« Si tu te couches, tu n’auras point de frayeur, et quand tu seras couché, ton sommeil sera doux. »
As-tu, cher lecteur, la triste perspective d’être retenu sur un lit de maladie ? Ne t’en laisse pas épouvanter, mais conserve cette promesse sur ton cœur, et quand tu seras couché, tu seras à l’abri de la frayeur. Quand tu te mets au lit, place-là aussi sous ton oreiller ? Nous ne pouvons pas nous garder nous-mêmes pendant notre sommeil, mais le Seigneur veille sur nous toute la nuit. Ceux qui sont sous la protection du Tout-Puissant sont plus en sécurité que les souverains dans leurs palais. Si pendant notre sommeil, nous pouvons nous reposer de nos soucis et de nos préoccupations, nous trouverons sur notre couche un délassement qu’ignorent les esprits inquiets ou ambitieux. Nos rêves fâcheux disparaîtront, et s’ils devaient encore venir nous troubler, nous oublierons l’impression qu’ils produisent sur nous, sachant que ce ne sont que des rêves.
Nous pouvons donc dormir avec tranquillité, sous la garde de notre Dieu. Combien était paisible et doux le sommeil de Pierre quand l’ange vint l’éveiller. Encore dut-il me pousser pour l’en faire sortir. Cependant sa sentence de mort était prononcée pour le lendemain. C’est ainsi que plus d’un martyr a dormi avant de monter sur le bûcher, « car il donne le repos à ses bien-aimés. » Pour que notre sommeil soit doux, veillons à ce que notre humeur, notre manière d’être, nos pensées et nos affections soient toujours empreintes de douceur.