Après avoir évoqué la gloire du Dieu créateur, Moïse décrit la misérable condition à laquelle l'homme est assujetti par son péché. Il prie Dieu qu'il en fasse prendre conscience à chacun. Enfin il demande son secours afin que Dieu soit glorifié en ses serviteurs.
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1 | Tu as été, Seigneur, notre retraite, Un abri sûr de lignée en lignéea |
2 | Avant qu’un jour les montagnes soient nées Et que le monde et la terre fut faite, Tu étais Dieu déjà comme tu es, Et comme aussi tu seras à jamais. |
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3 | Quand il te plaît, l’homme devient poussière Car tu as dit : Créatures mortelles, Je vous enjoins de rentrer dans la terre. |
4 | Mille ans pour Toi, Dieu de vie éternelle, Sont comme un jour pour nous si vite enfui, Ou comme un temps de veille dans la nuit. |
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5 | Dès que tu viens verser sur eux l’orage, Tous ils s’en vont comme un songe s’efface. |
6 | Il faut si peu, rien qu’un matin qui passe Pour les faner, pareils tous à l’herbage Vert au matin avec sa belle fleur, Fauché le soir sans force ni couleur. |
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7 | Oui, ton courroux brûlant nous extermine ; Nous méritons ta fureur et nous sommes |
8 | Épouvantés quand ta face Divine Met devant Toi tous les péchés des hommes, Car rien n’échappe à tes clairs yeux ouverts Et les secrets des cœurs sont découverts. |
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9 | Enfin voilà ce que nos jours deviennent Par ta colère, et l’être humain s’envole Aussi soudain qu’en l’air une parole. |
10 | Pauvres humains ! à quel âge ils parviennent ? Septante ou bien quatre-vingts ans pour ceux Qui ont le corps plus fort et vigoureux. |
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Encore la fleur de cette vie est telle Qu’on y ressent toujours peine et misère ; Elle s’enfuit et nous tous avec elle. | |
11 | Hélas, qui sait jusqu’où va ta colère ? Même pour ceux qui savent ton pouvoir, Ton châtiment se fait apercevoir. |
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12 | Fais-nous comprendre, enseigne-nous sans cesse Combien est court le cours de notre vie, Et désormais nous n’aurons qu’une envie, C’est d’appliquer nos cœurs à ta sagesse. |
13 | Reviens vers nous ; est-ce bientôt, Seigneur ? Sois indulgent envers tes serviteurs. |
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14 | Dès le matin, que ton amour remplisse Chacun de nous pour qu’en liesse et en joie Le cours entier de nos jours s’accomplisse. |
15 | Permets enfin que ton peuple revoie Des jours heureux succèdent aux rigueurs, Des ans de grâce après ceux de douleurs. |
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16 | En tes croyants rends ton œuvre visible, Que ta grandeur en leurs enfants reluise ; |
17 | Qu’autour de nous soit la gloire indicible De notre Dieu, et qu’elle nous conduise. Seigneur, pitié pour nous, pauvres humains ! Conduis toujours notre ouvrage et nos mains. |
aDe génération en génération.