Trop timide Jonas, que ton naufrage est beau ! La main de l’Éternel, en miracles féconde, Te prépare un asile au sein même de l’onde, Et fait pour toi, d’un monstre, un pilote, un vaisseau. Soudain passé d’un gouffre en un gouffre nouveau, Deux fois mort, sans mourir, tu te fais voir au monde ; Et dans cet accident, ô merveille profonde ! La mort t’ôte à la mort, et la tombe au tombeau. Du Sauveur des humains excellente figure, Tu quittes dans trois jours ta noire sépulture. Ton sort d’avec le sien diffère toutefois : Sur ton corps aujourd’hui la mort a la victoire ; Mais le Jonas céleste, affranchi de ses lois, Est monté du sépulcre au séjour de la gloire. |
1 : Le nom de Jonas, qui signifie une colombe, marque sa timidité. 4 : Selon Josèphe, il fut porté à terre sur les rives du Pont-Euxin, qui est la Mer Noire. Il semble que les païens aient tiré d’ici la fable de leur Arion, jeté dans la mer par des mariniers, mais sauvé par un dauphin ; et la fable de leur Hercule, englouti par une baleine, dans le ventre de laquelle il demeura trois jours et trois nuits, et dont il sortit sain et sauf le troisième jour, n’y ayant perdu que ses cheveux.