Vie - Flavius Josèphe

CHAPITRE LXXII

Aussitôt que j'en eus I'avis, j'envoyé Jérémie avec deux mille hommes camper près du Jourdain, à un stade de Juliade ; et voyant qu'ils ne faisaient qu'escarmoucher, j'allai les joindre avec trois mille hommes ; je mis le jour suivant les troupes en embuscade dans une vallée assez proche du camp des ennemis et tachait de les attirer au combat, après avoir donné ordre à mes gens de faire semblant de lâcher pied. Cela me réussit ; car, comme Sila crut qu'ils fuyaient véritablement, il les poursuivit jusqu'en ce lieu, et se trouva ainsi avoir les bras ces troupes dont il ne se défiait point. Alors, je fis tourner visage à mes gens, chargeai si vigoureusement les ennemis. Que je les contraignais de prendre la fuite ; et j'aurais remporté sur eux une victoire signalée si la fortune ne se fut opposée à mon bonheur. Mais mon cheval s'étant abattu sous moi et m'ayant renversé dans un lieu marécageux, je me blessais si fort qu'on fut obligé de me porter au village de Capharnaüm, et les miens qui me croyaient encore plus blessés que je ne l'étais, en furent si troublés qu'ils cessèrent de poursuivre les ennemis. La fièvre me prit, et après qu'on m'eut pansé, on me porta à Tarichée.

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