C’est par la parole que Dieu agit, c’est par la parole qu’il se révèle. Au Psaumes 147.18-19, nous trouvons juxtaposées ces deux espèces de paroles : « Il envoie ses ordres, Il fait fondre les glaces… Il annonce ses paroles à Jacob… » A partir de Genèse 16.1, c’est un nombre infini de fois que revient dans l’A. T. la formule : « La parole de l’Éternel fut adressée à… » Quand cette révélation se fait d’une manière intérieure, elle rentre dans la catégorie des révélations par l’Esprit (§ 65). Mais souvent une voix se fait positivement entendre. Dans Deutéronome 4.12, Moïse attache à ce fait une importance particulière. « Jéhovah vous parla du milieu du feu ; vous entendîtes une voix qui parlait (une voix de paroles), mais vous ne vîtes aucune ressemblance, rien que de la voix. » Voyez encore 1 Samuel 3.4 ; 1 Rois.19.13.
C’est à cela que la théologie judaïque rattacha plus tard sa doctrine de la Fille de la voix, בת כול. Elle entendait par là ces révélations par des voix célestes, telles qu’Elie en avait reçu une en Horeb, et telles que l’on prétendait que Dieu en accordait encore du temps du second temple, alors qu’il n’y avait déjà plus de prophètes. Ce nom de Fille de la voix est significatif : ce n’est pas la voix de Dieu elle-même qu’on entendait, mais seulement son écho. Cette forme de révélation est fréquente dans le N. T. Matthieu 3.17 ; 17.5 ; Jean 12.28 ; et surtout dans l’Apocalypse.