En même temps qu’elle proclame l’universalisme du conseil divin d’amour et de grâce envers l’humanité, l’Ecriture annonce non moins clairement au terme de l’histoire une séparation finale des justes et des injustes accomplie dans son sein (Matthieu 20.10 ; 25.46) ; c’est-à-dire que cet universalisme de droit, contenu dans le conseil éternel de Dieu, ne sera pas réalisé en fait dans l’universalité de ses objets au terme de l’histoire.
L’Ecriture et l’expérience nous enseignent en outre de concert que la plus grande partie de l’humanité est restée jusqu’à cette heure en dehors de l’alliance de grâce ; et que, dans la fraction même comprise extérieurement dans cette alliance, l’appel des nations, des familles et des individus au salut qui est en Christ, a créé entre ceux qui en ont été les objets de nombreuses et importantes inégalités, aussi bien quant à son efficacité que quant à sa fréquence.
Mais ce particularisme de fait se concilie avec l’universalisme normal en ce que, parmi ces déterminations particulières, les unes visent le sort éternel de l’homme mais sont en même temps conditionnelles. Les autres sont inconditionnelles, mais ne visent que les inégalités initiales des collectivités et des individus dans les économies du salut.