Histoire de la Réformation du seizième siècle

12.7

Commencement de l’Église de Meaux – Les Ecritures en Français – Les artisans et l’évêque – Moisson évangélique – Les épîtres de saint Paul envoyées au roi – Lefèvre et Rome – Les moines devant l’évêque – Les moines devant le parlement – Briçonnet cède

Les temps approchaient, en effet, où l’orage allait éclater contre la Réforme ; mais elle devait auparavant répandre encore quelques semailles et moissonner quelques gerbes. Cette ville de Meaux qu’illustra, un siècle et demi plus tard, le sublime défenseur du système gallican contre les prétentions autocrates de Rome, était appelée à devenir la première ville de France où le christianisme renouvelé établirait son empire. Elle était alors le champ auquel les cultivateurs prodiguaient les labours et les semences, et où déjà ils couchaient les javelles. Briçonnet, moins endormi qu’il ne le disait, animait, inspectait, dirigeait tout. Sa fortune égalait son zèle ; jamais homme ne fit de ses biens un plus noble usage, et jamais si noble dévouement ne parut d’abord devoir porter de si beaux fruits. Transportés à Meaux, les pieux docteurs de Paris agirent dès lors avec une nouvelle liberté. Il y eut une émancipation de la parole, et ce fut un grand pas que la Réformation fit alors en France. Lefèvre exposait avec force cet Évangile, dont il eût voulu remplir le monde. « Il faut, disait-il, que les rois, les princes, les grands, les peuples, toutes les nations ne pensent et n’aspirent qu’à Jésus-Christa. Il faut que chaque prêtre ressemble à cet ange t que Jean vit dans l’Apocalypse, volant par le milieu du ciel, tenant en main l’Évangile éternel, et le portant à tout peuple, langue, tribu, nation. Venez, pontifes ; venez rois ; venez, cœurs généreux !… Nations, réveillez-vous à la lumière de l’Évangile et respirez la vie éternelleb. La Parole de Dieu suffitc. »

a – Reges, principes, magnates omnes et subinde omnium nationum populi, ut nihil aliud cogitent… ac Christum. (Fabri. Comm. in Evang. Præf.)

b – Ubivis gentium expergiscimini ad Evangelii lucem. (Fabri Comm. in Evang. Præf.)

c – Verbum Dei sufficit. (Ibid.)

Telle était,en effet, la devise de cette école : « La Parole De Dieu Suffit. » Toute la Réformation est renfermée dans ce mot-là. « Connaître Christ et sa Parole, disaient Lefèvre, Roussel, Farel, voilà la théologie seule vivante, seule universelle… Celui qui connaît cela, connaît toutd. »

d – Hæc est universa et sola vivifica Theologia… Christum et verbum ejus esse omnia. (Ibid. in Ev. Johan. p. 271.)

La vérité faisait dans Meaux une grande impression. Il se forma des assemblées particulières, puis des conférences, puis enfin on prêcha l’Évangile dans les églises. Mais un nouvel effort vint porter à Rome un coup plus redoutable encore.

Lefèvre voulait mettre les chrétiens de France en état de lire la sainte Écriture. Le 30 octobre 1522, il publia la traduction française des quatre Évangiles ; le 6 novembre, celle des autres livres du Nouveau Testament ; le 12 octobre 1524, tous ces livres réunis à Meaux, chez Collin, et en 1525 une version française des Psaumese. Ainsi commençait en France, presque en même temps qu’en Allemagne, cette impression et cette dissémination des Écritures en langue vulgaire, qui devait prendre trois siècles plus tard, dans tout le monde, de si grands développements. La Bible eut en France, comme de l’autre côté du Rhin, une influence décisive. L’expérience avait appris à bien des Français, que quand ils cherchaient à connaître les choses divines, le doute et l’obscurité les enveloppaient de toutes parts. Combien de moments et peut-être d’années dans leur vie, où ils avaient été tentés de regarder comme des illusions, les vérités les plus certaines ! Il nous faut une lumière d’en haut qui vienne éclairer nos ténèbres ! Tel était le soupir de beaucoup d’âmes à l’époque de la Réformation. C’est avec ces désirs que plusieurs recevaient les livres saints des mains de Lefèvre ; on les lisait dans les familles et dans la retraite ; les conversations sur la Bible se multipliaient ; Christ apparaissait à ces esprits longtemps égarés, comme le centre et le soleil de toutes les révélations. Alors il n’était plus besoin de démonstrations pour leur prouver que l’Écriture était du Seigneur ; ils le savaient, car elle les avait transportés des ténèbres à la lumière.

e – Le Long. Biblioth. sacrée, 2d edit. p. 42.

Telle fut la marche par laquelle des esprits distingués parvinrent alors en France à la connaissance de Dieu. Mais il y eut des voies plus simples encore et plus vulgaires, s’il est possible, par lesquelles beaucoup d’hommes du peuple arrivèrent à la vérité. La ville de Meaux n’était presque peuplée que d’artisans et de gens trafiquant en laine. « Il s’engendra en plusieurs, nous dit un chroniqueur du xvie siècle, un si ardent désir de connaître la voie du salut, que artisans, cardeurs, foulons et peigneurs n’avaient autre exercice, en travaillant de leurs mains, que conférer de la Parole de Dieu et se consoler en icelle. Spécialement les jours de dimanche et fête étaient employés à lire les Écritures et s’enquérir de la bonne volonté du Seigneurf. »

f – Act. des Mart. p. 182.

Briçonnet se réjouissait de voir la piété remplacer ainsi la superstition dans son diocèse. « Lefèvre, aidé du renom de son grand savoir, dit un historien contemporaing, sut tant bien amadouer et circonvenir par son probable parler messire Guillaume Briçonnet qu’il le fit dévoyer lourdement, de sorte que depuis n’a été possible d’évacuer la ville et diocèse de Meaux, cette doctrine méchante, jusqu’à ce jour qu’elle est merveilleusement crue. Ce fut grand dommage de la subversion de ce bon évêque, qui jusqu’alors avait été tant dévot à Dieu et à la Vierge Marie. »

g – Histoire Catholique de notre temps, par Fontaine, de l’ordre de St. François. Paris, 1562.

Cependant tous ne s’étaient pas lourdement dévoyés comme parle le franciscain que nous venons de citer. La ville était partagée en deux camps. D’un côté étaient les moines de Saint-François et les amis de la doctrine romaine ; de l’autre, Briçonnet, Lefèvre, Farel, et tous ceux qui aimaient la nouvelle Parole. Un homme du peuple, nommé Leclerc, était parmi les plus serviles adhérents des moines ; mais sa femme et ses deux fils, Pierre et Jean, avaient reçu l’Évangile avec avidité, et Jean, qui était cardeur de laine, se distingua bientôt parmi les nouveaux chrétiens. Un jeune savant picard, Jacques Pavanne, homme de grande sincérité et intégrité, que Briçonnet avait attiré à Meaux, montrait beaucoup d’ardeur pour la Réforme. Meaux était devenu un foyer de lumière. Souvent des personnes appelées à s’y rendre, y entendaient l’Évangile, et l’apportaient chez elles. Ce n’était pas seulement dans la ville que l’on cherchait la sainte Écriture ; « plusieurs des villages faisaient de semblable, dit une chronique, en sorte que Ton voyait en ce diocèse-là, reluire une image de l’Église renouvelée. »

Les environs de Meaux étant couverts de riches moissons, à l’époque de la récolte, une foule d’ouvriers y accouraient des contrées environnantes. Se reposant au milieu du jour de leur fatigue, ils s’entretenaient avec les gens du pays, qui leur parlaient d’autres semailles et d’autres moissons. Plusieurs paysans venus de la Thiérache, et surtout de Landouzy, persistèrent, de retour chez eux, dans la doctrine qu’ils avaient entendue, et il se forma bientôt en ce lieu une Église évangélique, qui est l’une des plus anciennes du royaumeh. « La renommée de ce grand bien s’épandait par la France, » dit le chroniqueuri. Briçonnet lui-même annonçait l’Évangile du haut de la chaire, et cherchait à répandre partout « cette infinie, douce, débonnaire, vraie et seule lumière, comme il s’exprime, qui aveugle et illumine toute créature capable de la recevoir, et qui en l’illuminant la dignifie de l’adoption filiale de Dieuj. » Il suppliait son troupeau de ne point prêter l’oreille à ceux qui voulaient le détourner de la Parole. « Quand même, disait-il, un ange du ciel vous annoncerait un autre Évangile, ne l’écoutez pas. » Quelquefois de sombres pensées assiègeaient son esprit. Il n’était pas sûr de lui-même ; il reculait d’effroi, en songeant aux funestes effets que pourrait avoir son infidélité ; et prémunissant son peuple, il lui disait : « Quand même, moi votre évêque, je changerais de discours et de doctrine, vous, gardez-vous alors de changer comme moik. » Pour le moment, rien ne semblait annoncer un tel malheur. « Non seulement la Parole de Dieu était prêchée, dit la chronique, mais elle était pratiquée ; toutes œuvres de charité et de dilection s’exerçaient là ; les mœurs se réformaient et les superstitions s’en allaient basl. »

h – Ces faits sont tirés de vieux papiers fort altérés. trouvés dans l’église de Landouzy-la-Ville (Aisne), par M. Colany, lorsqu’il était pasteur de ce lieu.

i – Act. Mart. p. 182.

j – MS. Bibl. Roy. S. F. No. 337.

k – Hist. Catholique de Fontaine.

l – Act. Mart. p. 182.

Toujours plein de l’idée de gagner le roi ei sa mère, l’évêque envoya à Marguerite « les Épîtres de saint Paul translatées et magnifiquement enluminées, la priant très humblement d’en faire l’offre au roi ; ce qui ne peut de vos mains, ajoutait-il, être que très agréable. Elles sont mets royal, continuait le bon évêque, engraissant sans corruption et guérissant de toutes maladies. Plus on en goûte, plus la faim croît en désirs assouvis et insatiablesm. »

m – MS. Bibl. Roy. S. F. No. 337.

Quel plus cher message Marguerite pouvait-elle recevoir ?… Le moment lui semblait favorable. Michel d’Arande était à Paris, retenu par le commandement de la mère du roi, pour laquelle il traduisait des portions de la sainte Écriture. Mais Marguerite eût voulu que Briçonnet lui-même offrit saint Paul à son frère. « Vous feriez bien d’y venir, lui écrivait-elle, car vous savez la fiance que le roi et elle ont à vousn. »

n – Par le commandement de Madame à quy il a lyvré quelque chose de la saincte Escripture qu’elle désire parfaire. (Ibid.)

Ainsi la Parole de Dieu était placée alors (en 1522 et 1523) sous les yeux de François Ier et de Louise de Savoie. Ils entraient en rapport avec cet Évangile qu’ils devaient plus tard persécuter. Nous ne voyons pas que cette Parole ait fait sur eux quelque impression salutaire. Un mouvement de curiosité leur faisait ouvrir cette Bible dont on faisait alors tant de bruit ; mais ils la refermaient bientôt comme ils l’avaient ouverte.

Marguerite elle-même luttait avec peine contre la mondanité qui l’environnait de toutes parts. La tendresse qu’elle avait pour son frère, l’obéissance qu’elle devait à sa mère, les flatteries dont la cour l’entourait, tout semblait conspirer contre l’amour qu’elle avait voué à Jésus-Christ. Christ était seul contre plusieurs. Quelquefois l’âme de Marguerite, assaillie par tant d’adversaires, étourdie par le bruit du monde, se détournait de son maître. Alors, reconnaissant sa faute, la princesse s’enfermait dans ses appartements, et se livrant à sa douleur, elle les faisait retentir de cris bien différents de ces chants joyeux dont François et les jeunes seigneurs associés à ses débauches remplissaient, au milieu de leurs fêtes et de leurs festins, les maisons royales :

Laissé vous ai, pour suivre mon plaisir,
Laissé vous ai, pour un mauvais choisir,
Laissé vous ai… mais où me suis-je mise ?…
Au lieu où n’a que malédiction !
Laissé vous ai, l’ami sans fiction.
Laissé vous ai… Et pour mieux me retraire
De voire amour… j’ai pris votre contraireo.

o – Les Marguerites, I. 40.

Puis, Marguerite se tournant vers Meaux, écrivait dans son angoisse : Je retourne à vous, à M. Fabry (Lefèvre) et tous vos sieurs, vous priant par vos oraisons impétrer de l’indicible miséricorde un réveil-matin pour la pauvre endormie, affaiblie… de son pesant et mortel sommep.

Ainsi Meaux était devenu un foyer d’où se répandait la lumière. Les amis de la réformation se livraient à de flatteuses illusions. Qui pourrait s’opposer à l’Évangile si la puissance de François Ier lui frayait le chemin ? L’influence corruptrice de la cour se changerait alors en une influence sainte, et la France acquerrait une force morale, qui la rendrait la bienfaitrice des nations.

p – MS. Bibl. Roy. S. F. No. 337.

Mais, de leur côté, les amis de Rome s’effrayaient. Parmi eux se distinguait, à Meaux, un moine jacobin, nommé de Roma. Un jour que Lefèvre, Farel et leurs amis s’entretenaient avec lui et avec quelques autres partisans de la papauté, Lefèvre ne put contenir ses espérances. « Déjà l’Évangile, dit-il, gagne les cœurs des grands et du peuple, et bientôt, se répandant dans toute la France, il y fera tomber partout les inventions des hommes… » Le vieux docteur s’était animé ; ses yeux éteints brillaient, sa voix usée était devenue sonore ; on eût dit le vieux Siméon rendant grâces au Seigneur de ce que ses yeux voyaient son salut. Les amis de Lefèvre partageaient son émotion ; les adversaires étonnés restaient muets… Tout à coup de Roma se lève avec violence et s’écrie du ton d’un tribun populaire : « Alors, moi et tous les autres religieux, nous prêcherons une croisade ; nous soulèverons le peuple ; et si le roi permet la prédication de votre Évangile, nous le ferons chasser par ses propres sujets, de son propre royaumeq. »

q – Farel, Epître au Duc de Lorraine, Gen. 1634.

Ainsi un moine osait s’élever contre le roi chevalier. Les franciscains applaudirent à ces paroles. Il ne faut point laisser se réaliser l’avenir que le vieux docteur prophétise. Déjà les frères reviennent, de jour en jour, avec de moindres quêtes. Les franciscains alarmés se répandent dans les familles. « Ces nouveaux docteurs sont des hérétiques, s’écriaient-ils ; les plus saintes pratiques, ils les attaquent, les plus sacrés mystères, ils les nient !… » Puis, s’enhardissant encore, les plus irrités sortent de leur cloître, se rendent à la demeure épiscopale, et ayant été admis devant le prélat : « Écrasez cette hérésie, disent-ils, ou la peste, qui déjà désole cette ville de Meaux, se répandra bientôt dans le royaume ! »

Briçonnet fut ému et un instant troublé de cette attaque ; mais il ne céda pas ; il méprisait trop ces moines grossiers et leurs clameurs intéressées. Il monta en chaire, justifia Lefèvre, et nomma les moines des pharisiens et des hypocrites. Cependant déjà cette opposition excitait dans son âme des troubles et des luttes intérieures ; il cherchait à se raffermir par la persuasion que ces combats spirituels étaient nécessaires. « Par icelle bataille, disait-il dans son langage un peu mystique, on parvient à mort vivifiante, et toutefois mortifiant la vie, en vivant on meurt, et en mourant on vitr. » Le chemin eût été plus sûr, si, se précipitant vers le Sauveur, comme les apôtres ballottés par les vagues et par les vents, il se fût écrié : « Sauvez nous, Seigneur, nous périssons. »

r – M.S. Bibl. Roy. S. F. No. 337.

Les moines de Meaux, furieux de se voir repoussés par l’évêque, résolurent de porter plus haut leurs plaintes. Il y avait appel pour eux. Si l’évêque ne veut céder, on peut le contraindre. Leurs chefs partirent pour Paris, et s’entendirent avec Beda et Duchesne. Ils coururent au parlement, et y dénoncèrent l’évêque et les docteurs hérétiques. « La ville, dirent-ils, et tous les environs sont infectés d’hérésie, et c’est du palais épiscopal même qu’en sortent les flots fangeux. »

Ainsi l’on commençait en France à pousser des cris de persécution contre l’Évangile. La puissance sacerdotale et la puissance civile, la Sorbonne et le parlement, saisissaient les armes ; et ces armes devaient être teintes de sang. Le christianisme avait appris à l’homme qu’il est des devoirs et des droits antérieurs à toutes les associations civiles, il avait émancipé la pensée religieuse, fondé la liberté de conscience et opéré une grande révolution dans la société ; car l’antiquité, qui voyait partout le citoyen et l’homme nulle part, n’avait fait de la religion qu’une simple affaire de l’État. Mais à peine ces idées de liberté avaient-elles été données au monde, que la papauté les avait corrompues. Au despotisme du prince elle avait substitué le despotisme du prêtre ; souvent même elle avait soulevé et le prince et le prêtre contre le peuple chrétien. Il fallait une nouvelle émancipation ; elle eut lieu au xvie siècle. Dans tous les lieux où la Réformation s’établit, elle brisa le joug de Rome, et la pensée religieuse fut de nouveau affranchie. Mais il est tellement dans la nature de l’homme de vouloir dominer la vérité, que chez bien des nations protestantes, l’Église, dégagée du pouvoir arbitraire du prêtre, est de nos jours près de retomber sous le joug du pouvoir civil ; destinée, comme son chef, à osciller sans cesse entre ces deux despotismes, et à aller toujours de Caïphe à Pilate, et de Pilate à Caïphe.

Briçonnet, qui jouissait à Paris d’une haute considération, se justifia facilement. Mais en vain chercha-t-il à défendre ses amis ; les moines ne voulaient pas retourner à Meaux les mains vides. Si l’évêque voulait échapper, il devait sacrifier ses frères. D’un caractère timide, peu disposé à abandonner pour Jésus-Christ ses richesses et son rang, déjà effrayé, ébranlé, tout triste, de faux conseils vinrent encore plus l’égarer. Si les docteurs évangéliques quittent Meaux, lui disait on, ils porteront ailleurs la réforme ! Une lutte pleine d’angoisses se livrait dans son cœur. A la fin, la prudence du monde eut le dessus ; il céda, et rendit, le 12 avril 1523, une ordonnance par laquelle il retirait à ces pieux docteurs la licence de prêcher. Ce fut la première chute de Briçonnet.

C’était surtout à Lefèvre qu’on en voulait. Son commentaire sur les quatre Évangiles, et spécialement l’épître aux lecteurs chrétiens, dont il l’avait fait précéder, avait accru la colère de Beda et de ses pareils. Ils dénoncèrent cet écrit à la Faculté. « N’ose-t-il pas, disait le fougueux syndic, y recommander à tous les fidèles la lecture de l’Écriture sainte ? N’y lisons-nous pas que quiconque n’aime pas la Parole de Christ, n’est pas chrétiens ; et que la Parole de Dieu suffit pour faire trouver la vie éternelle. »

s – Qui verbum ejus hoc modo non diligunt, quo pacto hi Christiani essent. (Præf. Comm. in Evang.)

Mais François Ier ne vit dans cette accusation qu’une tracasserie de théologiens. Il nomma une commission ; et Lefèvre s’étant justifié devant elle, sortit de cette attaque avec les honneurs de la guerre.

Farel, qui avait moins de protecteurs à la cour, fut obligé de quitter Meaux. Il paraît qu’il se rendit d’abord à Parist ; et qu’y ayant attaqué sans ménagement les erreurs de Rome, il ne put y rester, et dut se retirer en Dauphiné, où il avait à cœur de porter l’Évangile.

t – Farel, après avoir subsisté tant qu’il put à Paris. (Beza, Hist. Eccl. I. 6.)

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