L’activité divine et l’activité humaine se pénètrent si intimement l’une l’autre dans l’œuvre du salut, qu’il serait impossible d’exposer la seconde sans rappeler en même temps les principales parties de la première, et c’est ce que nous ferons ici en empruntant à la Dogmatique quelques éléments qui serviront de présuppositions à la tractation subséquente.
Encore ici, d’ailleurs, l’œuvre divine précède l’œuvre humaine, la prévenant, la préparant, la fécondant, puis, sous le nom de grâce concomitante, l’accompagnant incessamment, une fois fécondée.
Des trois facteurs objectifs qui feront l’objet de ce chapitre, le premier se rattache à l’activité du Père : c’est l’acte de la justification, qui est le fait initiateur et fondamental de toute vie nouvelle, la condition objective indispensable de toute régénération morale dans l’humanité et dans l’individu. Le second se rattache à l’activité du Fils : c’est le type nouveau de la vie sanctifiée, réalisé une première fois parfaitement dans la vie divine et humaine de Christ et destiné à se réaliser sous des formes multiples dans la vie des croyants ; c’est la vie sainte de Christ devenue la loi nouvelle du chrétien. Le troisième se rattache à l’activité du Saint-Esprit : c’est la communication à chaque croyant de ce type parfait, demeuré jusqu’ici extérieur et supérieur à lui, mais qui doit être réalisé en lui intérieurement et individuellement.