(28 avril)
Saint Vital, chevalier consulaire, eut pour fils, de sa femme Valérie, les deux saints Gervais et Protais. Entrant un jour dans la ville de Ravenne en compagnie d’un juge nommé Paulin, il se trouva assister à l’exécution d’un médecin chrétien qui avait nom Urcisin. Et comme celui-ci, déjà éprouvé par divers supplices, paraissait effrayé, saint Vital lui cria : « Hé, mon frère le médecin, toi qui avais l’habitude de guérir les autres, ne te laisse pas mourir toi-même de la mort éternelle, et ne perds pas la couronne que Dieu t’a préparée ! » Ce qu’entendant, Urcisin reprit courage, et, rougissant de sa lâcheté, accepta avec joie le martyre ; et saint Vital, après l’avoir enseveli chrétiennement, refusa d’aller rejoindre son maître Paulin. Celui-ci, furieux, le fit étendre sur un chevalet. Et Vital lui dit : « Comment peux-tu croire, insensé, que tu parviendras à me détourner de ma foi, moi qui ai souvent empêché les autres d’en être détournés ? » Et Paulin dit à ses serviteurs : « Conduisez-le au temple, et, s’il refuse de sacrifier, creusez une fosse très profonde, jusqu’à ce que vous ayez trouvé de l’eau ; et alors ensevelissez-le tout vivant, la tête en bas ! » C’est ce qu’ils firent, et ainsi saint Vital fut enseveli vivant, sous le règne de l’empereur Néron. Mais le prêtre païen, qui avait suggéré aux juges l’idée de cette mort, fut aussitôt envahi par un démon. Pendant sept jours il délira sur le lieu où avait été ensevelie sa victime, disant : « Tu me brûles, Vital ! » Et, le septième jour, il se précipita dans le fleuve et périt misérablement.
La femme de saint Vital, sainte Valérie, se rendant à Milan, rencontra des païens qui sacrifiaient aux idoles et qui l’engagèrent à prendre sa part de leur sacrifice. Mais elle répondit : « Sachez que je suis chrétienne et que je n’ai pas le droit de me mêler à vos cérémonies ! » Alors ces hommes se jetèrent sur elle et la battirent si cruellement que ses serviteurs l’emportèrent à Milan à demi morte, et que, trois jours après, son âme s’envola joyeusement vers le Seigneur.