Histoire de la Réformation du seizième siècle

14.10

Philippe de Hesse – Tentation – Sa conférence avec Charles – Philippe pense au départ – Dissimulation du Landgrave – Charles – Convocation – Menaces de Joachim – Mécontentement de Philippe – La fuite d’Augsbourg – Découverte – Opinion de Luther – Métamorphose – La Diète convoquée – Douceur inaccoutumée

Le trouble et la colère remplissaient le palais impérial, et c’était le Landgrave qui les y avait mis. Ferme comme un roc au milieu de la tempête dont il était entouré, Philippe de Hesse n’avait jamais courbé la tête. Un jour, dans une assemblée publique, s’adressant aux Évêques : « Seigneurs, leur avait-il dit, mettez la paix dans l’Empire ; nous vous le demandons : si vous ne le faites et que je tombe, sachez que je saurai bien saisir et entraîner avec moi un ou deux d’entre vous. » On comprit qu’il fallait employer avec lui les moyens de douceur ; et l’Empereur chercha à le gagner, en lui laissant entrevoir des dispositions favorables à l’égard du comté de Katzenellenbogen pour lequel il était en différend avec le pays de Nassau, et du Wurtemberg, qu’il réclamait pour son cousin Ulrich. De son côté, le duc George de Saxe, son beau-père, l’avait assuré qu’il le ferait son héritier, s’il se soumettait au Pape. « On le transporta, dit un chroniqueur, sur une fort haute montagne, d’où on lui montra les royaumes du monde et leur gloirea ; mais le Landgrave repoussa la tentation. »

a – Auf den hohen berg gefuhrt. (Lanze’s Chronik.)

Il avait ouï dire que l’Empereur avait témoigné le désir de lui parler. Ne recevant pas de message, il se rendit de lui-même auprès de Charles-Quintb. L’Empereur, qui avait avec lui son secrétaire Schweiss et l’évêque de Constance, lui représenta qu’il avait contre lui quatre griefs ; savoir : d’avoir violé l’édit de Worms ; de ne faire aucun cas de la messe ; d’avoir, en son absence, suscité toutes sortes de révoltes, et enfin de lui avoir fait remettre un livre où ses droits suprêmes étaient attaqués. Le Landgrave s’étant justifié, l’Empereur lui fit dire qu’il admettait ses réponses, sauf en ce qui regardait la foi, et l’invitait à se montrer à cet égard entièrement soumis à Sa Majesté. « Que diriez-vous, ajouta Charles-Quint d’un ton insinuant, si je vous élevais à la dignité royalec ?… Mais si vous vous montrez rebelle à mes ordres, je me conduirai comme il appartient à un empereur romain. »

b – Von ihr selbst gen Hof geritten. (Corp. Ref. 2, p. 165.)

c – Quin et in regem te evehendum curabimus. (Rommel. Philip der Gr. 1, p. 268.)

Ces paroles indignèrent le Landgrave, mais ne l’ébranlèrent pas. « Je suis dans la fleur de mon âge, répondit-il, et je ne méprise point les joies de la vie et la faveur des grands ; mais, aux biens trompeurs de ce monde, je préférerai toujours la grâce ineffable de mon Dieu. » Charles-Quint demeura stupéfait ; il ne pouvait comprendre Philippe.

Dès lors le Landgrave avait redoublé d’efforts pour unir les adhérents de la Réforme. Les villes zwingliennes sentaient que, quelle que fût l’issue de la Diète, elles seraient les premières victimes, à moins que les Saxons ne leur donnassent la main ; mais c’est là ce qu’on avait de la peine à obtenir.

« Il ne me paraît ni utile à la chose publique, ni sûr pour la conscience, écrivait Mélanchthon à Bucer, de charger nos princes de toute la haine que votre doctrine inspired. » Les Strasbourgeois répondirent que la vraie cause de la haine des Papistes n’était pas tant la doctrine de l’Eucharistie que celle de la justification par la foi. « Nous tous qui voulons être à Christ, disaient-ils, nous sommes un, et nous n’avons à attendre du monde que la morte. »

d – Nostros principes onerare invidia vestri dogmatis. (Corp. Ref. 2, p. 221.)

e – Arctissime quoque inter nos conjuncti essemus, quotquot Christi esse volumus. (Ibid. p. 236.)

Cela était vrai ; mais un autre motif arrêtait encore Mélanchthon. Si tous les Protestants s’unissaient, ils sentiraient leur force, et la guerre serait inévitable. Ainsi donc pas d’union !

Le Landgrave, menacé par l’Empereur, éconduit par les théologiens, commençait à se demander ce qu’il faisait dans Augsbourg. La coupe était pleine ; le refus fait par Charles-Quint de communiquer la réfutation romaine, si ce n’est à des conditions inadmissibles, la fit déborder. Philippe ne vit plus qu’un parti à prendre, le départ.

A peine l’Empereur avait-il fait connaître les conditions qu’il mettait à la communication de la réfutation, que, se rendant seul vers le Comte-Palatin, ministre de Charles, le vendredi 4 août au soir, le Landgrave l’avait prié de lui procurer immédiatement une audience de Sa Majesté. Charles, qui ne se souciait guère de le voir, avait prétexté des affaires, et renvoyé Philippe jusqu’au dimanche suivantf. Mais celui-ci avait répondu qu’il ne pouvait attendre ; que sa femme, dangereusement malade, le sollicitait de se rendre sans retard en Hesse ; et qu’étant l’un des plus jeunes des princes, le moindre en intelligence et inutile à Charles, il suppliait humblement Sa Majesté de lui permettre de partir le lendemain 6 août. L’Empereur refusa.

f – Cum imperator dilationem respondendi astu quodam accepisset. (Ibid. pp. 254, 376.)

On peut comprendre les tempêtes que ce refus souleva dans l’âme de Philippe ; il sut cependant se contenir. Jamais il n’avait paru plus tranquille : durant toute la journée du samedi 6 août, il sembla ne s’occuper que d’un magnifique tournoi en l’honneur de l’Empereur et de son frère Ferdinandg. Il s’y préparait publiquement ; ses serviteurs allaient et venaient ; mais, sous ce bruit de chevaux et de cuirasses, Philippe cachait de tout autres desseins. Le Landgrave se comporte avec une grande modération, écrivait ce jour même (6 août) Mélanchthon à Lutherh ; il m’a dit ouvertement que, pour conserver la paix, il se soumettrait à des conditions plus dures encore que celles que l’Empereur nous impose, et que tout ce qu’il pourrait accepter, sans opprobre pour l’Évangile, il l’accepterait. »

g – Ad ludos equestres in honorem Cæsaris instituendos publice sese apparavit. (Seck. 2, p. 172.)

h – Landgravius valde moderate se gerit. (Corp. Ref. 2, p. 254.)

Toutefois Charles n’était pas tranquille. Cette demande du Landgrave le poursuivait ; tous les Protestants pouvaient en faire autant, et même quitter à l’improviste Augsbourg. Le fil qu’il avait jusqu’alors tenu si habilement en ses mains allait peut-être se rompre ; il valait mieux sans doute être violent que ridicule : l’Empereur se décida donc à porter un coup décisif. L’Électeur, les princes, les députés sont encore dans Augsbourg ; il faut à tout prix les empêcher d’en sortir. Telles étaient, dans la nuit du 6 août, tandis que les Protestants dormaient doucementi, les préoccupations de Charles : elles chassaient de ses yeux le sommeil, et lui faisaient réveiller en hâte les conseillers d’Augsbourg, et lancer dans toutes les rues ses messagers et ses soldats.

i – Ego vero somno sopitus dulciter quiescebam. (Ibid. 273.)

Les princes protestants reposaient encore, quand on vint leur apporter, de la part de l’Empereur, l’ordre inattendu de se rendre immédiatement dans la salle du Chapitrej.

j – Mane facto Cæsar… convocavit nostros principes. (Ibid. 277 ; Bruck, Apol. P. 79.)

Il était huit heures quand ils y arrivèrent. Ils y trouvèrent les électeurs de Brandebourg et de Mayence, les ducs de Saxe, de Brunswick et de Mecklembourg, les évêques de Salzbourg, de Spire, de Strasbourg, George Truchsès, le représentant du margrave de Bade, le comte Martin d’Œtting, l’abbé de Weingarten et le prévôt de Bamberg. C’était la commission nommée par Charles pour terminer cette grande affaire.

Ce fut le plus décidé d’entre eux, Joachim de Brandebourg, qui prit la parole. « Vous savez, dit-il aux Protestants, avec quelle douceur l’Empereur s’est appliqué à rétablir l’unité. Si quelques abus se sont glissés dans l’Église chrétienne, il est prêt à les corriger, d’accord avec le Pape ; mais combien les sentiments que vous avez adoptés ne sont-ils pas contraires à l’Évangile ! Abandonnez donc vos erreurs, ne vous séparez plus de l’Église, et signez sans retard la Réfutationk. Si vous vous y refusez, alors, par votre faute, que d’âmes perdues, que de sang répandu, que de pays désolés, que de troubles dans tout l’Empire ! Et vous, dit-il en se tournant vers l’Électeur, votre électorat, votre vie, tout vous sera enlevé ; et une ruine certaine fondra sur vos sujets, et jusque sur leurs femmes et sur leurs enfants. »

k – Ut sententiæ quam in refutatione audivissent subscribant. (Corp. Ref. 2, p. 277.)

L’Électeur restait immobile. En tout temps ce langage eût été effrayant ; il l’était plus encore à cette heure que la ville se trouvait presque en état de siège. « Nous comprenons maintenant, se disaient les Protestants, pourquoi les gardes impériales occupent les portes de la villel ! » Il était évident que l’Empereur voulait employer la violencem.

l – Intelligis nunc cur portæ munitæ fuerunt. (Corp. Ref. 2, p. 277.)

m – Quia volebat Cæsar nostros violentia ad suam sententiam cogere. (Ibid.)

Les Protestants furent unanimes : entourés de soldats, à la porte de la prison, et sous les mille glaives de Charles, ils demeureront fermes ; toutes les menaces ne leur feront pas faire un seul pas en arrièren. Cependant il était important qu’ils pesassent leur réponse ; ils demandèrent quelques moments, et se retirèrent.

n – Sed hæ minæ nostros nihil commoverunt ; perstant in sententia, nec vel tantillum recedunt. (Ibid.)

Se soumettre volontairement, ou être soumis par force, telle était l’alternative que Charles présentait aux chrétiens évangéliques.

Au moment où chacun attendait l’issue de cette lutte, dans laquelle se débattaient les destinées de la chrétienté, une nouvelle étrange vint porter au comble l’agitation des esprits.

Le Landgrave, au milieu des préparatifs de son tournoi, méditait la plus grave résolution. Exclu par Charles de toutes les délibérations importantes, irrité du traitement que les Protestants avaient dû subir pendant cette Dièteo, convaincu qu’il n’y avait plus pour eux aucune chance de paixp, ne doutant pas que leur liberté ne courût dans Augsbourg des dangers extrêmes, ne se sentant plus capable de cacher sous l’apparence de la modération l’indignation dont son âme était remplie, d’un caractère d’ailleurs vif, prompt et résolu, Philippe s’était décidé à quitter Augsbourg et à se rendre dans ses États, afin d’y agir librement, et d’y servir de point d’appui à la cause de la Réforme.

o – Commotus indignitate actionum. (Ibid. 260.)

p – Spem pacis abjecisse. (Ibid.)

Mais que de mystère ne fallait-il pas ! Si le Landgrave était pris en flagrant délit, nul doute qu’il ne fût fait prisonnier. Cette mesure audacieuse pouvait donc devenir le signal des mesures extrêmes auxquelles il voulait échapper.

C’était le samedi 6 août, jour pour lequel Philippe avait demandé congé à l’Empereur. Il attend que la nuit commence ; puis, à huit heures environ, caché sous un habit étranger, sans prendre congé de personneq, et s’entourant de toutes les précautions imaginablesr, il se dirige vers les portes de la ville au moment où, selon la coutume, on allait les fermer. Cinq à six cavaliers le suivent, mais un à un, et à quelque distances. Dans un moment si critique, ces hommes d’armes n’attireront-ils pas l’attention ? Philippe traverse les rues sans danger, arrive à la portet, passe d’un air indifférent au milieu des corps de garde, entre les soldats çà et là dispersés : nul ne bouge, tous demeurent assis nonchalamment, comme s’il n’arrivait rien d’extraordinaire. Philippe a passé, et n’a point été reconnuu ; ses cinq ou six cavaliers sortent de même ; enfin les voilà tous en plein champ : aussitôt la petite escouade pique des deux et s’enfuit, bride abattue, loin des murailles de Charles-Quint.

q – Clam omnibus abit. (Ibid.)

r – Multa cum cautela. (Seck. 2, p. 172.)

s – Clam cum paucis equitibus. (Corp. Ref. 2, p. 277) ; Mit 5 oder 6 pferden. (Ibid. 263.)

t – Seckendorf, et M. de Rommel, sans doute d’après lui, disent que le Landgrave passa par une porte secrète (porta urbis secretiori). (Seck., II, p. 172. — Rommel, I, p. 270.) — Je préfère les témoins oculaires, en particulier Brentz, qui écrit le 14 août : Vesperi priusquam portæ urbis clauderentur, urbem elapsus est. » (C. R., 277.) — Jamais, je pense, le magistrat d’Augsbourg, qui seul avait les clefs du guichet, n’eût osé favoriser le départ du Landgrave.

u – Abierat ille ignotus. (Corp. Ref. 261.)

Philippe a si bien pris ses mesures, que personne encore ne soupçonne son départ. Quand, dans la nuit, Charles-Quint fait occuper les portes par ses propres gardes, il croit le Landgrave dans la villev. Lorsqu’on réunit les Protestants, le matin, à huit heures, dans la salle du Chapitre, les princes des deux partis s’étonnèrent un peu de l’absence de Philippe de Hesse : cependant on est accoutumé à le voir faire bande à part ; il boude, sans doute. Personne ne s’imagine qu’il soit déjà à douze ou quinze lieues d’Augsbourg.

v – Existimabat enim cæsar adhuc præsto adesse. (Ibid.)

Au moment où la conférence est dissoute et où chacun reprend le chemin de son logis, l’électeur de Brandebourg et les siens d’un côté, tout fiers encore des paroles qu’ils ont fait entendre, l’électeur de Saxe et ses alliés de l’autre, décidés à tout sacrifier, on s’enquiert au logis du Landgrave des motifs de son absence ; on insiste auprès de Salz, de Nuszbicker, de Mayer, de Schnepf. A la fin, les conseillers hessois ne peuvent cacher plus longtemps leur secret… Le Landgrave, disent-ils, est retourné en Hesse. »

Cette nouvelle se répand à l’instant dans toute la ville, et l’effraye comme l’explosion d’une mine. Charles surtout, qui se voit joué et frustré dans son attente, Charles, qui n’avait pas eu le moindre soupçonw, frémit, s’indigne et s’agitex. Les Protestants, que le Landgrave n’a point mis dans son secrety, sont aussi étonnés que les Catholiques-romains eux-mêmes, et craignent que ce départ inconsidéré ne soit le signal immédiat d’une terrible persécution. Il n’y eut que Luther qui, à l’instant où il apprit l’action de Philippe, l’approuva hautement, et s’écria : « Vraiment tous ces délais et ces indignités ont de quoi fatiguer plus d’un landgravez. »

w – Cæsare nihil suspicante. (Ibid. 277.)

x – Imperator re insperata commotus. (Seck. 2, p. 172.)

y – Unwissend des Churfursten von Sachsen und unserer. (Corp. Ref. 2, p. 263.)

z – Es mochte wohl ista mora et indignitas nocheinen landgraven mude machen. (L. Epp. 4, p. 134.)

Le chancelier de Hesse remit à l’électeur de Saxe une lettre que son maître lui avait laissée. Philippe parlait encore, dans ce document ostensible, de la santé de sa femme ; mais il avait chargé ses ministres d’informer en particulier l’Électeur des véritables causes de son départ. Il annonçait, de plus, qu’il avait donné ordre à ses ministres d’assister les Protestants en toutes choses, et exhortait ses alliés à ne se laisser détourner en aucune manière de la parole de Dieua. « Quant à moi, disait-il, je combattrai pour la parole de Dieu, au prix de mes biens, de mes enfants, de mes sujets et de ma vie. »

a – Ut nullo modo a verbo Dei abstrahi aut terreri se patiantur. (Seck. 2, p. 172.)

L’effet du départ du Landgrave fut instantané. Une vraie révolution s’opéra dans la Diète. L’électeur de Mayence et les évêques de Franconie, proches voisins de Philippe de Hesse, croyaient déjà le voir sur leurs frontières, à la tête d’une puissante armée ; et ils répondaient à l’archevêque de Salzbourg, qui s’étonnait de leur effroi : « Ah ! si vous étiez à notre place, vous feriez de même ! » Ferdinand, sachant les liaisons intimes de Philippe avec le duc de Wurtemberg, tremblait pour ce duché, alors usurpé par l’Autriche ; et Charles-Quint, détrompé à l’égard de ces princes qu’il avait crus si timides, et qu’il avait traités avec tant d’arrogance, ne doutait pas que le coup de tête de Philippe n’eût été mûrement débattu dans le conseil commun des Protestants. Tous voyaient, dans le départ soudain du Landgrave, une déclaration de guerre. On se rappelait qu’au moment où l’on y pensait le moins, on le voyait paraître à la tête de ses soldats, sur les frontières de ses ennemis ; et personne n’était prêt, personne même ne voulait l’être ! On eût dit la foudre tombée au milieu de la Diète. On se répétait la nouvelle, les yeux troublés et l’air effaré : tout était en émoi dans Augsbourg, et des courriers portaient au loin dans toutes les directions l’étonnement et la consternation.

Cet effroi changea aussitôt les ennemis de la Réforme ; la violence de Charles et des princes fut brisée, dans cette nuit mémorable, comme par un charme, et les loups furieux se trouvèrent tout à coup transformés en de doux et traitables agneauxb.

b – Sed hanc violentiam abitus Landgravii interrupit. (Corp. Ref. P. 277.)

On était encore au dimanche matin. Charles convoque aussitôt la Diète pour l’après-midic. « Le Landgrave a quitté Augsbourg, dit de la part de l’Empereur le comte Frédéric. Sa Majesté se flatte que les amis mêmes du prince ont ignoré son départ. C’est sans que Sa Majesté en fût informée, et malgré sa défense expresse, que Philippe de Hesse est parti, manquant ainsi à tous ses devoirs. Il a voulu rompre la Dièted ; mais l’Empereur vous conjure de ne point vous laisser dérouter par lui, et de concourir plutôt à l’heureuse issue de cette assemblée nationale : la gratitude de Sa Majesté vous est alors assurée. »

c – Nam cum paucis post horis resciscunt Landgravium elapsum, convocant iterum nostros. (Ibid.)

d – Zertrennung dieses Reichstags zu verursachen. (Corp. Ref. p. 264.)

Les Protestants répondirent que le départ du Landgrave avait eu lieu à leur insu, qu’ils l’avaient appris avec peine et l’eussent déconseillé ;… qu’ils ne doutaient pas néanmoins que ce prince n’eût des raisons solides ; que d’ailleurs il avait laissé ses conseillers munis de pleins pouvoirs ; et que pour eux, ils étaient prêts à tout faire pour conclure convenablement la Diète. Puis, forts de leur bon droit, et décidés à résister aux actes arbitraires de Charles : « On prétend, poursuivirent-ils, que c’est à cause de nous que les portes de la ville ont été fermées. Nous prions Votre Majesté de révoquer cet ordre, et d’empêcher qu’à l’avenir il en soit donné de semblables. »

Jamais Charles-Quint ne fut plus mal à son aise : il vient de parler comme un père, et on lui rappelle qu’il a agi, il y a peu d’heures, comme un tyran. Il fallait une défaite. « Ce n’est point à votre sujet, répondit le Comte-Palatin, que les soldats de l’Empereur occupent les portes… Gardez-vous de croire ceux qui vous le disent… Hier il y a eu une rixe entre deux militairese

e – Es habe ein Trabant mit einem andern ein Unwill gehabt. (Ibid. 2, p. 265.)

Ainsi tout avait changé dans Augsbourg. Le parti romain y était découragé, paralysé, annulé même. L’épée déjà tirée était remise en hâte dans le fourreau. La paix ! la paix ! était le cri de tous.

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