Saint Cyrille est né à Jérusalem ou dans les environs de cette ville en 313-315 et y a fait des études assez complètes. Ordonné prêtre en 343-345, évêque en 348-350, il se trouve presque immédiatement en conflit avec Acace de Césarée qui pourtant l’a fait élire, soit pour des questions de juridiction, soit surtout pour la question de foi. Bien que Cyrille, en effet, ait été de ceux que le mot ὁμοούσιος effrayait comme favorisant le sabellianisme, et qu’il ait évité de s’en servir dans ses ouvrages, il n’est pas douteux qu’il n’ait admis ce que ce mot signifiait et qu’il n’ait été, au fond, avec Athanase. Les ariens le comprirent bien qui le firent exiler trois fois, en 357 ou 358, en 360 et en 367. Son dernier exil, sous Valens, dura près de douze ans. Il rentra en 379, sous Théodose, assista au concile de 381 où il accepta la formule de Nicée, à un second concile de Constantinople en 382, et mourut le 18 mars 386.
Cyrille n’est ni un esprit supérieur ni un écrivain original. C’est un catéchiste, un prédicateur populaire, mais vivant, clair, dont la parole familière et abandonnée est pleine de mouvements, de saveur et d’action. Ses auditeurs le goûtaient beaucoup. En négligeant les règles de l’éloquence classique, il a rencontré souvent la vraie éloquence du cœur.
Les Catéchèses, au nombre de vingt-quatre, constituent son œuvre principale. C’est une série d’instructions faites aux catéchumènes ou aux nouveaux baptisés, pour leur expliquer le symbole de foi dont ils vont réciter la formule et les cérémonies de l’initiation chrétienne à laquelle ils sont admis. La première est préparatoire (Προκατηχήσις) : elle attire l’attention des candidats sur l’importance de l’action qu’ils vont faire. Les dix-huit suivantes appelées Catéchèses de ceux qui vont être illuminés (κατηχήσεις), c’est-à-dire de ceux qui vont recevoir le baptême, expliquent, article par article, le symbole baptismal de Jérusalem. Les cinq dernières, dénommées catéchèses mystagogiques, traitent des trois sacrements de l’initiation : le baptême, la confirmation, l’eucharistie. Ces discours ont été prêchés probablement en 348, pendant les semaines qui ont précédé et celle qui a suivi la fête de Pâques. C’est la plus ancienne explication méthodique que nous ayons du symbole. La lecture en est agréable et facile, l’importance théologique très grande.
En dehors des Catéchèses, on possède de saint Cyrille une homélie entière sur le paralytique de la piscine et des fragments d’autres discours. Une lettre à Constance à propos de l’apparition d’une croix lumineuse en 351 paraît être authentique, mais a dû, plus tard, recevoir une addition finale.