Après avoir, dans une première partie, traité du sabbat jusqu’à la naissance du Seigneur, puis, dans une seconde, du sabbat et du dimanche au temps du Seigneur, dans l’âge apostolique et dans le second siècle, nous nous étions proposé de parler dans une troisième partie, naturellement plus courte que les deux autres, du dimanche éternel ou eschatologique, tel qu’il doit se réaliser dans l’accomplissement du royaume de Dieu, puis, de revenir, en finissant, sur l’idée qui a servi de point de départ à toute cette étude, à savoir que le dimanche actuel peut et doit être considéré par l’Église chrétienne comme un moyen de grâce, analogue, en particulier, aux deux sacrements du baptême et de la Cène. Mais notre dissertation a déjà pris de telles proportions que nous sentons le besoin de terminer, en résumant sous forme de thèses, soit ce que nous avons cherché à établir, soit ce que nous voudrions exposer encore.
1. Dieu a institué au début même de l’histoire de l’humanité et avant la chute, une solennisation particulière du septième jour de la semaine. Il a béni et sanctifié ce jour en souvenir de la création des cieux et de la terre. Cette institution paradisiaque devait rappeler continuellement à l’homme et la puissance créatrice de Dieu et la création de l’univers. Elle imposait à la fois le travail pendant les six premiers jours de la semaine, et le repos du septième. Dans des vues pleines de sagesse et d’amour, embrassant l’avenir non moins que le présent, elle réglait ainsi la proportion des jours de travail ou de repos dans la vie humaine. Le repos du septième jour était en effet pour l’homme une condition de santé physique, intellectuelle et morale, par là même de développement à tous les points de vue, mais surtout au double point de vue moral et religieux.
2. Cette institution, bonne et nécessaire pour l’humanité dans le cas de son développement normal, devenait encore meilleure et plus nécessaire après la chute : elle devait miséricordieusement contribuer à la préparation de la Rédemption.
3. Cependant, comme les idées même du vrai Dieu et de la création, l’institution primitive du repos du septième jour a longtemps plus ou moins disparu de l’humanité sous l’influence de la chute. Elle n’en a pas moins laissé de nombreuses traces, même dans les nations païennes les plus diverses, soit comme repos d’un jour hebdomadaire, soit comme principe de l’institution de la semaine, soit comme ayant marqué le septénaire d’un cachet exceptionnel et mystérieux. On peut le constater en particulier chez les anciens Egyptiens, les Chaldéens, les anciens Arabes, les anciens Perses, les Grecs et les Romains, les Chinois, les anciens Péruviens, les noirs de l’Afrique occidentale.