Les habitants travaillèrent ensuite à la réparation de leurs murailles, prirent les armes et envoyèrent à Gischala demander des troupes à Jean pour s'en servir au besoin contre moi.
Jonathas et ceux qui l'accompagnaient étant arrivés à Darabith, qui est un petit bourg assis dans le Grand-Champ sur les frontières de la Galilée, ceux de mes gens que j'avais apostés sur les chemins les arrêtèrent, leur firent quitter les armes et les retinrent prisonniers en ce même lieu. Lévi qui commandait ce parti me l'écrivit aussitôt : Je le dissimulai pendant deux jours et envoyai exhorter ceux de Tibériade à quitter les armes et à renvoyer chez eux ceux qu'ils avaient fait venir à leur secours. Mais dans la créance qu'ils avaient que Jonathas serait déjà arrivé à Jérusalem, ils ne me répondirent que par des injures. Je crus néanmoins devoir continuer d'agir plutôt par adresse que par force, afin de ne pas me rendre coupable d'avoir allumé une guerre civile. Ainsi, pour les attirer hors de leurs murailles, je pris dix mille hommes choisis et les séparai en trois corps. Je commandai à une partie de demeurer dans le bourg de Domez, j'en logeai mille dans un bourg qui est sur la montagne distant de quatre stades de Tibériade, avec ordre de n'en point partir que lorsque je leur en donnerais le signal, et je m'avançai avec un autre corps à la vue de Tibériade. Les habitants sortirent, firent plusieurs courses sur mes gens et usèrent de paroles piquantes contre moi. Leur impudence alla même si avant, qu'ils firent porter un cercueil et feignaient par moquerie de pleurer ma mort ; mais je me moquais dans mon cœur de leur folie.