LE SENTIER DE LA RÉBELLION ET DE LA DÉSOBEISSANCE

Le 20^ème jour du 2^ème mois de la 2^ème année (10 mai environ), la nuée divine s’éleva au-dessus du Tabernacle.

Aaron, avec ses fils Eléazar et Ithamar, vinrent couvrir l’Arche divine avec le voile d’accès au Lieu Très-saint, ainsi que les couvertures de son camouflage hermétique nécessaire à son portage par les Kéhathites.

Puis Aaron, Eléazar et Ithamar couvrirent toutes les choses saintes présentes dans le Lieu Saint et devant l’entrée du Tabernacle. Puis ils les recouvrir et les préparèrent pour leur portage par les Kéhathites. Puis les kéhathites prirent l’Arche en la portant avec ses barres sur leurs épaules, et partirent devant le peuple. Ils prirent aussi toutes les choses saintes enveloppées et les sortirent du Tabernacle et du Parvis pour qu’ils puissent être démontés.

Alors, les deux fils d’Aaron sonnèrent des deux trompettes avec éclat pour autoriser le départ du groupe de tribus oriental 1.

Lorsque ce premier groupe de tribus fut parti du campement, les familles des Guerschonites et des Mérarites partirent à la suite 2 en portant et transportant tous les éléments constructifs du Tabernacle et du Parvis qu’ils venaient de démonter pendant que le groupe oriental avait quitté le campement. Puis, Eléazar et Ithamar sonnèrent à nouveau des deux trompettes avec éclat pour autoriser le groupe des tribus du midi (sud) à quitter le campement 3.

Ensuite, les Kéhathites quittèrent le campement en portant toutes les choses saintes 3. Mais que firent donc ensuite les deux fils d’Aaron qui étaient aussi des Kéhathites ? Nous pourrions dire, qu’ils restèrent sur place pour sonner des deux trompettes pour signaler le départ des deux derniers groupes de tribus, l’un après l’autre 4.

Et bien non ! Eléazar et Ithamar quittèrent certainement le campement avec la famille des Kéhathites qui portaient les choses saintes. Car ils devront être présents dans le futur campement lorsque le Tabernacle et le Parvis seront déjà installés et que l’Arche et les choses saintes devront y être introduites, puis découvertes par eux et leur père Aaron. D’ailleurs, le texte biblique de référence parle de la sonnerie des trompettes uniquement pour le départ des deux premiers groupes de tribus, et non pas pour les autres : ceci expliquant cela.

Ce départ du campement du Mont Sinaï, pour ce peuple immense, fut sans doute très long. Le temps écoulé entre le départ du premier Israélite, et le départ du dernier, fut peut-être d’une journée (comparer avec la durée de traversée de la mer rouge).

Car ce cortège « organisé » pour deux millions de personnes, avec leurs chars, leurs bêtes de somme et leurs troupeaux, pouvait s’étendre sur plusieurs dizaines de kilomètres. La vie de nomades voyageurs des Israélites c’était sans doute un peu transformée en une vie sédentaire depuis leur installation près de la Montagne de DIEU, onze mois auparavant. Car le site montagneux, mais boisé à l’époque, avec des sources d’eau et des torrents dans les wadis (oueds), et des pâturages abondants pour y faire paître leurs troupeaux, avaient permis au peuple de vivre sans restrictions. Les Israélites avaient eu le temps de creuser des puits et des citernes, et d’ériger des digues pour stocker l’eau des orages qui leur permettait de contrôler les réserves d’eau.

Ainsi, les Israélites avaient appris à vivre dans cette région sans se déplacer sans cesse. Alors, les difficultés pour suivre le rythme de cette nouvelle marche ne devaient pas manquer, à cause des troupeaux, des traînards et de tous ceux qui avaient déjà eu des difficultés à supporter ces longues marches auxquelles ils n’étaient plus habitués depuis près d’une année.

Pourtant, la cadence imprimée pendant les départs et les marches, était donnée par l’avancement de la nuée de L’ÉTERNEL DIEU et non pas par les porteurs de l’Arche qui ne savaient pas ce qui se passait derrière eux, et encore moins à une journée de marche derrière eux !

Notre petite imagination humaine ne peut même pas comprendre ce que tout cela représente. Car toute l’organisation de ces immenses campements, de tous ces départs, ainsi que toutes ces marches, étaient tous dirigés par la main puissante de L’ÉTERNEL DIEU. C’est la raison pour laquelle tout fonctionnait à merveille pour deux millions de personnes obéissantes, car L’ÉTERNEL les avait mises à part et instruits au milieu du désert.

Ainsi, pour la première fois, le peuple des Israélites avait une structure et une organisation instituées par L’ÉTERNEL DIEU qui les conduisait sous Sa houlette, afin qu’ils connaissent tous que L’ÉTERNEL était leur DIEU unique, comme doit le reconnaître sans cesse Son Église aujourd’hui : parfaitement obéissante et soumise au PÈRE céleste en toutes choses, au nom de Son FILS unique, JÉSUS-CHRIST leur Sauveur, qui est la tête et la pierre angulaire de Son Eglise (Son peuple), dont IL a posé le fondement.

Mais cette transformation radicale du peuple, était-elle sincère ou superficielle ? Était-elle définitive ou provisoire ? Car il s’agissait-là d’une immense conversion, en quelque sorte ! Mais nous savons que les conversions le plus spectaculaires ne sont pas forcément celles qui durent et qui grandissent lorsque les mises à l’épreuve viennent ébranlées ceux dont la foi est fragile.

Car, depuis sa rébellion avec l’érection du veau de métal dans le campement du Mont Sinaï, le peuple d’Israël s’était soumis à la volonté de DIEU et avait appris à mettre en pratique Ses commandements et Ses ordonnances dans l’obéissance. Mais, maintenant qu’ils sortaient de l’école divine fixe, et qu’ils allaient voyager, leur foi en DIEU leur Sauveur allait être mise à l’épreuve très rapidement. Car la multitude de gens peu recommandables qui s’étaient enfuis d’Égypte avec les Israélites, vivaient avec eux dans les campements, bien que beaucoup d’entre eux se soient certainement séparés des douze tribus après cette nouvelle organisation. Sans doute que pendant les marches, les marginaux qui étaient des étrangers et non pas Israélites, devaient suivre la dernière tribu d’Israël à distance, mais certainement pas au sein du cortège israélite. La suite va d’ailleurs nous le prouver…

Moïse, quand à lui, devait se tenir à l’avant du cortège avec Aaron, semble-t-il, à proximité de l’Arche portée par les Kéhathites. Car L’ÉTERNEL DIEU lui avait confié la direction du peuple d’Israël dont il fut le médiateur de l’alliance du Mont Sinaï. Moïse avait une relation personnelle avec L’ÉTERNEL DIEU. C’est la raison pour laquelle, il L’invoquait quand l’Arche partait d’un campement ou quand on la posait pour une halte.

Mais pour assumer cette immense tâche, Moïse avait besoin d’être aidé et rassuré humainement parlant. C’est peut-être la raison pour laquelle il supplia son beau-frère Hobab pour qu’il reste avec lui dès le départ du Mont Sinaï. Car, apparemment, Hobab connaissait bien tous les lieux du désert, et ainsi il pouvait leur servir de guide.

Pourtant, cet homme n’était pas un Israélite mais un Madianite. C’est la raison pour laquelle Hobab refusa dans un premier temps la proposition de Moïse, préférant retourner dans sa patrie. Mais Moïse insista à nouveau.

L’attitude de Moïse nous surprend sur plusieurs points :

• C’est L’ETERNEL DIEU qui guidait le peuple par la nuée.
• L’ÉTERNEL DIEU connaissait parfaitement le désert.
• Moïse avait une relation permanente avec L’ÉTERNEL DIEU.
• Moïse connaissait bien le désert du Sinaï du fait qu’il y avait fait paître les troupeaux de son beau-père pendant quarante années, et peut-être quelques fois avec Hobab.
• Moïse ne consulta même pas L’ÉTERNEL DIEU pour avoir Son autorisation de se faire guider par un étranger.
• Quelle incrédulité de la part de Moïse vis-à-vis de L’ÉTERNEL DIEU qui était son guide et celui de tout le peuple.

• Quelle incrédulité de la part de Moïse qui insista auprès de Hobab, en lui promettant qu’il jouira des bienfaits de L’ÉTERNEL DIEU, alors qu’il était madianite, peuple idolâtre.

Nous pourrions penser que Moïse avait besoin d’être accompagné pour la tâche immense qui lui était réservée. Car il connaissait l’incrédulité du peuple d’Israël qui était capable de se rebeller à la première occasion, comme il l’avait déjà fait pendant les marches précédentes. La présence de L’ÉTERNEL DIEU dans le Tabernacle installé allait être maintenant remplacée par la nuée qui se déplacera devant un cortège de deux millions de personnes sur plusieurs dizaines de kilomètres. Cette pensée pourrait aussi expliquer l’insistance de Moïse vis-à-vis de son beau-frère Hobab qui connaissait bien le désert avec ses oasis, ses sources et ses pâturages, alors qu’aucun Israélite n’y avait encore voyagé.

Comme Moïse insista à nouveau auprès de son beau-frère, il semblerait que Hobab ait finalement accepté de rester avec lui du fait qu’il n’y eut point d’objection de sa part. L’absence d’objection de la part de L’ÉTERNEL DIEU, vis-à-vis de la volonté de Moïse, nous laisse aussi supposer qu’IL l’accepta. À moins qu’Hobab n’ait pas changé d’avis et qu’il soit retourné dans sa patrie. Cette hypothèse pourrait aussi expliquer le silence de L’ÉTERNEL DIEU.

D’ailleurs, beaucoup plus tard, nous retrouvons la trace des descendants d’Hobab, des Kéniens, qui s’établirent au sein du peuple d’Israël dans le pays de Canaan (le pays promis). Mais cela ne signifie pas qu’Hobab soit resté ou non avec Moïse.

Alors, tout le peuple des enfants d’Israël quitta le campement du Mont Sinaï, avec leurs chars, leurs bêtes de somme, et leurs troupeaux malgré le fait qu’ils soient réduits (voir la suite). Ils marchèrent pendant trois jours jusqu’à ce que L’ÉTERNEL DIEU, au travers de Sa nuée, leur ait trouvé un site où ils puissent se reposer.

Apparemment, ils campèrent à Kibroth-Hattaava, qui peut correspondre à trois jours de marches depuis la Montagne de DIEU.