Sauvé ! Je suis sauvé ; pour toujours et certainement sauvé ! Oh ! mon Dieu, comme cette pensée est puissante sur mon cœur ! Oui, je te verrai, j’entrerai dans ton ciel, je prendrai place au milieu de tes anges, je contemplerai ta gloire, je jouirai de ton amour et de l’amour de millions et de millions d’êtres ! Les magnificences de cet avenir confondent mon imagination ! Et quand je me dis que cette vie céleste, divine, durera aux siècles des siècles, autant que toi, que ma vie sera ta vie, oh ! alors, mon âme ne peut suffire à sa joie, et j’éprouve le besoin de te dire combien je suis heureux ! Oui, Seigneur, heureux, et heureux surtout en songeant que tes bienfaits ne peuvent plus m’être retirés, qu’ils sont scellés, et que nulle puissance, ni humaine, ni satanique ne peut me les arracher ! Si mon salut dépendait d’un ange, je pourrais craindre une chute de mon protecteur ; s’il était à ma disposition, je pourrais craindre une chute de moi-même. Mais non, c’est toi, tout bon et tout-puissant, qui le gardes, toi qui me portes dans tes bras ; je ne puis pas plus me perdre que tu ne peux perdre ta puissance et ta bonté ! Mon salut est assuré, plus assuré que la durée de l’univers ! Le monde peut finir, et non pas moi ; d’autres anges pourraient encore déchoir peut-être ; mais je ne puis pas me perdre ! Mon Dieu ! mon Dieu ! comment te dire mon bonheur ? comment te témoigner ma reconnaissance ? Comment répondre à ton amour ? Hélas ! c’est encore à toi qu’il me faut recourir pour recevoir l’obéissance, la sainteté qui te sont agréables. Eh bien ! Seigneur, donne-moi ce que tu veux que je te présente ; donne-moi de t’aimer davantage, de t’obéir sans relâche, de me sanctifier jusqu’à la mort, où commencera la véritable vie.