Entre les disciples de saint Éphrem, on cite comme ayant écrit quelques ouvrages Mar Aba, auteur d’un commentaire sur les évangiles et d’écrits exégétiques ; Zenobius, diacre d’Édesse, auteur d’épîtres, de traités contre Marcion et contre Pamphile et d’une vie de saint Éphrem ; et enfin un certain Paulonas, auteur également de traités contre les hérétiques et d’hymnes sacrées.
A la fin du ive siècle appartiennent les noms de Cyrillona et de Grégoire. Du premier, qu’il faut peut-être identifier avec Absamya, le neveu de saint Éphrem, on a six pièces de vers dont l’une est datée de 397, et qui dénotent un vrai talent poétique. De Grégoire, contemporain de saint Épiphane, on possède des lettres et un traité sur la vie ascétique.
Avec l’évêque Marouta de Maipherkat nous entrons dans le ve siècle. Marouta fut surtout un historien. Vers l’an 410, il fit une collection des Actes des martyrs perses morts dans la persécution de Sapor II (309-379), et parmi lesquels deux au moins, Siméon bar Sabbaé, patriarche de Séleucie, et Miles, évêque de Suse, avaient composé des ouvrages. Il écrivit aussi une histoire du concile de Nicée et des homélies.
C’est au ve siècle également qu’il faut mettre Balai chorévêque, semble-t-il, de la région d’Alep ou Bérée au temps de la mort d’Acace (432). Certains manuscrits lui attribuent un long poème sur Joseph, fils de Jacob, en vers de sept syllabes, que d’autres manuscrits attribuent à saint Éphrem. Ses hymnes, dont on a quelques-unes, sont ordinairement écrites en vers de cinq syllabes : elles sont riches en données théologiques.
Le nom de Rabboula (Rabulas) se trouve intimement lié à l’histoire de la controverse nestorienne, et est resté un des plus connus de la littérature syriaque. Rabboula était né de parents païens à Kennesrin, et occupa d’abord dans l’État une charge importante. Plus tard il se convertit, devint moine et succéda, en 412, à Diogène sur le siège épiscopal d’Édesse. Son zèle s’employa d’abord ardemment à la réforme du clergé et des communautés religieuses d’hommes et de femmes. En 431, on le trouve mentionné parmi les évêques qui protestèrent contre le vrai concile d’Éphèse. Peut-être l’a-t-il été sans son aveu : en tout cas, Rabboula ne tarda pas à se déclarer nettement pour saint Cyrille, travailla à faire condamner Théodore de Mopsueste et, jusqu’à la fin de sa vie (435), s’efforça d’éloigner d’Édesse les tendances nestoriennes que son successeur, Ibas, devait favoriser.
Rabboula s’est servi, dans ses écrits, tantôt du grec, tantôt du syriaque. Ses lettres notamment ont d’abord été rédigées en grec. Un de ses panégyristes en signale une collection de quarante-six dont il reste une entière et des fragments. Une homélie prêchée à Constantinople l’a été aussi en grec. En revanche, ses canons et ordonnances pour la conduite du clergé et des moines ont été composés en syriaque. Plusieurs de ses hymnes paraissent d’ailleurs n’être que des traductions syriaques faites par lui de ménées grecques.
Du patriarche de Séleucie Dadjésu (421-456) il reste, dans les manuscrits, des commentaires sur Daniel, sur les livres des Rois et sur l’Ecclésiaste. Une collection de canons du xie siècle contient des canons d’un concile tenu par lui en 430.
L’auteur le plus célèbre de cette époque, avec Rabboula, est Isaac d’Antioche, surnommé le Grand. Né à Amid vers 365 et éduqué à Édesse sous la direction de Zenobius ; il fit le voyage de Rome et, à son retour, se retira dans un couvent près d’Antioche, où il mourut entre les années 459-461. Isaac fut un écrivain extrêmement fécond : l’ensemble de ses ouvrages atteint deux cents numéros ; mais M. Bedjan pense que les homélies mises sous son nom ne sont pas toutes de lui, et qu’il en faut attribuer une partie à un autre Isaac d’Amid, catholique, alors qu’lsaac d’Antioche était sûrement monophysite. Quoi qu’il en soit, ces pièces, écrites pour la plupart en vers de sept syllabes, sont diffuses et n’ont guère de poétique que la forme. On y trouve principalement des discours ascétiques sur les vertus chrétiennes et monastiques et aussi quelques discours dogmatiques ; mais les plus précieuses sont celles qui traitent des guerres des Perses et des invasions des Arabes.
Mentionnons enfin un autre moine d’Amid, Dada, contemporain d’Isaac, qui avait écrit, dit-on, trois cents traités et des hymnes dont rien ne subsiste.