Peu de temps après, Vespasien arriva à Tyr accompagné du roi Agrippa, et les habitants lui firent de grandes plaintes de ce prince, disant qu'il était également leur ennemi et celui du peuple romain, et que Philippe, général de son armée, avait par son commandement trahi la garnison romaine de Jérusalem et ceux qui étaient dans le palais royal. Vespasien les gourmanda fort d'oser outrager de la sorte un roi ami des Romains, et conseilla à Agrippa d'envoyer Philippe à Rome rendre raison de ses actions. Il partit pour ce sujet ; mais il ne vit point l'empereur Néron, parce qu'il le trouva dans l'extrémité du péril où la guerre civile l'avait réduit ; et ainsi il revint trouver Agrippa.
Quand Vespasien fut arrivé à Ptolémaïde, les principaux habitants de Décapolis accusèrent Justus devant lui d'avoir brûlé leurs villages. Vespasien, pour les satisfaire, le remit entre les mains du roi comme étant de ses sujets ; et ce prince, sans lui en rien dire, l'envoya en prison, ainsi que nous l'avons vu ci-devant.
Ceux de Sephoris allèrent ensuite au devant de Vespasien et reçurent garnison de lui commandée par Placide, à qui je fis la guerre jusqu'a ce que Vespasien entra lui-même dans la Galilée. J'ai écrit très exactement dans mon histoire de la guerre des Juifs ce qui regarde l'arrivée de cet empereur ; comment, après le combat de Tarichée, je me retirai à Jotapat ; comment, après y avoir été longtemps assiégé, je tombai entre les mains des Romains ; comment je fus ensuite délivré de prison ; et enfin tout ce qui s'est passé dans cette guerre et dans le siège de Jérusalem. Ainsi il ne me reste à parler que de ce qui me regarde en particulier et que je n'y ai point rapporté.