Cette lettre se divise, comme les autres, en trois parties :
- un préambule, comprenant l’adresse, suivie d’une action de grâces pour l’œuvre que Dieu a accomplie à Colosses et de la mention des prières de l’apôtre, afin que cette œuvre si bien commencée soit amenée à sa perfection (v. 1-14) ;
- le corps de l’écrit dans lequel Paul traite le sujet qu’il a en vue sous les trois points de vue didactique, polémique et pratique (1.15 à 4.6) ;
- une conclusion, renfermant des nouvelles, des salutations et des commissions (4.17-18).
Paul s’intitule expressément apôtre ; car, n’ayant pas fondé lui-même l’église de Colosses, ce ne peut être qu’en sa qualité d’apôtre qu’il lui écrit comme il va le faire. Il associe à son nom celui de Timothée, son collaborateur dans l’apostolat et peut-être son secrétaire en ce moment. Le nom des lecteurs se trouve dans certains manuscrits sous la forme de Colossiens (Κολοσσαεῖς, dans d’autres sous celle de Colassiens (Κολασσεῖς). La première forme est celle qui se trouve sur les monnaies. Il est probable que la seconde était celle du langage populaire et qu’a par cette raison employée l’apôtre. Les lecteurs sont désignés comme saints et croyants, c’est-à-dire comme consacrés, et cela en vertu de leur foi au Christ. S’ils sont désignés comme individus plutôt que comme église, la raison pourrait en être sans doute le manque d’organisation ; mais comparez cependant 4.16-17. Il faut plutôt voir dans ce fait l’intention de l’apôtre de prendre à partie ses lecteurs individuellement, vu qu’un certain nombre d’entre eux s’étaient déjà laissé séduire par l’enseignement des faux docteurs.
L’action de grâces (v. 3-8) porte sur la vie nouvelle de foi et d’amour qui s’est déployée chez eux et sur les biens célestes qu’ils possèdent déjà en espérance. Cet état réjouissant est le résultat de la prédication fidèle d’Epaphras, qui leur a apporté l’Évangile, cet Évangile qui fleurit dans le monde entier aussi bien que chez eux. C’est ce même Epaphras qui a fait connaître à Paul l’amour qu’éprouvent pour lui les Colossiens, amour tout spirituel puisqu’ils ne se sont jamais vus (2.1). A cette action de grâces s’ajoute une prière incessante en leur faveur, pour qu’ils progressent dans l’intelligence de la volonté divine et qu’il ne leur manque aucune bonne œuvre, aucune force d’en-haut et aucune joie spirituelle. Quelle reconnaissance ne doivent-ils pas au Dieu qui : les a ainsi rendus aptes à jouir de l’héritage glorieux réservé aux saints, en les arrachant à la puissance des ténèbres et les transportant, dans le royaume de son Fils bien-aimé (v. 9-13) ! L’apôtre termine en faisant ressortir au v. 14 l’acte rédempteur par lequel Dieu a opéré en eux cette transformation merveilleuse ; il se fraie par là la transition à l’exposé de son sujet.
Cet exposé comprend trois parties : l’une didactique , (1.15-29) ; la seconde, polémique (2.1 à 3.4) ; la troisième, pratique (3.5 à 4.6).
Partie didactique (1.15-29)
Cette partie renferme un double enseignement, d’abord sur la dignité Suprême de la personne durChrist, puis sur la grandeur incomparable de son œuvre.
A) 1.15-19. La prééminence absolue de Christ.
1. Quel est celui auquel nous devons notre rédemption par le pardon des péchés (v. 14) ? Ce n’est pas seulement un homme comme nous, ou même une créature céleste ; c’est l’être unique qui, par rapport à Dieu, est l’image, la révélation parfaite de son invisible essence, et qui, par rapport à la création, est comme engendré (non créé) de Dieu, le devancier et le prototype de tout ce qui existe, et même l’agent par lequel tout a été créé, les êtres célestes aussi bien que terrestres, les visibles comme les invisibles ; tous subsistent en lui et pour lui (v. 15-17). — Sur l’énumération des divers degrés de la hiérarchie des êtres célestes (trônes, souverainetés, commandements, puissances) remarquons que, tandis que dans les Colossiens l’énumération descend, elle monte dans les Éphésiens (1.21). Ces deux marches, descendante et ascendante, sont conformes au contexte de l’une et de l’autre épître, puisque dans l’une il s’agit de la création par le Christ de qui tout procède, et dans l’autre de l’ascension du Christ ressuscité et glorifié qui monte de la terre en s’élevant. successivement au-dessus de tous les ordres de créatures.
2. Christ n’est pas seulement le premier dans l’ordre de la création naturelle ; Dieu a voulu qu’il le fût encore dans l’ordre de la création spirituelle. Il est devenu aussi le premier-né d’entre les morts par sa résurrection, conformément à ce que Dieu avait résolu, qu’il serait le premier en tout, toutes choses devant trouver en lui leur Chef, leur centre, comme elles ont en lui leur principe (v. 18 et 19)c.
c – Le terme πᾶν τὸ πλήρωμα, toute la plénitude, v. 19, à la suite de l’énumération précédente et sans complément propre à le déterminer, ne peut désigner que la totalité des créatures célestes et terrestres, qui peuplent l’univers ; comparez Psaumes 24.1 : ἡ γῆ καὶ τὸ πλήρωμα αὐτῆς. Tout autre est, l’expression τὸ πλήρωμα τῆς θεότητος.
B) 1.20-29. La grandeur de l’œuvre du Christ.
1. Ce décret de la concentration de toutes choses en Christ se réalisera au moyen de l’œuvre de réconciliation accomplie par lui sur la croix, œuvre qui, après avoir réuni toute l’humanité juive et païenne en un seul corps, s’étendra aux anges eux-mêmes. Dès la croix, le mouvement de dispersion produit dans l’univers par le péché fait place au mouvement de retour et de concentration qui en Christ ramène tout à Dieu.
Le sens du v. 20 serait-il, comme l’a pensé Origène, que les anges déchus eux-mêmes participeront un jour au pardon acquis par la croix ? cette idée serait entièrement étrangère à ce que nous connaissons des conceptions de l’apôtre. Mais il faut remarquer qu’il n’emploie point ici l’expression dont il se sert quand il veut désigner la réconciliation des hommes avec Dieu (ἑαυτῷ καταλλάσσειν, 2 Corinthiens 5.18-19). Il dit : εἰς ἑαυτὸν καταλλάσσειν, réconcilier par rapport à lui. Peut-être la pensée de l’apôtre est-elle celle-ci : Acteurs dans la proclamation de la loi, les anges devaient éprouver un sentiment de surprise en voyant la multitude des transgressions qui semblaient passer inaperçues et impunies durant les temps écoulés, l’époque de la tolérance (Romains 3.25 ; Hébreux 9.15). Le sang de la croix a coulé, et cette saisissante réparation, offerte enfin pour tous les péchés passés, demeurés si longtemps sans châtiment, en satisfaisant la justice de Dieu, a satisfait aussi le sentiment qu’éprouvaient les anges, promulgateurs de la loi, et les a réconciliés non avec Dieu, mais par rapport à lui et à sa manière d’agir. Cette expression revient au fond à celle d’Ephésiens 1.10 : réunir toutes choses sous un seul Chef, le Christ.
2. La réalisation de ce vaste plan a déjà commencé : la conversion des Colossiens eux-mêmes, et de tant d’autres païens, en est la preuve. C’est là précisément la mission en vue de laquelle Paul a été spécialement appelé et en vertu de laquelle il sent peser sur lui la tâche d’amener chaque païen à posséder le Christ, tâche si belle qu’il est heureux de pouvoir compléter les souffrances qu’a endurées le Christ pour le salut du monde, par celles qu’il endure lui-même pour la prédication de ce salut et pour la formation complète du corps de Christ. C’est en vertu de cette tâche qu’il adresse maintenant cette lettre à des frères qu’il ne connaît point personnellement.
Dans les premiers mots de ce dernier morceau, v. 23, εἴγε ἐπιμένετε, « du moins vous persévérez, » il y avait déjà une allusion à un ébranlement possible de la foi chez les Colossiens. Ce que Paul avait ajouté relativement à son apostolat devait servir à affermir leur confiance en l’enseignement que leur avait donné Epaphras et en celui qu’il leur donne en ce moment même. C’est ainsi qu’il passe à la seconde partie du corps de la lettre, où il les met en garde contre les faux docteurs.
Partie polémique (2.1 à 3.4)
Après un préambule l’apôtre réfute les enseignements des faux docteurs et montre le néant de leurs pratiques.
A) 2.1-10. Préambule.
Ce préambule est destiné à établir le lien spirituel qui manquait entre l’auteur et ses lecteurs par le fait que ce n’était pas lui qui les avait amenés à la foi et qu’il ne les avait jamais visités. Le travail consumant que lui impose le soin des églises (1.28-29) s’étend aussi à ceux qu’il ne connaît point personnellement, mais pour l’affermissement desquels il lutte en esprit, ainsi que pour leur avancement dans l’intelligence du mystère divin, ce mystère maintenant révélé dans lequel sont renfermés tous les trésors de la connaissance de Dieu (v. 1-3). — Il leur dit cela pour qu’ils ne se laissent point séduire par les discours persuasifs d’une fausse sagesse ; car, présent comme il l’est au milieu d’eux en esprit, il se réjouit de leur bon ordre et de leur ferme attitude, et il ne voudrait pas que ce bel état de choses vînt à être troublé (v. 4 et 5). — C’est ce qui arriverait s’ils déviaient de l’enseignement qu’ils ont reçu et se laissaient accaparer par des enseignements qui peuvent avoir des apparences de profondeur, mais qui ne sont réellement que vaine tromperie, traditions purement humaines, assujettissement à des observances matérielles, et, en définitive, abandon du Christ, de ce Chef qui suffit pleinement à tous nos besoins ; car en lui habite sous une forme visible toute la plénitude de l’essence et de la perfection divines (v. 6-10). Dans le v. 10 est formulée la pensée centrale de l’épître : ἐστὲ πεπληρωμένοι, il ne vous manque rien en lui. De là résulte le néant de tous les moyens que les nouveaux docteurs proposent aux fidèles d’ajouter à ce qu’ils ont possédé en Christ jusqu’à ce moment.
B) 2.11-15. Le salut parfait que le croyant possède en Christ.
1. La délivrance du péché. — On recommande aux chrétiens de Colosses d’avancer l’œuvre de leur purification en se faisant circoncire. Mais le baptême en Christ, qu’ils ont reçu, est la vraie purification. Tandis que la circoncision du corps n’enlève qu’un fragment de chair, par le baptême, qui est la réelle circoncision spirituelle, ils ont déposé, comme dans une sorte d’ensevelissement, le corps de péché tout entier ; car la foi ainsi professée est une rupture radicale avec le péché et une participation à la force qui a ressuscité Christ (v. 11-13a).
2. L’affranchissement de la loi. — Le principe de ce renouvellement spirituel qu’ils ont éprouvé, a été le pardon gratuit de leurs péchés que Dieu leur a accordé en Christ, après avoir annulé la lettre de créance qui constatait leur dette, c’est-à-dire la loi consistant en une multitude d’ordonnances propres à les condamner. Ce mémoire accusateur, qui mettait une séparation entre eux et leur créancier céleste, Dieu lui-même l’a cloué à la croix, en la personne de Celui qui a souffert pour nous. Ce passage prouve qu’aux yeux de Paul l’abolition de la loi par la mort du Christ a sa valeur, non pas seulement, pour les croyants juifs, mais aussi pour ceux d’entre les païens (voir Romains 7.4 et Galates 4.5). C’en est donc fait pour les croyants de toutes ces observances légales qu’on voudrait encore leur imposer (v. 13b-14).
3. La délivrance des croyants de la puissance des esprits malins. — Sur cette croix même où les démons avaient cru triompher, ils ont été dépouillés de l’empire qu’ils exerçaient sur le monde, et Christ a publiquement triomphé d’eux. Il n’y a donc plus à trembler devant eux et à chercher anxieusement des moyens mystérieux pour se mettre à l’abri de leur pouvoir (v. 15).
B) 2.16 à 3.4. De ce salut parfait que le fidèle possède en Christ, l’apôtre déduit l’inanité des enseignements et des pratiques des faux docteurs.
1. A l’égard des aliments et des jours de fête légaux : ce sont là des observances appartenant à une époque dépassée depuis la mort du Christ qui a abrogé la loi (v. 16-17).
2. A l’égard du culte des anges : il est faux de recourir sous prétexte d’humilité à l’assistance de ces esprits célestes, afin d’obtenir par leur moyen des visions et des révélations relatives au monde supérieur. Ces prétentions ne sont que vaine enflure d’une intelligence dominée par la chair (la vanité égoïste) ; elles conduisent à l’abandon du vrai Chef qui seul fournit au corps entier et à chacun de ses membres, par les dons et les ministères, la saine alimentation spirituelle qui le fait croître divinement (v. 18-19).
3. A l’égard des abstinences volontaires et des élévations extatiques : la mort au péché accomplie dans le fidèle par l’union à la mort de Christ rend inutiles ces précautions méticuleuses portant sur le régime corporel. Que peut à un mort le contact des éléments terrestres ? Ce qu’on touche, mange, boit, se détruit par l’usage même qu’on en fait (Matthieu 15.17). Ces préceptes sont des recommandations humaines, ayant une apparence de sagesse, d’humilité, de zèle, affectant le mépris du corps, mais sans valeur morale réelle et ne servant en définitive qu’au rassasiement du moi égoïste et charnel (v. 20-23). D’autre part, la résurrection spirituelle dont jouit le fidèle dans l’union au Christ, ressuscité et glorifié suffit pour le faire vivre dans la communion de Dieu, dans laquelle il attend le moment où le Christ, présentement caché, reviendra et nous fera paraître glorifiés avec lui (3.1-4).
Ainsi donc, ni au point de vue de la victoire sur le mal, ni à celui-ci de la possession des biens célestes, il n’y a rien à chercher en dehors du Christ mort et ressuscité. On le voit : c’est autour de ces deux pôles, la mort et la résurrection de Christ appropriées par le fidèle, que roule toute la polémique de l’apôtre ; et c’est aussi de ces deux faits spirituels qu’il fait découler la partie pratique.
Partie pratique (3.5 à 4.1)
Si réels, en effet, que soient chez le croyant ces deux faits moraux, ils ne sont encore accomplis chez lui qu’en principe. La rupture avec le péché et la consécration à Dieu sont bien posées comme bases de la sanctification chrétienne ; mais le principe nouveau doit désormais pénétrer la vie dans tous ses détails. Cette transformation s’accomplit d’abord dans la vie individuelle et dans les relations personnelles des croyants entre eux ; puis spécialement dans les trois relations qui constituent la vie de famille ; enfin dans les relations des chrétiens avec le monde non encore croyant. Telle est la marche de renseignement pratique qui va suivre.
A) 3.5-17. La transformation de la vie individuelle. — Ce changement profond est décrit au double point de vue négatif et positif, comme dépouillement (v. 5-9) et comme revêtement (v. 10-17).
1.) 3.5-9. Le dépouillement. — Vous êtes morts, avait dit l’apôtre ; faites donc mourir, ajoute-t-il maintenant. Cette contradiction apparente s’explique précisément par la raison que cette mort du fidèle n’a eu lieu qu’en principe et comme implicitement renfermée dans l’acte de la foi. Maintenant elle doit se réaliser dans tous les détails du caractère et de la conduite. Les dispositions du cœur naturel à extirper sont présentées sous l’image de membres du vieil homme à faire mourir (l’impureté, la bassesse, la passion, la convoitise, l’avarice), auxquels l’apôtre ajoute, sous l’image un peu différente de vêtements à déposer, la colère, l’emportement, la méchanceté, la calomnie, la malhonnêteté, le mensonge.
2.) 3.10-17. A ce dépouillement correspond un revêtement : la formation du nouvel homme, créé à l’image de son Auteur et qui est absolument le même dans son essence chez tous les croyants, qu’ils soient païens ou Juifs, ignorants ou cultivés, esclaves ou libres, parce que c’est la figure du même Christ qui réapparaît nouvelle, en chacun de ces êtres transformés. Les traits de cette figure spirituelle des élus et bien-aimés de Dieu font contraste avec ceux du vieil homme ; ce sont la compassion, la bonté, l’humilité, la douceur, la patience, le pardon mutuel, au souvenir du pardon de Christ, en un mot, la charité, ce sentiment qui renferme tous les éléments constitutifs de la perfection.
De ces dispositions individuelles découle, dans les relations mutuelles, la paix dans les cœurs, l’harmonie de l’ensemble, la commune reconnaissance, le règne de la parole du Christ, les répréhensions et les encouragements réciproques, la joie qui déborde en cantiques spirituels. De sorte que la vie devient une œuvre sainte accomplie tout entière au nom de Jésus et embellie par la reconnaissance envers Dieu le Père. — On ne saurait tracer en quelques traits un plus admirable tableau de la vie du fidèle et de la communauté composée de tels individus.
B) 3.18 à 4.1. La vie de famille.
Jusqu’ici, dans ses lettres, l’apôtre n’avait pas l’habitude de traiter la vie de famille, au point de vue chrétien. Il dit bien 1 Corinthiens ch. 7 quelques mots qui s’y rapportent ; mais l’exposé plus complet de ce sujet supposait un temps plus avancé où déjà les différentes relations de la famille avaient pu se développer sous l’influence de la foi. Peut-être y avait-il aussi dans la tendance ascétique, qui menaçait de s’introduire à Colosses, une raison spéciale pour Paul de montrer comment le principe chrétien pouvait et devait sanctifier la divine institution de la famille. Ce passage de l’épître aux Colossiens est en quelque sorte le pendant de celui de l’épître aux Romains sur la relation des chrétiens avec les autorités de l’État.
1.) 3.18-19 : la relation qui est le centre de la vie de famille, celle du mari et de la femme. A la femme il recommande l’obéissance, limitée par ces mots : dans le Seigneur; au mari, l’amour et la douceur.
2.) 3.20-21 : seconde relation, celle entre les parents et les enfants. A ceux-ci, l’obéissance ; à ceux-là, la modération dans l’exercice de l’autorité ; cette recommandation, pour bonne raison, n’est adressée qu’aux pères.
3.) 3.22 à 4.1 : la troisième relation, la plus extérieure, celle entre les esclaves et les maîtres. Aux premiers est recommandée la fidélité, au moyen du regard constamment, fixé sur le souverain Maître duquel seul ils dépendent en réalité, et sur la rémunération future qui portera sur les œuvres bonnes et mauvaises des esclaves, non moins que sur celles des maîtres ; aux seconds, l’équité, maintenue chez eux par la pensée du Maître qu’ils ont eux-mêmes dans le ciel.
C) 4.2-6. Comme chrétiens, ils doivent enfin travailler au salut, du monde païen en général, en priant particulièrement pour celui qui leur écrit ces lignes du sein de la captivité qu’il subit au service de cette grande cause ; en se faisant respecter par la sagesse de leur conduite et en profitant, avec un tact plein d’aménité et d’à-propos, des occasions qui leur sont, offertes pour répondre aux besoins spirituels de chacun de ceux qui les entourent.
1.) 4.7-9. Recommandation des deux porteurs de la lettre : Tychique, le compagnon d’œuvre de Paul dont l’envoi le dispense de donner par écrit aux Colossiens des nouvelles de sa position actuelle, et Onésime, désigné comme frère bien-aimé et comme l’un d’entr’eux, évidemment en vue du bon accueil que Paul désire obtenir pour lui.
2.) 4.10-14. Les salutations de ceux des collaborateurs de Paul qui sont maintenant avec lui à Rome, et qui connaissent personnellement les Colossiens. Paul en nomme six ; trois d’origine juive : Aristarque, qui était venu avec Paul de Grèce à Jérusalem (Actes 20.4) et qui l’avait ensuite accompagné de Palestine à Rome (27.2) ; Marc, dont nous apprenons ici accidentellement la parenté avec Barnabas, petit détail intéressant, qui jette du jour sur la scène d’Actesé15.39 ; sa visite avait déjà été annoncée aux Colossiens ; enfin, Jésus Justus, dont nous ne savons rien, mais qui était probablement un Juif de la contrée du Lycus. On peut s’étonner de ne trouver ici, parmi les aides apostoliques d’origine juive, ni Aquilas, ni aucun des nombreux collaborateurs de Paul mentionnés dans l’épître aux Romains, surtout lorsque nous lisons que « ces trois seuls lui ont apporté des encouragements. » Nous reviendrons sur ce dernier point. Les trois d’origine païenne sont : Epaphras, venu de Colosses et dont Paul fait ressortir la constante sollicitude pour cette église ainsi que pour celles de Laodicée et d’Hiérapolis, églises dont il avait probablement été le fondateur ; puis Luc, dont nous apprenons ici la profession de médecin, et Démas, au nom duquel Paul n’ajoute aucune épithète, ce qui semble indiquer une certaine froideur et concorde avec le fait postérieurement mentionné 2 Timothée 4.10.
3.) 4.15-17. Quelques commissions de Paul. D’abord une salutation de sa part à transmettre aux chrétiens de Laodicée et spécialement à Nymphas, leur pasteur sans doute. Puis la demande adressée à l’église de Colosses de prendre les mesures nécessaires pour que celle lettre soit lue aussi à Laodicée, comme aussi pourqu’une lettre qui doit être parvenue à Laodicée, leur soit communiquée. A ces deux commissions est jointe une parole d’exhortation, que l’apôtre prie l’église de transmettre à Archippe, celui qui remplissait sans doute la tâche d’Epaphras pendant son absence. Nous retrouverons cet Archippe dans l’épître à Philémon (v. 2).
4.) 4.18. Enfin la salutation de Paul lui-même ; il fait observer qu’elle est écrite de sa main et il l’accompagne de la demande aux Colossiens de se souvenir de sa position de captif.