Toi qui sais peindre l’âme, en peignant le visage, Timante industrieux, viens tracer un tableau, Où tout ce que ton art a de grand et de beau, Par tes savantes mains, rencontre son usage. Forme de la Vertu l’incomparable image, Par les riches couleurs de ton rare pinceau ; Et si, pour l’ombrager, tu prends la terre et l’eau, Des rayons du soleil fais le jour de l’ouvrage. Hâte-toi ; fais-nous voir, sous un visage humain, L’Immortel, qui forma l’univers de sa main. Non ; ne l’entreprends pas, mortelle créature. Reconnais franchement ta faiblesse en ce lieu. Tu peux de Jésus-Homme exprimer la figure, Mais ton art ne saurait figurer l’Homme-Dieu. |
2 : Peintre fameux de l’antiquité. On en dit autant d’un Aristide. 5 : C’est ici la Vertu revêtue d’un corps, que Platon sans la connaître, avait tant souhaité de voir, comme le plus charmant objet du monde. 8 : Ainsi Tertullien parle d’écrire avec les rayons du soleil. 14 : C’est ce qui fut sagement répondu par Eusèbe de Césarée à l’impératrice Constance qui lui demandait le portrait de Notre Seigneur.