Sonnets Chrétiens


Livre Troisième — Sonnet II

Sur la Sainte Vierge

Mère du Rédempteur, mais toujours vierge pure,
Que ton bonheur est grand, et ton sort glorieux !
Quelle main, quel pinceau peut former la peinture
De l’immortel honneur que tu reçois des Cieux ?

Par toi, le Créateur veut être créature ;
L’infini se renferme en tes flancs précieux ;
Ton Père dans la grâce est ton fils par nature ;
Et, sortant de ton sein, vient paraître à nos yeux.

Tu mets au jour l’Auteur des clartés éternelles ;
Et tu nourris, du lait de tes chastes mamelles,
Celui qui de ses biens entretient l’univers.

Ève nous fit mourir, par sa fatale envie ;
Mais, ô vierge féconde en miracles divers,
Dans le fruit de ta foi tu nous donnes la vie.


5 : Il ne perdit pas ce qu’il était, disent quelques Anciens, mais il commença à être ce qu’il n’était pas Le premier concile d’Éphèse anathématise justement tous ceux qui dénient à la sainte vierge la qualité de mère de Dieu. Jésus- Christ, dit St. Augustin, s’est fait lui-même une mère, pour naître d’elle ; mais elle a été plus heureuse de l’avoir conçu dans son cœur, que de l’avoir conçu dans son corps. 14 : Marie est le paradis mystique qui a produit l’arbre de vie. (St. Bernard)

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