Parmi les auteurs moins importants d’Asie Mineure signalons d’abord, à la première période de l’arianisme, l’évêque d’Ancyre, Marcel. Marcel était un nicéen fervent, plus fervent qu’adroit et perspicace. Dans un livre dirigé contre le sophiste Astérius et achevé en 335, mais dont on ignore le titre exact, il trouva moyen, par opposition à l’arianisme, d’émettre sur la Trinité des vues que les ariens condamnèrent comme sabelliennes, que les orthodoxes n’excusèrent qu’en les présentant comme des essais d’explication nullement définitifs. On a de ce livre, par Eusèbe qui l’a réfuté et par saint Épiphane, cent vingt-neuf citations. Les autres écrits que saint Jérôme attribue à Marcel (Vir. ill., 86) sont probablement les diverses apologies, lettres et professions de foi qu’il composa pour sa défense. Il n’en reste que sa profession de foi au pape Jules I. Marcel mourut en 374.
Un peu plus tard, vers l’an 400, florissait Asterius, évêque d’Amasée, renommé pour son éloquence solide et vivante. On connaît de lui des discours que le second concile de Nicée a cités, dont Photius a donné des extraits (cod. 271) et dont vingt et un nous sont parvenus entiers. Les chaînes scripturaires en contiennent d’assez nombreux fragments.
Du même temps est l’évêque de Magnésie en Carie ou en Lydie, Macarius, qui assista au concile du Chêne en 403. On le croit l’auteur d’une apologie en cinq livres, en forme d’objections et de réponses, intitulée Le Monogène ou Réplique aux Grecs, qui a dû être écrite vers 410. Les objections sont tirées pour la plupart de l’ouvrage de Porphyre contre les chrétiens. On a également sous son nom quelques fragments d’homélies sur la Genèse.
Plus tard, dans la lutte qui commença en 429 entre saint Cyrille et Nestorius, c’est du côté de Cyrille généralement que se rangèrent les écrivains de l’Asie Mineure. On y trouve notamment Memnon, évêque d’Éphèse, dont il reste une lettre de 431 au clergé de Constantinople ; Théodote d’Ancyre en Galatie, qui avait écrit contre Nestorius six livres à Lausus (perdus) et des homélies signalées par le septième concile général. Nous avons sous son nom six homélies dont trois certainement authentiques, prêchées à Éphèse et une Exposition du symbole de Nicée qui réfute le nestorianisme. Il y faut joindre Firmus de Césarée en Cappadoce, auteur de quarante-cinq lettres d’agréable facture, mais qui ne touchent pas aux questions doctrinales ; Acace de Mélitène, d’abord ami, puis adversaire ardent de Nestorius, dont il subsiste seulement une homélie donnée à Éphèse et deux lettres ; l’évêque de Side, Amphiloque (un fragment de lettre) ; l’évêque de Cyzique, Proclus, transféré en 434 à Constantinople et mort en 446 : on a sous son nom vingt-cinq sermons dont le premier, De laudibus Mariae, est célèbre, et quelques lettres ; et enfin l’archimandrite Dalmatius, de Constantinople, dont on a une Apologie et deux lettres.
Quant à l’évêque Diadochus de Photice en lllyrie, au milieu du ve siècle, il ne fut pas mêlé à la controverse, et paraît avoir simplement exposé la doctrine orthodoxe. Il reste de lui Cent chapitres sur la perfection spirituelle et un sermon sur l’Ascension.