Oh ! mon Dieu, si j’avais plus de foi, comme tout se simplifierait dans ma vie : mon cœur deviendrait calme, mon travail soutenu, ma vie sainte et heureuse. Je sais tout cela ; ta Parole me le dit, j’en ai même fait l’expérience, et cependant je ne te demande cette foi ni souvent, ni avec ardeur. Je la désire vaguement ; mais je ne l’implore pas avec larmes. Quand tu me l’accordes, je ne sais pas la conserver ; elle m’échappe à l’heure où je crois le mieux la posséder, et je me retrouve, comme avant de l’avoir reçue, inquiet, troublé, craintif au moindre bruit des hommes et des événements. Comme si l’univers marchait sans toi ! comme si le hasard présidait à ces milliers de mondes au milieu du chaos ! Comme si, jusqu’à ce jour, tu n’avais pas veillé sur moi et sur les miens. Etrange aveuglement ! quand je me retourne vers mon passé, je vois ta main partout ; quand je regarde vers mon avenir, je crains de ne la retrouver nulle part ! Seigneur, c’est de la folie, c’est de l’ingratitude ! Pardonne-moi ; je veux n’y plus retomber ; je veux marcher appuyé sur ta main ; je veux me rappeler que c’est toi qui m’as créé, conservé ; toi qui m’as donné l’Évangile j donné ton Saint-Esprit ; toi qui ne m’as jamais laissé manquer de rien, et qui, même lorsque tu m’envoyais la maladie ou les revers, le faisais encore pour mon bien, comme je l’ai compris après l’épreuve. Oui, Seigneur, tout est bien, je le sais ; mais je l’oublie. Veuille me le rappeler jusqu’à ce que je ne l’oublie plus, et que je vive dans la paix, la joie, l’activité, le dévouement que donne une confiance ferme en toi, mon Dieu, mon Père et mon Sauveur.