Complainte sur le désastre subi par Jérusalem, soit du temps de la déportation à Babylone (2 Rois 24;25) décrit par le Livre des Lamentations, soit du temps d'Antiochus, roi de Syrie (Daniel 11). Vibrant et confiant appel au secours.
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| 1 | L’envahisseur est dans ton héritage, Ils ont souillé, Seigneur, par leur outrage Ton temple saint ; Jérusalem détruite En un monceau de pierres est réduite. | 
| 2 | Ils ont livré les corps De tes serviteurs morts Aux corbeaux pour les paître, La chair des hommes droits Aux animaux des bois Et des plaines champêtres. | 
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| 3 | Aux alentours de notre ville en cendre Nous avons vu tout leur sang se répandre Comme de lʼeau jetée à lʼaventure ; On a privé nos morts de sépulture. | 
| 4 | Nos plus proches voisins Nous couvrent de dédain, Se moquent, nous outragent : Et nous sommes blâmés, Sans cesse diffamés Par tout notre entourage. | 
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| 5 | Seigneur mon Dieu, jusques à quand sera-ce ? Veux-tu toujours nous priver de ta grâce, Et ta colère, hélas, brûlera-t-elle Comme une flamme ainsi perpétuelle ? | 
| 6 | Sois plutôt indigné Contre les étrangers Dont les esprits tʼignorent, Tous ces peuples qui nʼont Pas invoqué ton nom Et dont les cœurs tʼabhorrent. | 
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| 7 | Par leurs forfaits, la postérité sainte Du bon Jacob se trouve presque éteinte. Tu lui donnas pourtant cette contrée ; En un désert la voilà retournée. | 
| 8 | Daigne enfin oublier Tous les anciens péchés De ton peuple coupable. Et pour nous escorter, Fais venir tes bontés, Car le mal nous accable. | 
| (Pause) — 5 — | |
| 9 | Ô Dieu Sauveur, montre-toi secourable Pour ton honneur, pour ton nom vénérable ; Délivre-nous dans ta pitié paisible, Pardonne-nous pour ta gloire indicible. | 
| 10 | Empêche quʼaucun dʼeux Ne dise : « Où est leur Dieu ? », Mais punis leurs offenses ; Et que le sang versé De tes mains soit vengé Bientôt, en nos présences. | 
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| 11 | Dans leurs cachots, les prisonniers gémissent ; Fais que leurs cris jusquʼau ciel aboutissent. Pitié pour ceux quʼon accuse, et qui meurent ; Toi qui peux tout, fais quʼen vie ils demeurent ! | 
| 12 | À nos voisins aussi, Dans leur sein endurci Veuille sept fois leur rendre Le mal, le déshonneur Que contre Toi, Seigneur, Ils osaient entreprendre. | 
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| 13 | Et nous alors, ton peuple, nous qui sommes Le vrai troupeau de la terre, et tes hommes, Nous te louerons aux siècles innombrables, De père en fils, car tu es l'Admirable. |