Le prophète décrit la vanité, les bêtises des gens riches et puissants qui ont le cœur asservi à leurs richesses. Il console les pauvres dans leurs afflictions en les assurant d’un bonheur tellement plus grand et plus durable.
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| 2 | Écoutez tous, peuples de l’univers, Prêtez l’oreille, ô mortels si divers, |
| 3 | Les plus petits comme les plus puissants, Riches hautains et pauvres languissants ; |
| 4 | Ma bouche abonde en sages instructions Qui sont le fruit de nos méditations. |
| 5 | Je tends l’oreille aux profondes maximes, Et sur le luth j’explique des énigmes. |
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| 6 | Pourquoi craindrais-je aux jours où le danger Vient mʼassaillir, quand je suis assiégé Par les pervers qui poursuivent mes pas Pour me surprendre et me jeter à bas ? |
| 7 | Les gens du monde, aux grandeurs parvenus Ont le cœur fier de leurs gros revenus ; |
| 8 | Mais nul ne peut ainsi sauver son frère Payer à Dieu la rançon qui libère. |
| — 3 — | |
| 9 | Car le rachat de leur âme est trop cher, Nul ici-bas ne gardera sa chair. |
| 10 | On rêve en vain de pouvoir rajeunir, De ne jamais voir le tombeau sʼouvrir ; |
| 11 | La fin du sage est sur un lit de mort, Le fou, le sot nʼont pas un autre sort. Tous ils sʼen vont, mais leurs coffres subsistent, Tombés aux mains de nouveaux égoïstes. |
| — 4 — | |
| 12 | Et cependant, tous les projets quʼils font Sont que toujours leurs maisons dureront, Que leurs domaines porteront leurs nom, Leur assurant un durable renom. |
| 13 | Ces orgueilleux ont beau être seigneurs, Ils ne pourront maintenir leurs honneurs, Car ils devront aussi baisser la tête, Ils périront semblables à des bêtes. |
| (Pause) — 5 — | |
| 14 | Toute leur course est folle vanité, Ils sont suivis avec rapidité ; De père en fils on vit absurdement, Selon le monde et son enseignement. |
| 15 | Ils seront mis en terre par troupeaux, La mort est leur berger dans le tombeau. Les bons seront dans lʼassemblée heureuse, Au point du jour sur eux victorieuse. |
| — 6 — | |
| Car le plus fier perd un jour son orgueil, Et leur beauté sʼen va dans le cercueil ; | |
| 16 | Mais de la mort Dieu me rachètera, Avec les siens il me retirera. |
| 17 | Ne crains donc point quand tu verras quelquʼun Gagner des biens, des honneurs peu communs ; |
| 18 | Ni les trésors quʼavidement il serre, Ni ses honneurs ne le suivront sous terre. |
| — 7 — | |
| 19 | En cette vie, ils ont leur passe-temps, Et vantent ceux qui prennent du bon temps. |
| 20 | Ils rejoindront le cercle des aïeux Déjà plongés dans les lieux ténébreux. |
| 21 | En peu de mots : quand un homme avancé Aux grands honneurs en devient insensé, Il nʼest plus homme ; aux bêtes il ressemble Dont tout mourra, lʼâme et le corps ensemble. |