Nous avons déjà exposé à quels points de vue différents nous traitions la doctrine du péché dans la dogmatique et dans la morale : « L’étude dogmatique du péché, avons-nous dit, opposera ce fait comme événement historique au plan universel et primitif du Royaume de Dieu ; l’éthique en étudiera les effets subjectifs, en suivra les ramifications dans l’individu ».
Etant donnée cette répartition de la matière, la place naturelle de la doctrine du péché dans la dogmatique, correspondant à la place de la chute dans l’histoire elle-même, sera immédiatement à la suite de la doctrine de la création, et avant celle de la sustentation du monde. En effet, cette seconde œuvre divine universelle est déjà modifiée en partie par la présence du péché dans l’espèce humaine et dans la nature.
Mais comme, d’après la révélation scripturaire, la chute adamitique n’est pas la première qui soit survenue dans l’univers, et que même elle n’a été que la conséquence d’une chute primitive perpétrée dans l’ordre céleste, nous traiterons dans un premier article : De la chute dans l’ordre céleste, sous le titre : Démonologie ; et dans un second : De la chute adamititique.