« Mais quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, afin que ton aumône se fasse en secret ; et ton Père, qui te voit dans le secret, te le rendra publiquement. »
Aucune promesse n’est faite à ceux qui donnent afin d’être vus des hommes. Ils ont déjà leur récompense et ne peuvent pas espérer être payés deux fois. Cachons donc nos actes de charité, cachons-les même à nos propres yeux. Que de donner souvent et beaucoup soit dans ta vie une chose aussi naturelle que de prendre tes repas, en sorte que tu puisses noter combien de fois tu l’as fait. Fais ton aumône sans te murmurer tout bas à toi-même : « Comme je suis généreux ! » Ne cherche pas à t’en rémunérer ainsi. Laisses-en le soin à Dieu qui ne manque jamais de voir, de se souvenir et de récompenser.
Heureux l’homme que sa bonté occupe toujours en secret, car ses bienfaits ignorés sont pour lui une source intarissable de joie. Ce pain-là lui est une nourriture plus agréable que les banquets des rois. Comment pourrai-je m’accorder ce luxe si délicieux ? Ne sera-ce pas en laissant déborder ce qu’il y à de tendresse et de générosité dans mon âme ? Dès ici-bas et ci-après, le Seigneur sera lui-même le rémunérateur de celui qui donne en secret. Il le récompensera au temps convenable et de la manière qu’il jugera la meilleure ? L’éternité seule nous révèlera la portée complète de cette promesse.