JULIEN qu'on appelait Sabas en la langue des Syriens, qui dans un corps mortel menait une vie angélique, et dont j'ai écrit la vie dans l'histoire, qui a pour titre Philothée, redoubla ses prières lorsqu'il eut entendu parler des menaces, que Julien avait faites contre la Religion Chrétienne. La mort de cet ennemi de la piété lui fut révélée le jour qu'il reçut le coup mortel, bien que son Monastère fut éloigné de plus de vingt journées du camp des Romains. Car on dit que comme il priait Dieu avec gémissements et avec larmes, il changea tout d'un coup de visage, et témoigna de la joie. Quelques-uns de ses amis s'étant aperçus de ce changement, et lui en ayant demandé la cause, il dit que le sanglier qui avait ravagé la vigne du Seigneur était mort, et qu'il n'y ferait plus de désordre. Cette réponse remplit de joie tous ceux qui étaient présents, si bien qu'ils en chantèrent des Psaumes, et en rendirent à Dieu des actions de grâces. Ceux qui apportèrent depuis la nouvelle de la mort de cet impie, assurèrent qu'elle était arrivée au jour, et à l'heure que le bienheureux vieillard l'avait prédite.