Le prophète nous montre par son exemple que la prospérité temporelle des méchants et les épreuves des bons ne doivent pas scandaliser les fidèles. Il faut élever sa pensée jusqu'à Dieu : on comprendra alors que les méchants s'en vont en fumée, et que les bons entrent dans une félicité éternelle. Le psalmiste décide donc de ne jamais abandonner le Seigneur. Psaume efficace contre les tentations du monde.
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| 1 | En vérité, Dieu est très doux Pour son Israël et pour tous, Si l’on conserve avec droiture Sa conscience entière et pure. |
| 2 | Et pourtant, j’ai bien failli voir Mes pieds quitter le bon sentier ; Mes pas ne cessaient de glisser, Je commençais à perdre espoir. |
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| 3 | Oui, je me suis senti jaloux De la chance quʼont tous ces fous ; Je ne pouvais sans grand malaise Voir les méchants tant à leur aise. |
| 4 | Ils ne souffrent guère, ils nʼont point De privations jusquʼà leur mort. Ils ont le corps allègre et fort ; Ils sont dispos, pleins dʼenbonpont. |
| — 3 — | |
| 5 | Quand tout le monde a tant de maux, Ceux-ci sont en paix, en repos ; Ils ne partagent pas les peines De notre condition humaine. |
| 6 | Aussi lʼorgueil, comme un carcan, Lace leurs gros cous arrogants ; La brutalité a couvert Comme dʼun manteau ces pervers. |
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| 7 | La graisse leur pousse les yeux Hors de leur visage orgueilleux. Bien souvent leurs succès dépassent Les désirs de leurs cœurs rapaces. |
| 8 | Cyniques dans tous leurs projets, Fiers des mauvais tours quʼils ont faits, Ils parlent haut, en effrontés, Aux justes quʼils ont tourmentés. |
| (Pause) — 5 — | |
| 9 | Leur bouche ira bien jusquʼau ciel Clamer leur discours démentiel ; Leur langue si fausse et vilaine Dans le monde entier se promène. |
| 10 | Et les enfants de Dieu, ainsi, Se voyant verser tout le temps Une eau dʼangoisse et de tourment, Reviennent toujours à ceci. |
| — 6 — | |
| 11 | On sʼinterroge : lʼÉternel Du haut de son trône immortel, Est-il possible quʼil regarde Ici-bas pour y prendre garde ? |
| 12 | Ceux-ci ne valent rien du tout, Et cependant on voit comment Ils vivent très heureusement, Munis de leur biens jusquʼau bout. |
| — 7 — | |
| 13 | Cʼest donc en vain que jʼai tâché Que mon cœur ne soit pas souillé, Voulant en toute conscience Laver mes mains dans lʼinnocence ! |
| 14 | À quoi sert que je sois battu, Bien affligé journellement Et subissant un châtiment Dès que le jour est apparu ? |
| — 8 — | |
| 15 | Mais quoi ? tenir de tels discours Ce serait trahir, à mon tour. Malgré tout, je suis de la race Des enfants de ta sainte grâce. |
| 16 | Il mʼa fallu donc réfléchir Avant de comprendre cela ; Mais toujours ce point me sembla Bien difficile à éclaircir. |
| — 9 — | |
| 17 | Jusquʼau jour où dans le saint lieu Je comprenne les plans de Dieu, Considérant les précipices Où tous ces révoltés finissent. |
| 18 | Au bout du compte, on voit quʼils sont Placés sur des terrains glissants ; |
| 19 | Et tu les fais, en un instant, Rouler dans lʼabîme sans fond. |
| (Pause) — 10 — | |
| 20 | Chacun se demande comment Ils ont pu, si rapidement, Perdre leur vitalité, fondre, Et dans le néant se confondre. Tout leur orgueil est effacé Avec lʼéclat de leur faux bien, Comme un songe qui nʼest plus rien, Dès que le sommeil est passé. |
| — 11 — | |
| 21 | Alors quʼen mon raisonnement Je me troublais fort aigrement, Et que je sentais ma pensée Bien fort poignante et offensée, Jʼavais donc perdu mes esprits, |
| 22 | Et quand je mʼen prenais à Toi, Jʼétais une bête, je crois, Quelquʼun qui nʼavait rien compris. |
| — 12 — | |
| 23 | Dans tout ce que jʼai supporté, Je suis resté de ton côté ; Car dans mes plus grandes détresses Tu prends ma main, tu me redresses. |
| 24 | Le conseil que tu mʼas donné Me guidera fidèlement. Je serai ainsi amené En gloire et en contentement. |
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| 25 | De tout ce quʼau ciel jʼaperçois, Qui sera mon Dieu, sinon Toi ? Me forgerai-je en ce bas monde Quelque divinité seconde ? |
| 26 | Je sens ma force défaillir, Seigneur, et mon cœur empirer ; Tu restes pour moi le rocher Et lʼappui qui ne peut faillir. |
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| 27 | Car celui qui te quittera, On est sûr quʼil succombera ; Sʼil nʼest loyal à ton service, Il faut que tout homme périsse. |
| 28 | Je veux donc mʼapprocher de Toi ; Je nʼai pas de plus grand bonheur Que de rester près du Seigneur Et dʼannoncer tous ses exploits. |