L’univers créé est diversement désigné dans l’Ecriture : dans l’Ancien Testament et quelquefois dans le Nouveau, par l’expression composée : les cieux et la terre : Genèse 1.1 ; 2.1 ; 14.19, 22. Le Nouveau a le terme κόσμος, qui lui-même affecte les sens les plus divers, et s’entend tour à tour de l’ensemble des créatures, Jean 17.5, — le monde étant considéré ici comme la manifestation dans le temps et dans l’espace de l’ordre et de la beauté éternelles ; — de l’humanité terrestre en général, Jean 3.16 ; de l’humanité en tant qu’opposée à Dieu, 1 Jean 5.19 ; enfin de la terre en tant que maudite et instrument organisé de tentations, 1 Jean 2.15.
L’expression τὰ πάντα : Jean 1.3 ; Colossiens 1.16 ; Éphésiens 1.10, désigne également l’ensemble des êtres créés, tous ensemble distingués de Dieu.
Toutes les parties de l’univers créé sont régies d’après la conception scripturaire par une même loi de solidarité qui les unit de plus en plus étroitement selon le degré de leur appartenance réciproque. Ainsi le ciel est solidaire de la terre : Genèse 1.1 ; Apocalypse 20.11 ; les créatures célestes des terrestres ; dans un cercle plus restreint et à un degré par conséquent d’intensité plus forte, la terre est solidaire de l’homme ; et dans le sein de l’humanité elle-même, cette intensité de la solidarité se proportionne à l’exiguïté de chacun des milieux qu’elle régit, selon que nous passons de l’humanité en général aux races, aux nations, aux familles. L’histoire universelle n’est que la vaste et permanente application de cette loi de solidarité.
La division la plus générale de l’univers créé est celle qui le partage en monde de la matière et monde de l’esprit, et ces deux parties feront l’objet des deux chapitres de notre troisième article.