L’Éternel vient à Abraham avec des promesses, avons-nous dit, mais il n’en est pas moins vrai qu’Abraham doit s’engager, lui et ses descendants, à obéir à Dieu et à vivre dans la crainte de son nom (Genèse 17.1 ; 18.19).
Plus tard (Exode 19.5-8 ; 24.3), cette même condition est imposée au peuple tout entier, et le peuple l’accepte. Dès lors les Israélites sont des serviteurs de l’Éternel. Dieu s’est acquis ces serviteurs en les retirant d’Egypte, et, délivrés de la domination des hommes, ils ne doivent désormais avoir que Dieu pour maître (Lévitique 25.42,55 ; 26.43)l. C’est pour cela que les Israélites vont désormais être désignes souvent, et particulièrement dans les Psaumes liturgiques (Psaumes 113.1 et sq.), sous le nom de « serviteurs de l’Éternel. » Toutefois, pour mériter véritablement ce nom, il faut que ceux que Dieu a attachés à son service se plient à la volonté de leur Dieu, qu’ils suivent l’Éternel partout et toujours, comme Caleb et Josué, qui, par leur fidélité, ont tout spécialement mérité d’être appelés les serviteurs de l’Éternel (Nombres 14.24 ; 32.12 ; Josué 14.8 et sq.) ; il faut que, aux grâces divines, réponde de la part de l’homme la justice, la conformité de la vie à la volonté de Dieu. Quand Dieu, par libre grâce, choisit et promet, la justice consiste à se confier entièrement en ces promesses, à se livrer tout entier à cette grâce. Cette justice-là s’obtient par la foi, et c’est dans ce sens qu’il est dit d’Abraham (Genèse 15.6) qu’il crut et que cela lui fut imputé à justice. Quand Dieu commande, la justice alors consiste à obéir (Deutéronome 6.25).
l – Ce dernier passage est très beau. « J’ai rompu les bois de votre joug et je vous ai fait marcher la tête levée. » Le joug de l’Éternel rend véritablement libre.
Même lorsque le nom de « serviteur de l’Éternel » sert à désigner spécialement les grands hommes de Dieu, les instruments d’élite choisis pour jouer un rôle prépondérant dans la théocratie, la fidélité dans la maison de Dieu est et demeure une partie essentielle du caractère de ceux qui méritent ce titre (Nombres 12.7), le plus glorieux que puisse décerner l’ancienne alliance. Voyez pour Abraham Genèse 26.24, et pour Moïse Nombres 12.7 ; Josué 1.2-7.
עבד יהוה, Eved Jéhovah, est autre chose que משרת, Mesharet, qui désigne simplement une personne qui remplit certains offices, quelles que soient ses dispositions envers son maître. Mesharet est surtout appliqué aux Lévites. Dans 1 Rois 10.5, Mesharetim désigne la domesticité, et Avadim. les employés supérieurs dans la cour de Salomon.