Oh ! Seigneur, si je faisais constamment ta volonté, ma foi serait plus constante aussi. Hélas ! c'est le péché qui m'empêche de croire ! Dans ce cœur, toujours plein de convoitises, comment pourrais-je trouver place pour la contemplation de ton ciel et de ton salut ? Comment savourer ta paix quand j'écoute le bruit du monde ? Non, Seigneur, c'est impossible, et je suis moi-même la pierre d'achoppement contre laquelle ma foi vient se heurter, donne-moi d'être pur, Seigneur, et je serai croyant ; donne-moi de t'aimer, et je sentirai ta présence ; donne-moi de faire ta volonté, et je connaîtrai que la doctrine de Jésus vient de toi. Quand je me sonde jusqu'au fond de l'âme, je vois que mon mal, c'est une grande lâcheté ! Je voudrais accomplir le bien, mais sans fatigue ! Je voudrais le faire avec le même plaisir que je trouve, hélas ! à faire le mal ; et alors je ne te demande la foi que pour me rendre cette tâche facile. Je voudrais t'obéir sans peine, croire sans prier, et prier sans paroles et sans larmes ! J'attends que tu viennes me saisir, me porter, agir pour moi, et cela, non par humilité, mais par paresse, oui, par lâcheté ! Mon Dieu, j'ai honte de ces aveux, même devant toi qui me connais si bien, devant toi si compatissant ! Mais que faire ? dis-le-moi. Contrains-moi d'entrer franchement dans ta maison, pour y devenir, sans réserve, ton serviteur. Oh ! si je pouvais… hélas ! je devrais dire si je voulais me consacrer véritablement à toi, que de joie, de paix, de douce confiance ! Mais, hélas ! la vérité est que je te le demande sans le désirer, ou que je le désire si faiblement que je ne le veux plus à l'heure de l'action. Mon Dieu, pitié, pardon, grâce ! fais de moi ce que tu voudras ; mais arrache-moi à cet amour du péché, qui me fatigue, me tourmente et me tue.