Sur quoi je ne savais quel conseil prendre pour sauver Tibériade de leur fureur, parce que je ne pouvais nier que les habitants de cette ville n'eussent appelé le roi, la réponse qu'il rendait à leur lettre le faisant voir trop clairement. Enfin après avoir longtemps pensé à la manière dont je leur devais répondre, je leur dis que la faute de ceux de Tibériade étant inexcusable je ne voulais pas les empêcher de piller leur ville, mais que I'on devait en de semblables occasions se conduire avec prudence, qu'ainsi puisque ceux de Tibériade n'étaient pas les seuls traîtres à la liberté publique, mais que plusieurs d'entre les principaux des Galiléens suivaient leur exemple, j'étais d'avis de faire une exacte recherche des coupables, afin de les punir tous en même temps comme ils l'avaient tous mérité. Ce discours les apaisa, et ainsi ils se séparèrent. Quelques jours après je feignais d'être obligé de faire un petit voyage et j'envoyais chercher secrètement ce valet de chambre du roi, que j'avais fait mettre en prison. Je lui dis de trouver le moyen d'enivrer le soldat qui le gardait, et de s'enfuir vers son maître ; de cette sorte Tibériade, qui était une seconde fois sur le point de périr, fut sauvée par mon adresse.