » et au « latro » des Latins ; « fures insidianter et occulta fraude decipiunt ; latrones audacter aliena diripiunt » (Ieron., In Oseam, 7, 1)d.
d – Tout le reste de ce paragraphe, dans notre auteur, s’attaque à l’habitude où l’on est en anglais de parler du « voleur pénitent » (the pénitent thief) (Luc 23.39-43), mais comme, en français, nous nous servons de l’expression brigand (robber) qu’exige le texte grec, et que recommande l’auteur, nous n’avons pas cru devoir traduire ce qui suit. Trad.