Passons maintenant à l’examen de toute une série de perfections divines qui sont en rapport avec la sainteté.
Dieu étant saint et la sainteté consistant pour Lui à être infiniment élevé au-dessus des créatures, il s’ensuit que Dieu ne peut être comparé à personne et qu’il est impossible de le représenter. « A qui donc me feriez-vous ressembler et à qui serais-je égalé, dit le Saint ? » (Ésaïe 40.25) Voilà bien ces deux notions, la sainteté et l’incomparabilité, intimement juxtaposées. — C’est parce que Dieu est saint, qu’il est défendu de faire de Lui des images. Exode 20.4 et Deutéronome 5.8 pourraient au besoin ne renfermer que la défense de représenter Dieu sous la figure de créatures existant dans le monde. Mais Deutéronome 4.15 et sq. est là pour montrer le vrai sens de ces passages : Dieu ne peut absolument être représenté sous aucune forme. Il faut même se garder, v. 19, du culte des astres, bon tout au plus pour les autres peuples, comparé à une idolâtrie plus grossière. Il est bien question dans Nom.12.8, d’une représentation de l’Éternel ; mais il faut soigneusement distinguer Dieu de ces apparitions. Les anthropomorphismes ne prouvent absolument rien non plus contre la doctrine de l’impossibilité qu’il y a à représenter Dieu. Aucune religion, si spirituelle soit-elle, ne peut se passer de semblables expressions (yeux, oreilles, nez, bras de l’Éternel). L’important, c’est que ce qu’il y a d’impropre et de figuré dans ces expressions, soit rectifié par tout l’ensemble des croyances et par le caractère général de la religion, en sorte que personne ne s’y puisse méprendreg. Une chose digne de remarque, c’est que les derniers livres de la Bible, qui reviennent si souvent sur l’idée de l’infinité de Dieu, ne renferment pas moins d’anthropomorphismes que les premiers.
g – Luther dit dans son commentaire sur la Genèse : « Ceux qui veulent faire abstraction de ces images pour arriver à l’idée de Dieu prétendent escalader le ciel sans échelles. Quand Dieu veut se révéler à nous, il doit nécessairement avoir recours à des figures et se voiler. »
Le Pentateuque ne nous offre pas de la toute-présence de Dieu des descriptions aussi détaillées que par exemple celle du Psaumes 119 ; mais il est clair qu’un Dieu à qui appartiennent les deux et la terre (Deutéronome 10.14) est un Dieu présent partout. A plusieurs reprises il est parlé de la protection que le Seigneur étend sur ses serviteurs, en quelque lieu qu’ils se trouvent (Genèse 16.13 ; 28.15 ; 46.4). Cependant la pensée sur laquelle le Pentateuque revient le plus souvent, c’est celle de la présence spéciale de Dieu au milieu de son peuple, de cette présence qui est pour ainsi dire la localisation dans le sanctuaire, de son nom, de sa face, de sa gloire.
Quant à la spiritualité de Dieu, l’A. T. ne l’enseigne nulle part en autant de termes. Il dira que Dieu possède ou envoie l’Esprit (Ésaïe 40.13 ; Psaumes 139.7), mais non qu’il est esprit. Cependant, de qui l’Esprit peut-il procéder, si ce n’est d’un être spirituel ? Ésaïe 31.3 est le passage le plus significatif à l’endroit de la spiritualité divine : « Les Egyptiens sont hommes et non pas Dieu ; leurs chevaux sont chair et non pas Esprit ». Esprit et Dieu sont ici deux expressions parallèles.
La spiritualité de Dieu n’empêche point qu’il ne soit, un être personnel : « C’est moi, moi-même ! » dit l’Éternel à plus d’une reprise (Deutéronome 32.39 ; Ésaïe 43.10).