Les deux premiers livres de ce volume racontent les époques les plus importantes de la Réformation de l’Allemagne : la protestation de Spire, suivie du colloque de Marbourg, et la Confession d’Augsbourg. Les deux derniers traitent de l’établissement de la Réforme dans la plupart des cantons de la Suisse, et des événements qui se rattachent à la catastrophe de Cappel.
Avant de me tourner plus spécialement vers l’Angleterre, l’Ecosse, la France, et d’autres pays encore, je tenais à amener la Réformation de l’Allemagne et de la Suisse allemande jusqu’aux époques décisives de 1530 et 1531. La Réformation proprement dite est alors presque accomplie dans ces deux contrées. L’œuvre de la foi y a atteint son apogée ; l’œuvre des conférences, des intérim, de la diplomatie, commence. Je n’abandonne pas complètement l’Allemagne et la Suisse allemande, mais je m’en occuperai moins ; le mouvement du seizième siècle y a fait son effort. Je l’ai dit dès le commencement, c’est l’histoire de la Réformation, et non celle du Protestantisme, que je raconte.
J’avais espéré, comme je l’ai dit dans la préface du troisième volume, commencer dans celui-ci l’histoire de la Réformation en Angleterre. Mais, indépendamment des raisons que je viens d’indiquer, la faveur inattendue avec laquelle on a bien voulu accueillir cet ouvrage dans la Grande-Bretagne et aux États-Unis d’Amérique, où la traduction anglaise a été imprimée à près de deux cent mille exemplaires, me faisait une loi de prendre du temps pour examiner avec soin les principes et les faits de la Réformation anglicane, celle de toutes les parties de l’œuvre du seizième siècle qui présente, sans contredit, le plus de difficultés.
Un séjour de six semaines que j’ai fait, pendant l’été de 1846, aux bains d’Albisbrunn (Zurich), à vingt minutes de Cappel, et les bienveillantes directions de M. Esslinger, pasteur du lieu, m’ont permis d’étudier avec exactitude ce champ de bataille, si célèbre par la mort de Zwingle, et par les conséquences qu’eurent pour la Réformation les événements qui s’y rattachent. Le plan de Cappel n’avait point encore été fait. Deux de mes amis, MM. F. de Morsier et Emile Gautier, officier fédéral du génie, ont eu la bonté, l’un de le prendre, l’autre de le dessiner pour moi : on le trouvera en tête de ce volumea. L’endroit où est marqué le poirier de Zwingle, est le lieu où expira le Réformateur. Un monument en pierre y remplace aujourd’hui l’arbre qui abrita le chrétien mourant.
a – Dans cette édition numérique nous avons déplacé ce plan à la fin du chapitre 7 du livre 16. (ThéoTEX)
Genève, avril 1847.