(Septembre 1537)
Dispute sur la cène – La doctrine de Zwingle à Berne – La doctrine de Luther y pénètre – Paix plâtrée – Synode de septembre – Vues de Bucer – Attaques de Mégander – La discorde s’accroît – Intervention de Calvin – Il offre une formule de concorde – Il apaise le tumulte
Ce ne fut pas le seul triomphe que Calvin remporta, ni le seul synode de Berne auquel il assista. Il y avait alors de vifs débats dans les Églises évangéliques de la Suisse. Elles s’étaient peu à peu relevées après le désastre de Cappel en 1531. La Réformation avait été, il est vrai, écrasée par l’intervention des catholiques dans le canton de Soleure, où la majorité de la campagne et la minorité de la ville étaient protestantes ; mais d’autres cantons étaient restés fidèles à la Réforme. Zurich avait trouvé dans Bullinger le digne successeur de Zwingle, et Oswald Myconius remplaçait heureusement à Bâle l’aimable Œcolampade. Berne, non contente d’avoir reçu la Réformation, cherchait partout à la faire prévaloir. La grande question qui se débattait alors était celle-ci : Les Églises suisses s’uniraient-elles ou ne s’uniraient-elles pas avec les Églises luthériennes ? Bucer, de Strasbourg, les conjurait de s’unir, et les magistrats, ceux de Berne surtout, n’y étaient point opposés. Leur tact politique leur faisait comprendre que l’Église de la Réformation, alors grandement menacée, avait besoin de rassembler toute sa force. Les pasteurs de Berne, Haller, Mégander, Kolb désiraient tendre à Luther une main fraternelle, mais ces francs Helvétiens, disciples et amis de Zwingle, n’aimaient pas les formules équivoques de Bucer. Le Zurichois Mégander surtout, professeur savant, prédicateur éloquent, mais d’un caractère hardi, violent et un peu dominateur, appelé par ses adversaires le singe de Zwinglea, s’était donné pour tâche de maintenir à Berne la théologie du réformateur de Zurich. Haller et Kolb étant alors affaiblis par l’âge et la maladie, Mégander exerçait une grande influence sur les pasteurs de la campagne, et les magistrats mêmes, connaissant ses capacités, lui confiaient les affaires les plus importantes. Les Zurichois avaient rédigé sur la cène une confession conforme aux désirs de Bucer ; Bâle, Saint-Gall et Schaffouse l’avaient approuvée ; mais Mégander engagea ses collègues à la repousser. Aussi les diplomates français qui désiraient voir les protestants de la Suisse et de l’Allemagne leur prêter main-forte contre Charles-Quint, disaient-ils : « Toutes les villes suisses sont d’accord avec Luther, il n’y a que ces butors de Bernois qui marchent à reculons comme les écrevisses et s’obstinent dans une opinion qu’il leur est impossible de défendreb. »
a – « Megander est Figuri natus, Simia olim Zwingli creditas. » Conceni Epist. ad Neobolum. 2 Febr. 1538. (Luther, Opp., Walch, XVII, p. 2602. Hunderhagen-Beylage, II.)
b – Hunderhapren Conflikt, p. 65. Kirchhofer, B. Haller, p. 219.
Cependant les magistrats bernois ne voulaient pas rompre avec leurs confédérés. La guerre qu’ils entreprirent en 1536 contre la Savoie pour défendre Genève et occuper le pays de Vaud, leur faisait sentir le besoin d’être appuyés par eux ; ils envoyèrent en conséquence des délégués aux quatre colloques qui se tinrent cette année même à Bâle, pour s’occuper de la concorde avec les docteurs de Wittemberg. Toutefois le Conseil, loin de rompre avec Mégander, le mit à la tête de ces théologiens. Aussi la confession qui fut rédigée dans le premier de ces colloques, en janvier 1536 (seconde conférence de Bâle, première helvétique), tout en parlant de manger le corps, de boire le sang de Christ, ajoutait-elle que cela ne se faisait que spirituellement, ce qui mécontenta Bucer. Les zwingliens, à leur tour, l’appelèrent « un homme à deux faces, » et dirent que ce prétendu pacificateur portait la division dans les Églises helvétiques. En vain Myconius qui depuis 1532 présidait comme antistès à l’Église de Bâle, en vain le savant professeur Grynée prenaient-ils sa défense, le parti zwinglien ne voulait pas entendre parler d’un accord avec le moyenneur de Strasbourg. Diverses circonstances vinrent changer cet état de choses. Les Suisses et les Bernois eux-mêmes furent touchés par la belle lettre que Luther avait écrite au bourgmestre de Bâle, dans laquelle il parlait favorablement de la confession qui avait été rédigée en cette ville. Le vieux Kolb, pasteur de Berne, était mort à la fin de 1535, et le 25 février 1536 Haller avait aussi passé dans le monde invisible. Il s’opéra alors un grand changement dans Berne. Un homme d’un tout autre esprit que Zwingle et Haller, Kunz, y devint pasteur à la place de Kolb. Ayant étudié à Wittemberg, il s’était passionné pour Luther et pour sa dogmatique. D’un caractère ardent, Kunz voulait faire triompher les doctrines de son maître, et d’autant plus qu’il lui était inférieur quant à la foi vivante de l’Évangile. Sébastien Meyer, ancien franciscain qui, dès le commencement de son ministère, s’était distingué par la violence de ses prédications et était ami de Bucer, avait remplacé Haller. Il est probable que le Conseil avait été influencé dans ces choix par les docteurs de Strasbourg dont les projets souriaient toujours plus à ses membres. Ainsi le parti luthérien semblait devoir remplacer dans Berne le parti zwinglien. Toutefois les nouveaux pasteurs n’affichèrent pas aussitôt leur prétention ; ils s’appliquèrent plutôt à préparer les esprits ; et les conquêtes étaient assez nombreuses, surtout parmi les hommes politiques. Mais Mégander, l’inflexible zwinglien, tenait encore le haut bout et c’était lui qui portait la parole, au nom de Berne, dans les assemblées suisses. Aussi Bucer, l’ayant sans doute en vue, se plaignait-il à Luther « des têtes revêches qui se trouvaient en Suisse et « qui pour une bagatelle faisaient aussitôt grand bruitc. »
c – Buceri Epist. ad Lutherum, 19 janvier 1537. Hunderhagen Conflikt, p. 72.
Les nouveaux pasteurs de Berne, encouragés par leurs amis du dehors, jetèrent le frein qu’ils avaient mis d’abord à leur langue et Sébastien Meyer surtout, se livrant à sa disposition naturelle qui était de ne rien ménager, enseigna publiquement que l’on mangeait vraiment le corps et buvait le sang de Christ dans la cène, se gardant bien d’ajouter : par la foi ; Kunz l’appuyait. Le combat commença. Mégander et Érasme Ritter s’élevèrent contre cette doctrine et Meyer ne craignit pas de dire dans les colloques que la doctrine de la cène n’avait jamais été droitement enseignée dans le canton de Berne. Le Conseil bernois convoqua un synode auquel trois cents ministres de la Suisse allemande et de la Suisse romande assistèrent. Meyer, d’accord avec Kunz, peignit vivement les maux que le rejet de la concorde entraînerait. Érasme Ritter, d’accord avec Mégander, répondit que la concorde était certes très désirable, mais qu’il ne fallait pas lui sacrifier la vérité. Le parti zwinglien eut le dessus ; on convint de s’en tenir à la seconde confession de Bâle, et d’éviter les expressions qui faisaient naître les disputes, telles que présence corporelle, réelle, naturelle, surnaturelle, invisible, charnelle, miraculeuse, inexprimable. Mais cette paix plâtrée ne dura pas longtemps. La correspondance secrète de Bucer avec Luther ayant été publiée, les zwingliens en furent scandalisés, les esprits s’agitèrent, et l’édifice de concorde auquel on travaillait menaça de s’écrouler. Bucer s’adressa alors au Conseil de Berne et lui demanda d’assembler un synode, où il pût se justifier. « Toute cette affaire de la cène, disait-il, n’est qu’une dispute de mots, mais il est de la plus haute importance d’y mettre fin, et j’en appelle à la justice des magistrats bernois, qui ne peuvent permettre qu’un homme quelconque soit condamné sans avoir été entendu. » Un nouveau synode fut, en conséquence, convoqué à Berne pour le mois de septembred.
d – Hunderhagen Conflikt, p. 73, 79.
Chacun comprit l’importance de cette assemblée. Bucer et Capiton y arrivèrent munis d’une lettre de recommandation des magistrats de Strasbourg et accompagnés de deux théologiens de Bâle, Myconius et Grynée, qui, tout en étant de sincères réformés, désiraient vivement l’union. Presque en même temps trois ministres de la Suisse romande, qui avaient été spécialement invités, entrèrent dans Berne : c’étaient Calvin, Farel et Viret. Ceux qui savaient qu’on ne voulait à Genève ni du pain sans levain, ni des fonts baptismaux, ni des fêtes et rites auxquels les luthériens étaient fort attachés, ne pouvaient douter que ces hardis champions ne se rangeassent du côté zwinglien. Les pasteurs du canton de Berne n’étaient représentés que par les délégués des classes. Le gouvernement, craignant que l’esprit de dispute ne gâtât la réunion, invita Bucer et Capiton à s’en tenir à leur justification, sans y mêler d’autres matières ; il ne leur fut même permis de prêcher que sous la condition de ne pas porter en chaire les questions débattues. L’assemblée se réunit à l’hôtel de ville, en présence des deux conseils de la République et sous la présidence du schultheiss de Watteville. Après les formalités d’usage, ce magistrat invita les Strasbourgeois à prendre la parole. « L’union dans les choses qui regardent l’honneur de Dieu et le bien de l’Église, dit Bucer, est déjà établie dans un grand nombre de royaumes, de duchés, de principautés ; et les Églises de la Confédération suisse font presque seules exception. C’est ainsi que Satan s’oppose au règne de Dieu. Oui, c’est de Satan que viennent les soupçons répandus sur Capiton, sur moi, sur la concorde que nous nous efforçons d’établir. Nous demandons que la passion se taise, et que l’on regarde à Dieu plutôt qu’aux hommes. Vous avez prêté une oreille à la calomnie, prêtez l’autre maintenant à la vérité. Si vous nous condamnez, vous condamnerez beaucoup d’autres Églises, en particulier celle dont les représentants se sont réunis à Smalcalde, et qui a compté beaucoup d’hommes savants et pieux. » Puis Bucer, voulant se justifier des reproches qu’on lui avait adressés, fit remarquer que Zwingle et Luther étaient partis de deux points de vue différents, Zwingle s’appliquant à se tenir aussi loin que possible de la transsubstantiation romaine, et Luther cherchant à maintenir qu’il y a pourtant quelque présence réelle dans le pain. Faisant ensuite sa propre confession de foi, il dit : « Non, le pain et le vin ne sont pas de simples signes ; non, la présence de Christ par la foi n’est pas une simple présence logique, imaginaire, comme celle que j’ai, par exemple, quand je pense que je vois maintenant ma femme à Strasbourge. La foi requiert quelque chose de plus grand. Quand je dis avec vous : Christ est présent d’une manière céleste, — et avec Luther : Christ est présent d’une manière essentielle, j’exprime au fond une seule et même foi. » Le lendemain, Capiton, venant à l’appui de son collègue, fit un sermon dans lequel il s’efforça de présenter comme étant d’accord Luther, Zwingle et Œcolampade. Ils l’étaient quant à l’essentiel, cherchant et trouvant dans la cène une vraie communion avec le Sauveur. C’était Mégander qui avait été chargé de porter la parole au nom du synode ; la brièveté et la modération lui avaient été recommandées, de peur qu’une parole imprudente n’engageât la dispute. Ceci n’était pas pour lui une tâche facile. En effet, il attaqua le jour suivant plus ou moins vivement Bucer et Capiton, leur reprochant d’être avec Luther plutôt qu’avec les Suisses, et d’avoir, en d’autres lieux, signé certains actes que les Suisses ne pourraient signer. « J’ai, dit-il, en terminant, des lettres où il est question de Bucer. Toutefois je pense de lui mieux que ces lettres, et je serais content que nous tombions d’accord. » On en était malheureusement bien loin. La discussion s’animait. « Vous apprenez aux enfants dans votre catéchisme, dit Bucer, à recevoir un signe dans la cène, sans leur rappeler la chose signifiée ! — Comment, s’écrièrent quelques ministres bernois, pouvez-vous donc prétendre que nous avons la même foi ? — Laissez parler Bucer, dit Mégander, nous lui répondrons après midi. » Mais, dans cette séance de l’après-midi, Bucer commença de nouveau à sermoner les Suisses sur le sacrement. « Nous avons assez de ces homélies, dit Mégander impatienté. — Vous nous fermez la bouche, dit Bucer. — Que tous ceux, dit Mégander, qui ont quelque chose à dire prennent librement la parole. » Mais aucun des pasteurs bernois ne se leva.
e – Wie ich pyn Husfrowz’ Strasburg yetzt sieh. » (Protocoles originaux de la classe de Brugg. Hunderhagen Conflikte, p. 33)
La bonne intelligence semblait impossible. Les chefs des deux partis s’irritaient et se piquaient les uns les autres. Le navire de la concorde, construit par les soins des pasteurs de Strasbourg, violemment agité, allait échouer dans les eaux helvétiques. Discordants en doctrine, il n’y avait entre eux que débats, peste mortelle dans l’Église, a dit l’un de ceux qui étaient alors présents. Où était la dernière planche, la ressource suprême pour échapper au naufrage ? Il fallait sombrer ou être comme miraculeusement sauvés. Un jeune homme de vingt-huit ans seulement, mais connu par son amour pour les saintes Écritures et son peu de goût pour la tradition, contemplait ces contentions avec tristesse. C’était celui qui appelait les discussions « une peste mortelle » pour l’Église, Jean Calvin. Ses convictions étaient libres et spontanées ; elles ne venaient pas, comme chez d’autres, d’un désir d’accommodement, mais de la connaissance de ce qui est l’essence de la foi. Il n’eût voulu à aucun prix chercher un expédient qui unît les esprits en sacrifiant la vérité. Mais il connaissait par expérience la puissance du Saint-Esprit : il était l’homme appelé à se mettre entre les deux armées, pour faire rentrer les glaives dans le fourreau, et établir l’unité et la paix.
Nous hésitons presque à rapporter ses paroles, parce qu’elles seront difficilement comprises. Il parle, pour le fidèle, d’une union avec Christ tout entier, même avec sa chair et son sang, et pourtant d’une union qui ne s’opère que par l’Esprit. La parole de Calvin eut trop d’importance, pour qu’il nous soit permis de la supprimer. Les esprits vulgaires veulent tout comprendre comme l’action d’une machine à vapeur ; mais les plus grands esprits ont reconnu la réalité de l’incompréhensible. « Pour avoir une idée vraie de l’infini, a dit Descartes, il ne doit en aucune façon être compris, d’autant que l’incompréhensibilité même est contenue dans la raison formelle de l’infini. » — « Il y a infinité partout, et par conséquent incompréhensibilité partout, » dit Nicolef. Le chrétien comprend toutefois jusqu’à un certain point le mystère dont il s’agit, et surtout il en éprouve la réalité. « Si, comme l’Écriture le témoigne clairement, dit Calvin au synode de Berne, 1537, la chair de Christ est une véritable nourriture, et son sang un véritable breuvage, il faut, si nous cherchons la vie en Christ, que nous en soyons véritablement nourris. La vie spirituelle que Christ nous donne ne consiste pas seulement en ce qu’il nous vivifie par son Esprit, mais en ce que, par la vertu de son Esprit, il nous rend participants de sa chair vivifiante, et nous nourrit par cette participation pour la vie éternelleg. Quand nous parlons de la communion que les fidèles ont avec Christ, nous enseignons donc qu’ils reçoivent la communication de son corps et de son sang, non moins que de son Esprit, en sorte qu’ils possèdent Christ tout entier.
f – Descartes ; Réponses aux cinquièmes objections. Nicole, Essais de morale.
g – « Vitam spiritualem, quam nobis Christus largitur non in eo duntaxat… » (Calvin, Opp., IX, p. 711. Ruchat, V, p. 502. Henry, Beylage, 5.)
Il est vrai que notre Seigneur a été élevé au ciel, et que sa présence locale nous a été ainsi enlevée ; mais ceci n’invalide point ce que nous disons, et cette présence locale n’est point ici nécessaire. Tant que nous voyageons sur la terre, nous ne sommes point renfermés avec lui dans le même lieu. Mais il n’y a aucun obstacle qui puisse arrêter l’efficace de l’Esprit ; il peut rassembler et unir ce qui se trouve dans des lieux très différents. L’Esprit est le moyen par lequel nous sommes participants de Christ ; cet Esprit nous nourrit de la substance de la chair et du sang du Seigneur, et nous vivifie ainsi pour la vie immortelle. Christ offre cette communion sous les symboles du pain et du vin à tous ceux qui célèbrent bien la cène et selon son institution légitime. »
Telle fut la parole de Calvin. « J’embrasse comme orthodoxe, dit Bucer, ce sentiment de nos très bons frères Calvin, Farel et Viret. Je n’ai jamais cru que Christ fût présent localement dans la sainte cèneh. Il a un corps vrai et fini, et ce corps demeure dans la gloire céleste. Mais, en nous élevant par la foi jusqu’au ciel, le pain que nous mangeons et la coupe où nous buvons sont pour nous la communication de son corps et de son sang. »
h – « Nec unquam sonsi Christum dominum in sacra Cœna præsentem localiter. » (ibid.)
Calvin écrivit son sentiment. Bucer y ajouta les paroles que nous venons de rapporter. Capiton les signa. Bucer même parvint, à force de modestie et de douceur, à apprivoiser Kunz, et celui-ci montra, dans ce cas, de la bonne volonté. « Mais, disait « plus tard Calvin, ce moment unique a été bientôt passé, et il est devenu pire que lui-même. » Le synode reconnut les Strasbourgeois comme justifiés, comme fidèles, comme chrétiens, et leur profession de foi comme n’étant point contraire aux confessions helvétiques. Mégander fut invité à modifier un peu son catéchisme dans la doctrine de la cène, ce à quoi il consentit. Les députés des pasteurs du canton se rendirent à l’hôtellerie, où se trouvaient Bucer et Capiton, et leur demandèrent leur coopération pour mettre fin aux difficultés qui régnaient entre les ministres de la ville. Le Conseil invita lui-même ces pasteurs à la concorde et à la paix. Telle avait été la puissance de la parole d’un seul homme. Au moment où les flots s’entre-choquaient, il s’était fait un grand calme.
Dieu était au milieu de nous, a dit un des assistants. La puissance divine s’était servie de la parole du réformateur pour apaiser le tumulte et établir la concorde et l’unitéi.
i – Formula Concordiæ, Bernæ. 22 sept. 1537. Hunderhagen Conflikte, p. 90.